Tu me trouveras ici
Loin du monde
Pourtant dans une cachette en son sein
Recroquevillée comme un chien puni
Enfuie comme une enfant indigne
Lisant des poèmes comme on boit de l'eau
Comme on boit les dernières gouttes d'eau fraîche
Comme on s'accroche à un dernier espoir qui tangue
Je serai amaigrie
Je serai fantôme, amie
Mais apaisée et poésie
À l'instant ou tu entreras je me couvrirai
Je fermerai les yeux je tirerai les rideaux
Je partirai en courant je mettrai un bandeau
Et je te cracherai cette phrase de folle
Es-tu propre ?
Je ne saurai plus vivre
Je ne saurai plus être polie
Je ne saurai plus voir la vie
Je n'en aurai plus que faire
J'aurai la solitude pour seule amie
Que me racontes-tu je n'en ai rien à faire
Tais-toi recule
Montre-moi tes mains ne touche à rien
Es-tu propre es-tu malade
Je mets le couvert je trie la salade
Non assieds-toi ne mets rien sur la table
Mets-toi à deux mètres pas moins
Ne pose rien sur la table qu'as-tu touché
Laisse-moi inspecter les verres quelle cuillère est tachée
Et tu repartiras sans me regarder
Les yeux dans le dos
Les jambes aimantées comme un miroir
Tu partiras à grandes enjambées
Et je refermerai sur mon corps
Mes grands bras de folle
De sorcière de maniaque de tordue
De tout ce que tu rejettes et détestes
De tout ce que tu ne seras jamais
Et je retournerai dans ma cachette de folle
À l'abri des regards des paroles des hurlements
Plus personne ne me verra
Et la folle disparaîtra
dans la nuit du vingt-huit au vingt-neuf décembre 2023
