Enfant de l'Espace

01. La venue du ciel

C’était une soirée étoilée de novembre. Il faisait froid, et la neige avait déjà envahi tout le quartier. Des traces de pas se dessinaient progressivement dans la neige, alors que la silhouette s’approchait de plus en plus de la maison. Trois coups furent donnés à la porte, avant que celle-ci ne s’ouvre timidement. Derrière celle-ci apparut un jeune homme aux cheveux blond platine, tout ébouriffés, et aux yeux verts comme l’émeraude décorés par de profondes cernes.

Une fois rentré à la maison, il prit le temps de retirer ses chaussures et de les déposer dans le couloir de l’entrée avant de courir dans sa chambre comme il avait l’habitude de faire après une longue et dure journée de cours. Sa mère l’interpella : « Yann ! Tu n’oublieras pas de descendre ton linge sale, mon chéri. Rien ne presse, mais je te le rappelle. ». « Oui, maman. ».
Aussitôt dans sa chambre, le garçon retrouva sa chère console qu’il avait laissé là pendant si longtemps. Lui qui ne connaissait pas l’amitié, lui qui ne savait pas comment nouer des liens sociaux avec les autres, il était libéré de ce monde lorsqu’il avait le nez dans ses jeux-vidéos. Il pressa le bouton d’allumage du système et plongea dans l’une des aventures qui allait être des plus grandioses qui soit.

…

Yann se leva en sursaut en plein milieu de la nuit. D’un œil il put lire sur son l’écran de son réveil « 2H56 ». Il regarda à côté de lui : il s’était endormi en pleine partie de jeu. Il se reprit rapidement en entendant à nouveau ce bruit qui l’avait réveillé : quelque chose frappait à sa fenêtre. Son cœur battait à tout rompre. Il s’approcha de la fenêtre. La lune était rouge sang, et le ciel était couvert de mille et une étoile. « Quel drôle d’ambiance… », pensait le jeune garçon. Peut-être que le bruit, ce n’était qu’un oiseau après tout. Il n’y a pas de quoi s’inquiéter. Avec courage, il saisit la poignée de la fenêtre et la déverrouilla. Il ne vit rien aux premiers abords, mais sa seconde vérification le rendait perplexe. Il écartait les yeux, et aperçut une étrange étincelle venant tout droit du ciel. « Une comète ? ».

Il recula par réflexe, mais il était déjà trop tard. La chose semblait s’écraser tout droit sur la maison. Il ferma les yeux, et un énorme bruit se fit entendre. Quand il ouvrit les yeux, le toit était percé. Il regarda en bas : la lumière avait traversé tout le plancher. Il courut aussi vite que ses jambes pouvaient le porter, oubliant même les escaliers. Dans sa chute, il se cogna plusieurs fois contre les marches avant de se retrouver devant la porte d’entrée. À peine sa conscience retrouvé, il retourna toutes les chaussures avec la ferme intention de retrouver ce truc qui avait ruiné sa nuit.

« qwi ?…. QWIIII !! »

Yann fit un cri si aigu qu’il aurait pu rivaliser avec les plus grandes divas. Ça venait de derrière, et c’était vivant ! Le garçon n’eut pas le temps de se retourner, la créature le fixait de haut en bas. Elle était de toute beauté. Elle avait de grosses pupilles adorables, remplis d’un bleu ciel. Sa peau était recouverte d’un motif d’étoiles, rappelant à Yann le ciel qu’il avait aperçu il y a quelques minutes. La minuscule et innocente créature pouvait flotter, ce que le garçon avait remarqué en tout premier.

« Dis-donc, tu es bien mignonne pour une créature qui va me faire arriver en retard au lycée demain. »

Yann remontait dans sa chambre avec la créature dans ses mains. Bizarrement, sa mère ne l’avait même pas entendu après tout le boucan qu’il avait fait. Il se demandait encore comment il allait lui expliquer que le plafond de sa chambre est profondément troué, à tel point qu’on peut y voir le ciel en permanence.

Il prit le temps de préparer un endroit où dormir à la petite peste, qui le remercia en lui faisant des compliments tel que « qwii qwii qwii !! ».

Bonne nuit, petite créature. Je ne sais pas comment je vais t’appeler, mais je sens que tous les deux, on va bien s’amuser.

Bonne nuit.