Athena
En sentant de l'eau glaciale s'écraser sur mon corps en brûlant chaque partie d'une manière atrocement désagréable, j'ouvre les yeux dans un sursaut puis rampe sur le sol jusqu'à ce que mon dos cogne un mur me forçant à m'arrêter, et ce fut seulement à ce moment—là que je réalise que j'étais à moitié nue, seulement vêtu de mes sous—vêtements, ce qui me faisait davantage trembler de froid. Je me recroqueville sur moi—même contre le mur, serrant mes genoux sur ma poitrine en enroulant mes bras autour. Totalement terrifié à l'idée de ce qu'il pourrait m'arriver par la suite, j'osais à peine relever les yeux sur le grand homme face à moi vêtu tout de noir, alors que son visage était caché par une cagoule.
Pourquoi étais-je à moitié nue ?
Est-ce qu'eux aussi ils m'avaient touché sans mon consentement ?
— Regarde-toi, une petite fille terrifiée ! Se moque l'homme de son accent tranchant.
Quand je vois ses chaussures entrées dans mon champ de vision, ce n'est pas le froid qui me fait trembler, mais la peur, et j'essaie de reculer davantage contre le mur, mais je sais que c'est impossible. Puis, quand l'homme fini par s'accroupir pour être à ma hauteur, laissant son regard vide, mais moqueur se fixer dans le mien, je déglutis avec une telle difficulté que j'en eus mal.
— Je te pensais plus solide. Ricane l'homme.
Je relève légèrement les yeux vers lui pour le fusiller du regard malgré ma terreur apparente, puis tourne rapidement la tête quand il caresse ma joue du revers de sa main. Face à ma réaction je pus entendre le sourire dans la voix de mon ravisseur quand il reprit la parole.
— Tellement facile à briser.
Un autre rire moqueur quitte ses lèvres tandis que je ne voulais plus le lâcher du regard, ne détournant plus jamais les yeux de ses pupilles noires démoniaques qui me faisait frémir au plus profond de mon être, mais j'étais obligée de maintenir un contact visuel pour dissimuler ma frayeur.
On ne pouvait pas détruire ce qui était déjà briser.
— On va bien s'amuser.
Je suis du regard les mouvements de l'homme lorsqu'il tourne les talons afin de s'en aller, verrouillant la lourde porte en bois derrière lui. Dès l'instant où il fut parti, je me lève du sol, tenant mes bras endoloris et frigorifiés, me guidant au travers de la minuscule pièce sombre à l'aide de la lumière de fin de journée que m'offrait la fenêtre grillagée. Je récupère un meuble en bois dans un coin de la pièce que je place sous la fenêtre avant de grimper dessus malgré son pied bancal qui manque de me faire tomber. Je laisse mes doigts s'accrocher au léger rebord de la fenêtre pour me hisser sur la pointe des pieds et essayer d'apercevoir le moindre signe qui me pourrait m'indiquer ma position actuelle. Et ça ne loupe pas parce que je peux apercevoir une dense forêt face à moi, mais pas de route aux alentours, seulement une forêt terrifiante et sombre qui me faisait froid dans le dos. Je prends une profonde inspiration afin de me calmer, prête à redescendre du meuble sur qui tenait en équilibre, cependant, le pied cède sous mon poids, me faisant tomber sur le sol. Un gémissement de douleur s'échappe de mes lèvres lorsque mon dos nu heurte le béton froid et humide, ma respiration se coupant brutalement dans ma gorge durant quelques secondes. Je toussote en me relevant, ma main droite massant ma poitrine dans une légère grimace d'inconfort.
Réfléchis...
Réfléchis...
Je devais trouver quelque chose pour sortir d'ici au plus vite, je voulais rentrer chez-moi... Dans cette maison de l'enfer qu'était chez Benicio, je n'avais jamais cru dire ça un jour et pourtant je regrettais cette maison de malheur dans laquelle j'étais retenue contre mon gré, mais au moins, je savais que personne n'allait me tuer, bon... Peut-être personne mise à part Mika et Benicio, mais ils n'étaient pas inclus dans le "personne" parce qu'eux étaient de véritables démons qui voulaient sans doute me voir morte, mais peu importe, même avec eux, je me sentais plus en sécurité qu'ici, dans cette pièce glaciale et terrifiante, ne sachant même pas si j'allais m'en sortir ou non. Ne sachant pas si eux aussi allaient profiter de mon état de faiblesse pour abuser de moi.

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ATHENA
RomanceAthena Ross, 21 ans, jongle entre ses études de droit et son job de serveuse dans un restaurant chic de New York. Comme beaucoup d'étudiants, elle a besoin d'argent, et ce boulot lui permet de tenir le coup. Mais ce n'est pas un restaurant ordinaire...