La rédemption dure une vie

Chapitre 11 : Flashback I - Choc

"Les souvenirs oubliés ne sont pas perdus."

Sigmund Freud

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Firminy, il y a 852 jours
12 juillet, 10h47

- Allez, dépêches-toi ! Je vais vraiment finir par croire que tu le fais exprès Aaron ! Crié-je.

- Je fais du mieux que je peux Sofia ! Dit-il essoufflé. Nos frères ne sont pas encore rentrés du terrain que tu cours déjà partout, tu sais très bien qu'on ne pourra pas les voir avant deux semaines.

- Merci pour tes précisions Sherlock. Je le sais. Mais au moins que tout soit préparé quand ils seront de retour ! Dis-je en sautillant dans l'hypermarché. Dis-toi que là, ils sont en train de galérer dans des toiles de tentes au milieu de la jungle en évitant de se faire tuer. Alors EXCUSES-MOI de vouloir les accueillir comme des rois.

- T'es insupportable. Comment Raphaël peut-il te supporter depuis ta naissance.

- T'es con ou quoi ? Je m'arrête face à lui. Toi aussi tu me supportes depuis la naissance. Encore plus maintenant que Raphaël n'est plus là pour me mettre du scotch sur la bouche !

- Pas faux, mais moi je t'enferme dans le noir dans le placard de la cuisine quand tu parles trop. Il me tire la langue. Bon, qu'est-ce que tu veux ? On ne peut pas prendre de frais il sera périmé d'ici-là.

- Oui. Hm... Je réfléchis à haute voix. On va prendre saucisson, bonbons, oh, je vais acheter de quoi faire une galette des rois ! Meïs adore ça ! Et oh évidemment du rosé ! Que serait Raphaël Dinerta sans son rosé !

- Tu veux bien te calmer ? Souffle bruyamment Aaron. Tu me donnes le tournis. Et j'ai dit pas de frais ! Pour faire une galette des rois, qui plus est en plein été, il faut des pâtes feuilletées.

- Aaron... pesté-je. Je ne vais pas laisser les pâtes sur la fenêtre en plein cangiar. Il existe quelque chose de formidable, appelé, le RÉFRIGÉRATEUR.

- Débrouille-toi ! Je vais chercher l'alcool. Dit-il en fuyant dans l'allée principale.

- Fuis petit crabe, je te retrouverais ! Lui dis-je en lui pontant mon index vers lui.

Petit crabe est le seul adjectif que j'ai trouvé lorsqu'Aaron s'est fait opérer de ses chevilles, il y a un an. Cet individu, bien que je l'aime de tout mon être, fais un sport qui nécessite des visites chez les médecins littéralement toutes les semaines. J'adore assister à ses matchs de rugby, mais pas quand il devient Aaron le boucher sur le terrain. Encore moins avec son harem de pétasses aux abords du stade.

Aaron est le blond aux yeux verts beau gosse que l'on voit dans les films américains bidon, bien grand, bien musclé, le mec que tout le monde adore. Il peut se taper qui il veut, quand il veut. Passer un temps, il le savait, et il en jouait beaucoup. Il était détestable à souhait, mais la vie l'a vite rappelé à l'ordre. Il est tombé amoureux et ils ont passés les trois années de lycée ensemble. Mais lorsqu'Aaron a décidé de partir travailler dans le milieu du transport, elle a estimé qu'il n'était plus assez bien pour elle, et l'a trompé avec un de ses coéquipiers. Merci l'ambiance sur le terrain. Aujourd'hui il s'en est remis, mais il ne lui a jamais pardonné.

Je fais le tour du magasin à la recherche de mon quarterback préféré. Quelle fut ma surprise quand je l'ai trouvé en train de draguer l'employé de rayon, avec son sourire plein de dents et ses phrases bateaux à la con. Je disais quoi ? Qu'il avait changé ? Alors pour le piquer, je sors mon meilleur talent d'actrice.