14. Boxe

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Athena

Sa main s'écrasait sur ma joue, me faisant faire un demi-tour sur moi-même avant que je ne m'écrase au sol dans un énième sanglot tandis que les hurlements et les supplications de maman pour qu'il arrête raisonnaient dans toute la pièce. Ma joue me brûlait, elle me picotait même, il m'avait frappé si fort que je sentais le sang dans ma bouche et sur ma lèvre, mais ce n'était pas aussi douloureux que cette nuit là où il m'avait presque tué... En voyant papa s'avancer vers moi, je reculais en rampants sur le sol, mais il me saisit par les cheveux, ce qui me força à me lever malgré mes cris pour qu'il me lâche, puis je sentis mon corps basculait soudain dans le vide, mes mains s'agrippant au rebord de la fenêtre ouverte de laquelle tout mon buste dépasser.

- Papa arrête ! Hurlais-je à m'en déchirer les poumons.

Il allait me tuer cette fois-ci, c'était sûr, j'allais mourir ce soir... J'étais suspendu à moitié dans le vide par mon père ivre et seuls mes mains qui commençaient à être tremblantes m'empêchaient de tomber parce que je savais que ce n'était certainement pas la prise de papa sur mon t-shirt qui me séparait d'une chute de cinq mètres.

- Papa, je t'en supplie !

Mes sanglots étouffaient mes mots, tout comme mes larmes qui brouillaient ma vue, j'entendais mon cœur battre dans mes oreilles d'une étrange manière, toute la peur accumulée dans mon corps me faisait trembler et rendait mes mains si moites qu'elles glissaient de l'embrasure en bois.

- Papa...

Je vis son regard en me redressant du mieux que je le pouvais, ses yeux vitreux pleins de rage... Une rage aveuglante, exactement la même qu'il y a quelques années quand il m'avait ruée de coups... Puis soudain... Plus rien, plus aucune prise sur mon t-shirt par de papa et mes mains avaient lâché l'embrasure de la fenêtre...

- Non ! Hurlais-je en me redressant subitement.

J'allumai la lumière d'une main tremblante, sentant les gouttes de sueur coulaient le long de mon front en même temps que mon cœur pulsait contre ma cage thoracique. Je parcourus la pièce des yeux, comme pour m'assurer que papa n'était pas là, bien qu'il soit six pieds sous terre, j'avais toujours cette terreur constante qu'il revienne...

- Putain, tu peux pas la fermer ? Siffla Benicio en ouvrant la porte de ma chambre qui claqua sur le mur derrière.

Je relevai les yeux vers lui, ma terreur se dissipant pour laisser place au mépris habituel que j'éprouvais pour lui, mon regard ne le quittant pas tandis qu'il s'avançait dans la pièce. Et ce fut seulement lorsqu'il arriva à ma hauteur que je m'aperçus qu'il était seulement vêtu d'un short de boxe, laissant son torse atrocement musclés m'être entière dévoiler, me permettant ainsi une vue sur le dragon tatouer enroulé autour de son bras qui s'arrêtait sur le début de son épaule ainsi que l'ange sur son pectoral droit et la rose sur le gauche, sans omettre la tête de mort sur le côté gauche de son cou. Cette vue imprenable sur son corps qui semblait être battit par les Dieux me faisait étrangement rougir et je dus me forcer à détourner les yeux avant qu'il ne le remarque.

- Putain me dit pas que tu fais des cauchemars ? Grommela-t-il.

Il s'arrêta juste à côté de moi, se penchant en ma direction pour observer mon front humide par la transpiration que j'essuyai d'un revers de main.

- D'abord les serpents et maintenant les cauchemars ? T'es vraiment casse couilles comme meuf.

Il veut que je lui casse le nez ce connard ?

Je levai les yeux au ciel puis regarda l'heure sur mon réveil : 8 h 09, qu'est-ce qu'il foutait debout à cette heure-ci lui ? Était-ce moi qui l'avais réveillée ? Peu importe, je n'en avais que faire si je l'avais perturbé, autant que cela soit dans son sommeil que dans ce qu'il faisait.

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