Pretty When You Cry

Chapitre 16

Something about you is soft like an angel
And something inside you is violence and danger
I knew from the moment we met, you are a dangerous thing
When you are with me, I feel like I'm living

A Dangerous Thing, Aurora.

Les vacances furent de courte durée. J'aurais bien demandé une semaine de plus pour rester dans ma chambre à lire ou dessiner plutôt que de retrouver place sur les pupitres quelques jours seulement après la nouvelle année. Les allers retours de la famille n'en finissent plus depuis. Je rejoins Simone et Michèle qui sont en train de discuter devant la grille en m'attendant. Simone m'accueille avec son plus beau sourire.

« Jeanne ! Bonne année ! »

« Bonne année Jeanne ! » poursuit Michèle.

Je me penche vers elles pour leur faire à bise de bonne humeur de les voir. Il fait nuit, bien évidemment, c'est l'hiver. Mais au moins elles rajoutent toujours un peu de soleil dans ces débuts de journée longues et sombres.

« Bonne année à toutes les deux. »

Nous ne nous sommes pas vus depuis la dernière fois, et apparemment, Simone a un tas de chose à dire, j'ai l'impression qu'il ne se passe pas un jour sans rien chez elle. Il y a toujours sa tante qui fait ceux-ci, ou elle qui fait cela, ou bien un ragot dont elle a entendu parler. Au moins, on est sûre d'être au courant de tout avec elle, enfin, si on omet certains détails bien évidemment. En passant devant Pichon, nous le saluons toutes les trois.

« Bonne année Pichon ! »

Il se retourne vers nous légèrement étonné avant de nous répondre. Les filles rigolent à quelques choses que vient de dire Simone mais je reste intriguée en voyant Applebaum courir à travers la cour pour aller jusqu'aux toilettes où Dupin et Descamps sont en train de surveiller l'accès.

« Qu'est-ce qu'ils font ? » je demande intriguée.

Les filles qui jusque là n'y avait pas prêtée attention se retournent vers les toilettes en s'arrêtant. Une file de garçon attend patiemment. Je croise le regard du grand brun qui ne parait pas m'apercevoir -à moins qu'il ne le fasse exprès- puisqu'il s'adresse directement à ses deux copains, un peu plus petit que lui.

« Les garçons sont tous bizarre, c'est probablement un de leur truc idiot. » lance Simone.

« C'est fort probable, mais, pourquoi Applebaum court ? » demande Michèle.

Je m'apprête à dire quelque chose mais la sonnerie retentit. Je me retourne vers les filles qui haussent les épaules, leurs visages montrent qu'elles sont toutes les deux aussi curieuses que moi, mais elles paraissent bien vite oublier alors que nous nous dirigeons vers nos salles de classes et qu'elles ne changent de sujet.

« Alors, ce nouvel an ? »

« Horrible ou non ? »

« Je m'attendais à pire, je me suis même bien amusée. »

Elles rigolent toutes les deux alors que nous rentrons en cours.

                         *

Je finis de noter ce qui est écrit au tableau en jetant un œil au livre qui est grand ouvert entre moi et Annick. Celle-ci n'a pas levé les yeux depuis tout à l'heure et se contente de lire ce qui est écrit sur les salons que nous sommes en train d'étudier. Les garçons ont tous l'air agité depuis que nous sommes rentrés en cours, encore plus que d'habitude et je commence à me demander ce qui ne va pas chez eux.