Chapitre 12|

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Sam


À peine avions-nous plongé le câble dans l'eau qu'elle s'est mise à se tortiller violemment, son corps tordu par des spasmes incontrôlables. Une peur sourde m'a envahi, et un frisson désagréable a couru le long de ma colonne vertébrale.

Ses yeux...

Le noir de ses pupilles avait complètement disparu, laissant place à un blanc laiteux qui la faisait ressembler à une de ces créatures sorties tout droit d'une série de zombies.

Je n'aimais pas ça. Je n'aimais vraiment pas ça.

Je ne comprenais pas ce qui se passait, mais je savais que si je ne faisais rien, la situation pouvait très vite dégénérer. Alors j'ai crié :

— Sortez-la de l'eau, tout de suite !

Cette expérience était peut-être une erreur. Une erreur qui aurait pu la tuer... Et si elle mourait, j'aurais échoué à ma mission.

Je dois la briser, pas l'éliminer.

Elle ne doit en aucun cas mourir.

— Enfermez-la dans l'autre chambre, ai-je ordonné à mes hommes d'une voix ferme. Qu'on la laisse se calmer un moment.

Je savais que le patron ne tarderait pas à arriver. Il ne fallait pas qu'il la voie dans cet état.

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Une heure plus tard

Assis dans la cour de l'hôpital, j'essayais de retrouver mon calme. Le poids de ma mission pesait sur mes épaules, mais je ne pouvais pas me permettre de flancher.

Deux de mes hommes, se dirigeant vers moi à grands pas. Leur visage, marqué par une inquiétude palpable, m'a immédiatement mis en alerte. Que font ils ici ? Ils ne savent pas qu'ils doivent être discret ? et si quelqu'un les voyait

— Que se passe-t-il ? ai-je demandé, l'air suspicieux.

— Monsieur, elle... elle est hors de contrôle. Nous n’arrivons plus à la maîtriser.

Leur voix tremblante m'a glacé.

— Hors de contrôle ? Vous parlez de mademoiselle Saïd ?

— Oui, mademoiselle Rhéa. Elle fait une crise. Nous avons peur, monsieur.

Un juron m'a échappé, suivi d'un autre. Merde. Double merde . Non. Triple merde.

— Amenez-moi là-bas, tout de suite, ai-je ordonné, me levant brusquement.

Nous avons traversé l'allée rapidement, mais je m'efforçais de paraître calme. Il ne fallait pas éveiller les soupçons.

Nous arrivions presque à destination lorsqu'une voix m'a stoppé net.

— Monsieur Koner , attendez !

C'est Marcus, l'autre petit toutou de Monsieur Kim , il ne faut surtout pas qu'il se doute de quelque chose.

— Je n'ai pas le temps, Marcus.

— Mais c'est important ! insista-t-il.

— Je reviendrai plus tard, lançai-je, impatient, avant de reprendre ma marche.

.



Lorsque nous sommes enfin arrivés à la salle de surveillance, l'un des gardes a tenté de me prévenir.

— Monsieur, je vous déconseille d'entrer. Elle est... dangereuse.

Dangerous ? Rhéa ? Je ne pouvais pas y croire. Mais en regardant l'écran de surveillance, mon sang s'est glacé.

Elle se cognait violemment la tête contre les murs. Du sang coulait de son front, glissant en traînées rouges sur son visage, mais elle ne s'arrêtait pas.

— Et vous, là ! Allez la calmer ! ai-je ordonné à mes hommes, d'une voix que je voulais ferme malgré l'angoisse qui montait en moi.

Ils se sont précipités dans la pièce, mais ce qui a suivi...

Un véritable cauchemar.

Le premier s'est approché d'elle, mais elle l'a frappé si violemment qu'il s'est écroulé. J'étais figé, incapable de croire ce que je voyais.

Le second a tenté d'utiliser des menottes pour la maîtriser, mais elle les lui a arrachées des mains et...

Elle l'a étranglé.

Le bruit sec de sa trachée écrasée a résonné dans mes oreilles, me donnant envie de détourner les yeux.

Le deuxième homme, paniqué, a sorti un couteau. Mauvaise idée.

Elle l'a désarmé d'un geste rapide avant de le poignarder. Encore. Et encore. Chaque coup semblait plus brutal que le précédent, jusqu'à ce que le corps de l'homme cesse de bouger.

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Après ce carnage, elle s'est redressée et s'est tournée vers la caméra. Ses yeux, vides de toute émotion, fixaient l'objectif.

Elle a murmuré quelque chose, mais je ne pouvais pas entendre.

Ce n'était pas Rhéa.

Ce regard, ce sourire... Quelque chose avait pris possession d'elle.

Soudain, elle a éclaté de rire, un rire glaçant, presque enfantin. Elle s'est allongée entre les deux cadavres, comme si elle s'amusait de la scène grotesque qu'elle venait de créer.

"Je ne suis plus seule... tu es avec moi."

J'ai tenté de lire sur ses lèvres, mais ces mots ont résonné dans ma tête, me laissant dans une incompréhension totale.

Mon estomac s'est retourné.

Je me suis précipité hors de la salle et ai couru jusqu'aux toilettes, où j'ai vomi tout ce que j'avais dans le ventre.

Qu'est-ce que je viens de voir ?

Je me suis laissé glisser contre le mur froid, essayant de reprendre mon souffle. Cette mission... Je ne suis pas sûr de pouvoir la mener à bien.

Après quelques minutes, je suis retourné dans la salle de surveillance. Rhéa était toujours allongée entre les cadavres, murmurant ces mêmes mots.

— Qui est avec elle ? ai-je murmuré, sans m'attendre à une quelconque réponse . Serait elle un médium ?













A pretty psychopath TOME 1 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant