Son père a tué le mien

Chapitre 16 - Messages

"Cher journal,

Win m'a conseillé d'écrire dans un journal intime, que cela pourrait m'aider. Je lui ai promis d'essayer, alors on verra bien si je vais continuer. Commençons... Je suis sorti de l'hôpital depuis plusieurs jours et, comme Boun me l'avait dit, il a disparu de la circulation, du moins, c'est ce qu'il fait croire à son père pour que celui-ci me laisse tranquille. Mais la vérité, c'est qu'il vient me rejoindre chaque nuit dans mon lit. Le sentir si près de moi, ressentir sa chaleur contre moi, c'est un réconfort immense. Il reste fidèle à lui-même, et à chaque fois que la situation devient un peu trop intense, il s'arrête. Ça m'énerve !"

J'écris cela en étant allongé dans mon lit, levant la tête pour réfléchir à la suite, repensant à cette nuit particulière où tout avait failli basculer...

Flashback

Les mains brûlantes de Boun sur mon torse me fais frissonner alors que nos baisers devenaient de plus en plus intenses, presque fiévreux. La tension montait, brûlante et palpable. J'ai glissé doucement ma main sous son maillot, cherchant à le rapprocher davantage de moi, à sentir chaque fibre de son être. Ses lèvres ont lentement quitté les miennes pour parcourir mon cou, déposant une traînée de petits baisers qui me fis gémir, envoyant des ondes de chaleur à travers tout mon corps, réveillant mon désir.

Mais soudain, Boun s'est éloigné, rompant notre élan. Il s'est redressé et s'est levé du lit, me laissant haletant et un peu confus.

-Qu'est-ce que tu fais ? demandais-je, surpris.

-On ne devrait pas continuer, il me répondait, le regard fuyant.

-Depuis quand ça te dérange ? Je me redressais, cherchant ses yeux.

-Tu viens à peine de sortir de l'hôpital et je... Je ne veux pas te faire du mal... On a encore le temps pour le faire... Je ne veux pas précipiter les choses, murmure-t-il, comme s'il essayait de se convaincre lui-même.

Je le fixe, essayant de comprendre où il veut en venir, sentant la tension s'installer entre nous.

-Je... je veux attendre ta majorité enfin... Quand tu seras sûr d'être prêt, finit-il par dire, la voix tremblante.

-C'est dans plusieurs mois... Et si tu penses que je n'y ai pas réfléchi, je te jure que si. Je sais ce que je veux, et je te veux, Boun ! 

Il secoue la tête avec un sourire triste.

-Désolé, Sam, mais c'est non...

Je le regarde, le cœur serré, et hoche doucement la tête en signe de compréhension.

-OK... Mais tu restes quand même dormir ? je lui demande, espérant le garder près de moi un peu plus longtemps.

-Non, je ne préfère pas, dit-il avant de déposer un baiser chaste sur mes lèvres. Puis, sans un mot de plus, il s'éloigne.

-Quoi ? Tu t'en vas déjà ?,  

Boun ne répond pas, il sort sans un regard en arrière, me laissant seul avec mes pensées.

Fin du Flash-back

Je prends un moment pour respirer profondément, essayant de calmer mon envie de rage de déchirer la page. Je reprends l'écriture, bien décidé à vider mon cœur.

"Si ce n'était que cette fois-là, je comprendrais... Il dit vouloir prendre son temps, et je veux bien l'accepter. Mais c'est chaque soir la même chose. Il me touche, m'embrasse, allume un feu en moi, puis il s'évapore comme s'il n'avait jamais été là. J'ai l'impression d'être un jouet, presque... une sorte de marionnette, et ça me fait douter de moi, de nous.