VIVRE SANS...

Prologue

Avertissement : Certaines scènes de ce roman peuvent heurter la sensibilité des lecteurs (langage grossier, addictions, prise de stupéfiants, agressions sexuels, suicide, viol)

~~ The Beginning ­– The Dark Tenor ~~

2 mois plutôt

🎵 J'ai mal... Tellement mal...

Mon corps a pu récupérer mais c'est autre chose qui s'est brisé en moi. C'est comme si tout mon être était en feu. Comme si ma voix intérieure hurlait à la mort.

Plus rien n'a d'importance, plus rien n'a de valeur.

La vie est un processus à risque m'avait on dit. La mienne m'a bien mise à l'épreuve depuis ma naissance. J'ai essayé d'être forte, de me battre, de résister dans ce monde où plus rien n'avait de sens pour moi.

Mais c'est trop, je ne peux plus. Je ne veux plus souffrir. Chaque personne pour qui je porte de l'intérêt finit par me quitter.

Et c'est toujours par ta faute.

A mesure que mes pensées divergent, j'approche dangereusement la seringue de mon avant-bras. Le fentanyl... Le mec qui me l'a vendu ce matin m'a affirmé que c'était 100 fois plus fort que la morphine, 50 fois plus fort que l'héroïne.

Avec ça tu ne ressentiras plus rien.

Ma main tremble, vais-je vraiment le faire ? Mais la douleur dans ma poitrine s'intensifie, je manque d'air à force de pleurer. J'inspire alors une dernière fois, ferme les yeux et plante l'aiguille dans ma chair. Une autre larme perle au coin de mon œil et j'appuie sur le piston afin de disperser la drogue dans mon corps.

Je me laisse tomber contre le mur des toilettes et retire la seringue avant de la jeter à l'autre bout de la cabine. Je referme mes bras autour de mes jambes et me maintient en boule.

En quelques minutes à peine je sens mes muscles se relâcher. Mes larmes cessent de couler. Mon esprit cesse de me torturer. Je ne ressens plus rien.

Ma respiration se fait de plus en plus rare. Mon cœur ralentit. J'essaye de me relever mais je n'arrive plus à avoir le moindre contrôle sur mon corps. Ma tête tourne.

Je vais mourir ?

Je tente d'appeler à l'aide, mais aucun son ne sort de ma bouche. Ma vision devient trouble. Je m'allonge sur le dos tentant de respirer plus vite. Pourtant mon diaphragme refuse d'accélérer son mouvement.

Mon corps est passé en mode pilote automatique et je sens que la chute m'attend au bout. La panique me submerge.

Mourir dans des toilettes publiques était loin d'être mon objectif de vie. Mais après tout, je ne mérite sans doute pas mieux...

Mes mains deviennent moites et une sueur froide me parcours l'échine. J'entends la porte des toilettes s'ouvrir et j'essaye de frapper la porte de ma cabine pour signaler ma présence. Mon poing atteint à peine le bas de la porte.

Soudain, je ne perçois plus aucun bruit autour de moi et tout devient noir... 🎵