Une innocence envolée

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ATTENTION : Cette nouvelle aborde les thèmes du viol et de l'inceste. Pour toute personne ne souhaitant pas lire cet OS, je vous invite à passer votre chemin. Malheureusement, trop de personne en sont victimes. Si vous en connaissez ou si vous l'êtes ne restez pas dans le silence, appelez des numéros comme celui de l'aide au victime de viol le 0 800 05 95 95 ou le 119.

 Prenez soin de vous. 

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        La fillette n'était pas forcément âgée, 9 ans tout au plus, et se rendait comme tous les mercredis après-midi chez son père. Depuis quelques temps, ce dernier lui faisait peur,il la mettait mal à l'aise et se comportait d'une manière de plus en plus étrange. Il envahissait son espace personnel à longueur de journée, et la nuit il lui arrivait de rentrer dans sa chambre et de s'asseoir sur son lui pour la regarder dormir. De telle sorte qu'elle ne voulait plus y retourner. Mais comme tous les adultes, sa mère était occupée et n'avait pas assez d'argent pour la faire garder, alors le père était la meilleure option, la seule en fin de compte.

       Ce mercredi-là ne faisait pas exception et l'enfant faisait tout son possible pour retarder son arrivée mais rien n'ébranlait sa mère qui ne comprenait plus le comportement de sa fille. Devant la porte, cette dernière était paralysée par la peur,sa respiration était saccadée et elle pouvait sentir les gouttes de sueur perler sur ses tempes et dévaler son dos, trempant son t-shirt. Elle ne voulait pas entrer dans cette maison mais sa mère, excédée par ses caprices enfantins, la poussait pour la forcer à rentrer.

       Brusquement, la porte claqua, se refermant sur elle, prise au piège dans cet endroit cauchemardesque. Dos à la porte elle le voyait, se tenant devant elle, celui qui hantait ses nuits et surgissant dans ses cauchemars, l'observant d'un regard malsain rempli de perversité. Elle voulait fuir, de toute son âme, s'en jamais se retourner. Elle voulait fuir mais la peur avait pris possession de son corps, tétanisant ses muscles interdisant ainsi tout mouvement. Il s'approchait lentement d'une démarche de prédateur se délectant d'avance du goût de sa proie, créant une tension dans l'air, devenue insoutenable. Sa respiration était hachée, elle tentait tant bien que mal de réguler son souffle mais plus il approchait, plus elle sentait que la peur devenait maîtresse de son corps. Elle voulait réagir, elle devait réagir, mais aucun de ses membres ne lui répondaient, comme si son corps et son esprit s'étaient dissociés l'un de l'autre. Elle le voyait de plus en plus proche, toujours plus proche.

        Alors elle ferma les yeux espérant échapper à la réalité, même si ce n'était qu'un infime instant. Et elle les sentit, ses mains, pleines de callosités, ses hideuses mains, se baladant sur son corps d'enfant. Elle voulait crier mais les sons restaient bloqués dans sa gorge à tel point que s'en était douloureux. Elle pleurait, ses larmes dévalant ses joues, roulant sur son menton et retombant sur sa gorge. La douleur était omniprésente, elle explosait dans ses nerfs et scindait ses os et écrasait ses muscles. 

       Elle devait comprendre et apprendre, disait-il, ce qu'était être une femme. Elle se sentait souillée, humiliée, déchirée par la douleur et par la honte. Elle souffrait, elle pleurait, elle avait peur et elle souhaitait que tout s'arrête.

                    Elle n'avait que 9 ans.

Le recueil de nouvelles réalistesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant