Chapitre 13: LE DÉPART

5 1 0
                                    

Cela doit faire quelques minutes que Jared a quitté ma chambre, pourtant j'ai l'impression que ça fait une éternité.

Il n'a pas menti quand il m'a dit qu'il resterait là, car il est resté près de moi pendant pratiquement une heure après ma crise, nous ne parlions pas, mais rien que sa présence me tenait à cœur et me faisait remonter à la surface de l'eau. Les seuls mots qu'il ait prononcés ont été " Tu ne tomberas pas plus bas, parce que je te retiens, Loona. Je suis le sol sur lequel tu peux tenir debout." et il a eu raison une nouvelle fois. Je ne suis pas tombée plus bas. Pas encore.

Je ne lui ai pas dit la raison de ma crise parce qu'il ne l'aurait sûrement pas compris. J'ai seulement dit que c'était le travail, le fait d'avoir vu pour la première fois, une patiente décédée sur la table d'opération alors que ce jour était censé être le meilleur de sa vie, il a finalement été le dernier.

Jared ne sait pas si je dis la vérité ou pas, et honnêtement, j'espère qu'il ne se doute de rien. Je n'ai pas envie de lui faire tout un paragraphe oral sur le déclencheur de l'accident qu'il s'est produit une heure plus tôt.

En revanche, ce que je sais, c'est que je compte bien suivre les ordres que l'on m'a donnés. Je ne souhaite pas mourir ou je ne sais quoi d'autre, je veux seulement la paix.

Pour cette raison, je me lève de mon lit, me rattrape de justesse lorsque ma tête se met à tourner et me dirige en direction du dressing. Là, je récupère mes valises ainsi que toutes mes affaires que j'ai laissées sur le sol, plus tôt. Je fourre tout dans ma valise, que ce soit rangé ou pas, je m'en moque. Je veux partir d'ici au plus vite.

Un porte claque, le bruit me vient aux oreilles de très près. Si bien que je me demande si ce n'est pas la porte de ma chambre que l'on vient de claquer.

— Euh... Je peux savoir ce que tu fais, Loona ? Me demande une voix derrière moi.

Ce que je redoutais.

Je répond sans me tourner vers Jed :

— Il faut que je rentre à Pigeon Forge. Ils ont besoin de moi pour une... une intervention d'urgence.

Je ne sais pas s'il sait que je mens, mais je me dépêche tout de même de plier bagages. Je referme les deux valises pleines à craquer et me retourne enfin. Il me regarde, l'épaule accoudé à la chambranle, les yeux ronds. Je vois dans son regard que mon départ l'attriste. Mais je suis certaine qu'il s'en remettra.

Il se redresse, se rapproche à la vitesse de la lumière et me retire mes valises des mains.

— Pas questions que tu partes ! On ne se connaît seulement depuis quatre ou cinq jours, mais ça m'a suffit pour m'attacher à toi ! Tu ne peux pas partir !

Ce qu'il dit m'arrache le cœur parce que ce n'est pas ma volonté, mais un devoir que je me dois de commettre pour éviter de nouvelles menaces. Peut-être même pour leur sauver la vie.

— Pour moi aussi tu es devenu important en quelques jours, mais je dois partir, Jared. Je suis désolée.

Je me retiens de pleurer. Les larmes doivent déjà s'accumuler dans mes yeux, mais je le vois toujours, c'est le plus important.

— Non, tu ne dois pas partir. Tu veux partir ! Tu fais une crise d'angoisse devant moi, quand je te demande qu'est-ce qui a bien pu t'arriver, tu me réponds d'un mensonge ! Et maintenant tu veux partir soit-disant parce que le travaille t'appelle ?! Tu te fous de moi, Loona ! Royalement !

Une larme roule le long de ma joue. Je ne l'ai pas senti quand elle à quitté son groupe de copines, mais maintenant je la sens qui me chatouille le menton. Cependant, elle est la seule à s'être échappée de ce brouillard.

CARNET SECRET: Le mystère de LoonaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant