Luna - 1

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Tout ça pour ça !

Dépitée, je m'assieds devant le café que ma mère a commandé en m'attendant. Avec un sourire doux, elle me réconforte :

— C'est terminé, une page se tourne.

Je remue ma tasse.

— Oui. Qu'il aille se faire voir !

Je soupire.

Larguée le jour de la Saint-Valentin par le tocard de petit ami que je me traînais depuis le lycée, j'accuse le coup après trois semaines éprouvantes durant lesquelles je me suis battue pour qu'il me rende ce qui m'appartient et vice-versa. Le pire dans tout ça, c'est que je me sens libérée d'un poids.

Maman tapote mon bras.

— Un de perdu, dix de retrouvés !

Je grimace.

— Sans moi...

Interloquée, elle me demande :

— Tu es échaudée ?

Je déclare :

— Vaccinée à vie !

Elle marque un silence.

En plus de m'avoir quittée en prétextant que tout était de ma faute, il a eu le culot de me tromper soi-disant dans l'espoir que je réagisse !

J'agite plus fortement mon café.

Sans compter qu'il m'a volé de l'argent puisqu'il ne me remboursera jamais celui que je lui ai prêté.

Compatissante, Maman me relance :

— Tu as tout juste dix-neuf ans, Luna. Tu retomberas amoureuse.

Perplexe, j'annote :

— J'éviterai de le faire tant que possible.

Je précise :

— Je ne suis pas près de refaire confiance à un mec.

Au bout de ma vie, je souffle comme une âme en peine.

— Tous des menteurs...

Je me recoiffe en me rendant compte que je m'épanche un peu trop sur le dos de ma mère.

— Bref ! Parlons d'autre chose.

Je tente le coup, mais étant donné qu'elle m'a invitée à la rejoindre après ma dernière confrontation avec Bastien, je suppose qu'elle voulait justement qu'on papote de tout ça. D'ailleurs, elle me questionne :

— Tu es sûre que ça va ?

Je hausse les épaules.

— Pourquoi ça n'irait pas ? Je viens de me débarrasser d'un boulet.

La joie ne doit pas se lire sur mon visage. Malgré cela, elle fait l'effort de changer de conversation.

— Tu sais qui travaille ici ?

Je lève un sourcil.

— Non. C'est la première fois que j'y mets les pieds.

Tout heureuse, elle m'apprend :

— Elio !

Je relève :

— Qui ?

Elle insiste :

— Elio ! Tu sais, le garçon avec qui tu traînais quand tu étais petite.

Je fais rouler mes yeux.

Et si on s'aimait ? [EDITE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant