Wicked Game [TERMINÉE]

Chapitre 33 : Blancheur infinie

Affiche promotionnelle des vainqueurs de cette session des jeux :

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Ma tête me faisait mal. Quelque chose tambourinait dans mes tempes et j'avais l'impression qu'une impulsion se propageait de mon front à ma nuque.

J'avais mal.

Et j'étais fatiguée.

J'essayai de réfléchir, confuse. Mes yeux étaient fermés et je venais de me réveiller. Sauf que... je n'avais pas souvenir m'être endormie. Quand est-ce que... quand est-ce que je m'étais endormie ?

J'ouvris les yeux, déboussolée. Une lumière vive agressa mes rétines et je les refermai aussitôt. Pourquoi était-ce si éclairée ?
J'attendis quelque secondes avant de les ouvrir à nouveau, puis je battis des paupières pour me protéger de cette lumière aveuglante. Je mis plusieurs secondes à m'y habituer, et lorsque ce fut fait, je fus subjuguée par la vision qui m'apparut.

J'étais dans une pièce blanche. Toute blanche. Les murs étaient blancs. Le lit était blanc. La table et la chaise sur le côté étaient blanc.

J'essayai de me redresser, mais quelque chose me bloqua.

Des liens. J'étais attachée.

Mes bras, mes jambes et mon torse étaient fixés au lit.

Je remarquai quelque chose à mon bras... j'étais perfusée. Un liquide inconnu s'infiltrait dans mes veines. Et je remarquai également que j'étais blessée, tout mon corps semblait bloqué et fatigué.

Et puis, tout me revint brutalement.

La fin des jeux.
Les trois heures.
Phobos. Sia.

Ash.

Priam.

Je serrai les dents.

Alors j'avais gagné. J'étais arrivée première dans le classement de cette session des jeux, j'avais donc gagné.

Je grimaçais en pensant à ce terme. « Gagné », quel mot immensément contradictoire avec ma situation. Je n'avais absolument rien gagné. Même la vie sauve n'était pas un cadeau. J'avais tout perdu. J'avais perdu ma famille, mon havre de paix. J'avais perdu mes souvenirs, j'avais perdu la personne que j'étais. J'avais perdu mon innocence, j'avais perdu ma sécurité.

Et surtout, surtout... j'avais perdu Ash et Priam. Tous les deux. Je les avais perdu tous les deux.

Je secouai ma tête, la gorge nouée.

Il fallait que je parte d'ici. Je ne pouvais pas rester. J'étais au bout. C'était trop.

Ils avaient commencé par m'arracher à ma vie, à ma famille. Je n'avais jamais fait le souhait de venir vivre dans leur foutu capital, et pourtant, ils m'avaient volé mes souvenirs et m'avaient mis dans ce jeu. Me forçant ainsi à renier tout ce que j'étais, me forçant à m'habituer à la mort de jeunes autour de moi, me forçant à jouer pour les caméras.