PROLOGUE

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Je me réveille sur ce lit froid une nouvelle fois. Le soleil ne traverse pas encore les rideaux, signe que la nuit est encore bien présente. La chaleur ne m'étouffe plus, mais ma peau est toujours aussi moite. La chaine autour de mon poignet me fait toujours aussi mal, ma bouche est tellement sèche que chaque respiration me fait mal. J'ai l'impression de mourir petit à petit. Je ne peux même plus dire depuis combien de temps je suis enfermé dans cette chambre. Des jours ? Peut-être des semaines vu mon état.

La seule porte présente s'ouvre lentement, laissant un suspense s'installer. Peut-être que cet enfer va enfin finir. Peu importe la douleur, la durée ou autre, je ne peux plus supporter énormément de coups sur moi.

Un homme, d'une trentaine d'années, entre. Il est suivi de près par deux autres hommes, des gardes, armés jusqu'aux dents de fusils automatique. Aucune chance pour moi de tenter quoi que ce soit. Je suis un homme sans futur. Il ne me laisse pas le temps de l'accueillir à ma façon, que son poing percute de plein fouet ma mâchoire, faisant basculer ma tête sur le côté. Je suis tellement faible physiquement que j'abandonne vite l'idée de me défendre.

Un rire sadique résonne autour de moi, augmentant mon mal de crâne. Sa main vient attraper l'arrière de mon crâne, empoignant le peu de cheveux présents, et me la bascule violement vers l'arrière. Mes yeux peinent à s'ouvrir face à cette violence, mais lorsque je croise son regard noir, je comprends qu'il ne fait que commencer. Je ne suis plus un homme pour lui, mais bien un jouet. Il est prêt à m'écraser comme on écrase un moustique. Il n'y a plus d'espoir au fond de moi. Aucun de mes alliés n'est au courant de mon emplacement. Dire que tout cela partait d'un simple entrainement, et que je me suis retrouvé au mauvais endroit, au mauvais moment.

Il ne me laisse pas le temps de plus l'observer, qu'un second coup me frappe. Il ne s'arrête qu'après qu'un sifflet retenti. Je n'ai plus la force de retenir ma tête, alors quand il la relâche, elle retombe mollement en avant. Je ressens le sang couler le long de mon visage, imprégnant le sang déjà séché. Des pas assez lourds se font entendre. Des bruits de bottes s'approchant me font espérer la fin de ce calvaire. Malheureusement lorsque cette nouvelle personne me détache et ordonne à ses sbires de m'amener dehors, je comprends que le calvaire n'est pas terminé.

Je suis soulevé par les deux molosses de tout à l'heure, laissant mes pieds trainer au sol par le manque de force. Si je rêvais d'une mort douce, j'en suis loin. Les escaliers présents à l'extérieur ne sont qu'une nouvelle épreuve lorsqu'ils me jettent dedans. Je suis certainement trop lourd pour eux. L'un des deux molosses me tire par la cheville gauche. Mon pied droit reste accroché à quelque chose, mais le molosse n'en n'a que faire, surtout lorsqu'il tire d'un coup sec et qu'un craquement horrible s'élève dans les airs. La douleur qui irradie ma jambe me ferait presque tourné de l'œil, malheureusement je suis trop entrainé pour que cela arrive. C'est dans un moment pareil que je regrette mon choix de carrière.

J'avais pour espoir de rentrer bien assez tôt de cette semaine d'entraînement. J'avais bon espoir de retourné à la maison et de retrouver mon petit garçon, peu importe l'heure de mon arrivée. Après que sa mère est décédée peu de temps après sa venue au monde, je lui ai juré de toujours être présent pour lui. Et voilà qu'aujourd'hui je ne peux plus respecter cette promesse.

Je me secoue, je ne dois pas penser à lui, encore moins dans un moment comme celui-là. Il est source de distraction et pourrait me distraire suffisamment longtemps pour baisser ma garde et le regretter plus tard.

Je me retrouve projeté contre un pilier avant d'y être attaché comme un animal. Lorsque je réouvre les yeux pour observer les alentours, je remarque qu'une bonne dizaine de personnes me fait face. Mais ce n'est pas ce qui me dérange le plus. Lorsque je vois des enfants armés de fusils d'assaut, je ne peux pas comprendre cette vie. Le plus jeune doit avoir dans les huit ans, et il est déjà soldat.

HEAVEN AFTER HELLOù les histoires vivent. Découvrez maintenant