Un grognement, un bruit effroyable d'un claquement retentit, me tirant lentement de mon sommeil pourtant lourd. Lentement, je m'étirais en grimaçant, sentant une grande douleur s'installer dans le bas de mon dos. Je m'étais endormi, comme tous les soirs depuis 6 mois, dans un arbre pour espérer passer une nuit tranquille. Je me frottais les yeux en jetant un regard agacé à l'origine de ce son.
- Même pendant que je dors ils arrivent à me faire chier ? Sifflais-je en descendant sur une branche plus basse. Putain... La mobilité d'un vieux à dix-sept ans... Je crois que je ne pouvais pas tomber plus bas.
Mes yeux verts se posèrent sur le monstre en bas de l'arbre, qui le frappait avec lenteur de ses mains noircies. Je l'observais longuement, essayant de reconnaitre un quelconque trait d'identité ou de personnalité sur cette chose qui fut autrefois humaine, et qui maintenant n'était rien qu'un infecté parmi tant d'autre. J'avais en face de moi la silhouette d'une femme aux mains noircies, aux cheveux imbibés de sang et de boue, deux orbites vides où sortaient des petits vers noirs et du liquide tout aussi noir prenaient une grande place sur son visage qui semblait, d'ailleurs, allongé vers le bas. Sa mâchoire était complètement bouffée, laissant pendre sa langue vers le sol. Elle était si maigre que je voyais ses côtés enfoncées dans sa peau, prenant l'air libre. Ses jambes étaient complètement déchirées, mutilées, comme ses bras, et le reste de son corps. Je poussais un soupir avant de dégainer mon arme et de lui coller une balle dans le front. Elle tomba sur le sol, dans un grognement semblable à un soupir. J'attrapais mon sac sur la branche du dessus, avant de descendre en bas de l'arbre, atterrissant à côté du cadavre. Je sortais mon petit carnet de ma poche pour rajouter une barre : depuis le début de ma survie, j'avais pris l'habitude de quantifier le nombre d'infecté que je tuais. C'était une habitude morbide qui avait pour simple but de me trouver une occupation quand je m'ennuyais. Que je m'ennuyais...
- Virus de merde, pensais-je à voix haute. Si tu n'étais pas là, peut-être que je serais en train de faire quelques choses de ma vie...
Cela faisait plus de deux ans que tout avait commencé. Cela faisait plus de deux ans que l'humanité vivait l'horreur, l'horreur du Blurred Virus. Avant que ce soit l'apocalypse, je lisais le journal avec mon père les matins. Le gouvernement nous avaient communiqués qu'un virus avait été créé dans un laboratoire en Amérique lors d'une expérience sur des souris. L'expérience avait mal tourné, et un virus se transmettant par ingestion d'éléments contaminés, ou par morsure d'infectés avait vu le jour. Les infectés perdaient lentement la raison pour ne devenir que des corps à soif de meurtres, se nourrissant de chair humaine pour subsister. Ils subissaient des mutations douloureuses qui se découpaient en plusieurs stades de contaminations. Il y en avait cinq en tout. Nous avions appris à reconnaitre les signes d'une infection, et les différents stades. Malheureusement, je n'en savais pas plus. J'avais eu la chance de rejoindre un petit groupe de survivant luttant activement contre le virus afin de trouver un vaccin, ou quoi que ce soit pouvant empêcher les contaminations. Est-ce que cela fut concluant ? Non. Ils sont tous mort. Je fus la seule exception. Enfin... Presque.
- Bon, commençais-je tout en pensant à voix haute pour me concentrer, un infecté de tué en plus, je suis en manque de bouffes et de munitions. Si je reste comme ça, je ne vais pas tenir longtemps... Faut que je refasse le plein. Direction la ville !
Ma vie quotidienne se résumait à passer toutes mes journées perchés sur un arbre à observer quiconque passait en dessous. Je passais mes journées à regarder la faune et la flore, à regarder les animaux, le peu de survivant, les infectés... Ce n'était pas un quotidien des plus gratifiants mais je ne m'en plaignais pas. Je n'avais aucun risque de finir comme eux. Je me mis donc à marcher en chantonnant de vielles musiques qui ne me lâchaient pas, j'arpentais du regard ce qui m'entourait : en d'autre terme, j'étais vigilant malgré mon attitude nonchalante. Alors, lorsqu'un infecté bondissait devant moi, il me fallut d'un simple coup de poignard en plein dans le crâne pour le faire tomber au sol. Je soupirais en observant ce liquide noir se répandre dans la neige, puis je reprenais ma route. Lorsque j'aperçu enfin la ville, je sentis mes muscles se raidirent : je n'aimais pas trainer en ville en ces temps d'apocalypses. Il était rapide de se faire attaquer et piller par des survivants un peu trop abruti sur les bords, n'ayant que la folie comme seule compagnie. Pour ma part, je mentirais en disant que je n'avais jamais attaqué des survivants, qui pourtant, sont comme moi, mais à ce moment-là, c'était chacun pour soi. Je m'étais résolu à arrêter cette tactique, trouvant bien plus de ressources dans les maisons d'un petit village que dans le sac d'un parfait inconnu ne sachant même pas utiliser une arme à feu. Les gens pensaient généralement que piller les magasins ou autres grands commerces étaient les seuls bons endroits où se faire des ressources. Mais beaucoup oubliaient les petites maisonnettes qui étaient alors de véritables trésors. J'entrais dans une maison au pif, mon arme à la main, prêt à attaquer quiconque s'en prendrait à moi. Rapidement, je me mis à fouiller les tiroirs, les placards et m'amusais de toutes les boites de conserves que je trouvais ainsi que les nombreux snacks qui me passaient sous la main. En ouvrant une pièce au hasard, je me figeais en observant le décor : une chambre d'enfant. Je devinais sans mal l'épisode terrible qui avait dû se dérouler en ces lieux au vu du sang sur le sol et les murs. Je poussais un soupir avant de refermer la porte. La vie était horrible quand elle s'y mettait. Un claquement de porte derrière moi me fit sursauter. Je me collais contre le mur en retenant ma respiration : les pleurs d'une fille se faisaient entendre. Je fronçais les sourcils en me dirigeant dans le salon, mon arme droite devant, j'étais prêt à me battre s'il le fallait. En arrivant, je découvrais la petite fille en question : elle avait des cheveux bruns extrêmement foncés dont la longueur s'arrêtait eu dessus des épaules, et des yeux noisette cachés par ses mèches de cheveux. Son visage était dissimulé par une grosse écharpe rose, mais je voyais qu'elle avait une peau pâle comme la neige. Elle avait un long manteau gris clair qui descendait jusqu'à ses genoux. Et elle portait un collant noir déchiré à certains endroits avec des baskets blanches salies par la boue. On aurait dit une poupée humaine. Elle pleurait à chaude larme, agenouillée en face de la porte d'entrée qu'elle venait de fermer. Lorsque l'enfant remarqua ma présence et qu'elle fit volte-face, je pointais mon arme, la dardant du regard. Elle se figea, cette expression de surprise sur son visage, avant de commencer à trembler en m'implorant par des murmures qui me donnèrent un affreux mal de crâne.
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The Blurred Virus
Science FictionDans le monde qui avance, La vie prospère au détriment de la mort. Jalouse, celle-ci se confie au choix rance Maudit destin peut-être trop fort. Il lui fit : « Ta demande est floue ma chère » L'autre répondit : « Je me sens seule. Il n'y a plus pers...