Thème: futur
Nda: Voici donc ma nouvelle, qui fait 3050 mots! J'espère que tu prendras du plaisir à la lire, et que tu la comprendras, parce que j'avoue qu'elle est un peu dure à suivre, j'ai pris un gros risque... Si tu ne comprends pas la fin, n'hésite pas à me le dire!
La vie est une gigantesque illusion
— Sophie, peux- tu augmenter la température de la VV, s'il te plaît? demandais je en claquant des dents.
— Ouais, on se les caille, ajoute Axelle, cassante.
— Bien sûr, mademoiselle Sara.
— Parfait. C'est bien beau, l'hiver, mais il fait froid, grommelais je.
— Sophie, dis nous quand est-ce qu'on arrive! exige Ulysse dans un claquement de langue désagréable.
— Nous arrivons au 50 rue du 12 mars 2101 dans exactement cinq minutes, répondit Sophie, polie en toutes circonstances.
— C'est trop long! Sara, tu n'aurais pas pu demander à ton chauffeur privé de nous ramener? Ca aurait été plus vite!
Je soupire et fusille Ulysse du regard. Ce qu'il peut être énervant quand il a froid!
— Tu sais très bien que Gaétan n'est pas tout le temps disponible! En plus, tu as vu l'heure? Il doit dormir, lui, au lieu d'aller en boîte de nuit! répliquai je.
— Tu rigoles? Tu n'as pas besoin d'aller en cours, ton avenir est déjà tout prêt!
— Oh, les gars, on se calme! J'ai assez mal à la tête comme ça, n'en rajoutez pas en criant comme des enfants de huit ans! nous dispute Axelle en se massant les tempes.
Soudain, la porte de la VV s'ouvre. Je retiens un cri de protestation, car le froid s'infiltre déjà, glissant ses tentacules glacées sous nos nombreuses couches de vêtements.
— Ulysse, vous pouvez sortir, nous sommes arrivés!
— Super, je vais enfin pouvoir prendre un café, marmonne mon ami en sortant.
— Allez, plus que toi, Axelle! dit je énergiquement.
— Ouf! Je veux juste mon lit, et un bon livre me fera du bien, répond celle ci, soulagée.
Un silence s'installe, alors je me retourne sur mon siège de façon à voir Los Angeles à travers la vitre de la voiture.
Tout est enneigé. Je n'aperçois que quelques personnes, manifestement décidées à braver le froid. Les immeubles autour de nous sont tous illuminés, et, malgré l'heure tardive, des hologrammes publicitaires sont toujours projetés en l'air. Soudain nostalgique, je pense à mon enfance, quand mes parents et moi nous promenions dans les rue de Los Angeles l'hiver, la neige crissant sous nos pas. Je ne les vois plus beaucoup, maintenant. Mon emploi du temps ne me le permet pas, et mes parents m'en veulent encore d'avoir accepté de jouer dans un film sans leur autorisation. Je me rappelle avec précision l'instant où ma carrière d'actrice a démarrée...
Je marchais dans la rue, accompagnée d'Axelle et de Sam. Nous riions à gorge déployée, à cause d'une plaisanterie stupide de Sam. Je me souviens du froid qui gelait mes doigts nus, des flocons qui se posaient doucement sur mes cheveux, du bruit de la rue autour de moi. Alors que nous nous rendions dans un café, une femme nous a interpellé: elle devait avoir la trentaine, avec de petits yeux gris ternes et une cascade de cheveux noirs.
— Hey! Ca vous intéresserait de jouer dans un film? proposa- t- elle, ses yeux jusque là inexpressifs remplis de vie en un instant. Avec Axelle et Sam, nous nous sommes regardées, perplexes: s'agissait il d'un piège pour nous kidnapper, ou nous demandait elle vraiment si on voulait jouer dans un film? Il fallait dire qu'en ce moment, les affaires d'enlèvement se multipliaient de façon inquiétante. On n'était jamais à l'abri d'un adulte plus malin que les autres.