— Je peux vous aider à contacter Santiago !
Cristian baisse son chandelier, tandis que les filles se figent net et me regardent comme si j'étais tombée sur la tête.
— Ah oui, et comment ? m'interroge le père Maestre d'un air méfiant.
— Il... Il est venu me voir il y a quelques jours pour me demander de l'aide, déclaré-je en le regardant droit dans les yeux.
— Qu'est-ce que tu fais, Juli ? me murmure Ana.
— Taisez-vous ! l'interrompt Cristian.
J'ignore mon amie et prends ma voix la plus ferme :
— Je peux vous aider, mais il va me falloir mon téléphone.
Cristian me fixe quelques secondes d'un air sceptique, avant de céder :
— Patricia, cariño, amène leurs affaires, tu veux ?
— Tu es sûr de vouloir la croire ? lui retourne son épouse.
— Vas-y, je te dis. Je sais ce que je fais.
Comprenant certainement qu'elle n'a aucune chance face au ton intransigeant de son mari, Patricia obtempère. Elle réapparaît une poignée de secondes plus tard avec une petite boîte contenant nos téléphones.
— Lequel est le tien ?
— Celui qui a l'écran cassé.
— Cette espèce de poubelle ? ricane Cristian. Je croyais que ton père était riche. Il a fait faillite, ou est trop radin pour t'acheter un téléphone digne de ce nom ?
— Critiquez-le autant que vous voulez, il reste votre dernière chance d'arriver à vos fins.
Je tends la main, mais le père Maestre éclate d'un rire gras.
— Pas si vite... Tu as cru que j'étais stupide ? Dis-moi comment débloquer ton téléphone, je vais m'en occuper à ta place.
Agacée par ce ton condescendant, je recule d'un air buté.
— Très bien. Appuyez sur le bouton, le code est 4782.
Cristian s'exécute en pianotant sur mon écran.
— Parfait. Je vous propose de commencer par une petite photo. Il serait malheureux que Santiago pense que nous sommes en train de bluffer...
Lorsqu'il dégaine la caméra de mon téléphone, son sourire s'évanouit net.
— Pourquoi est-ce que l'écran s'est éteint ?
Je pousse un soupir que j'ai moi-même du mal à qualifier. Malchance ou coup du destin ? Il est encore trop tôt pour le savoir.
— Mince, il ne doit plus avoir de batterie...
— C'est une blague ?
Cristian tente d'appuyer comme un forcené sur le bouton tout en secouant l'appareil, espérant sans doute que ça l'aide à redémarrer.
— Il se décharge assez souvent, j'aurais dû anticiper, je suis déso...
Mais ma phrase est interrompue par un violent jeté de l'appareil sur le sol, qui s'écrase à l'autre bout de la pièce.
— Cristian, qu'est-ce que tu fais ?
— Ce téléphone pourri ne nous sera d'aucune utilité, prends-en un autre.
Ce n'est qu'en voyant Patricia s'exécuter qu'une idée m'apparaît enfin. Une idée qui pourrait tout aussi bien être brillante que désastreuse...
— Lequel ? demande la mère Maestre en examinant les deux smartphones restants.

VOUS LISEZ
Le parfum des ennuis [Terminée]
ChickLitJe n'ai jamais été du genre à me laisser dépasser par les évènements. Même lorsque ma mère débarque chez moi en m'annonçant que mon père l'a mise dehors, que je me retrouve sans un sou et contrainte de mettre mes projets de carrière en pause pour tr...