Le 'méchant loup'

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Le vent faisant voler ses cheveux roux, le chant des oiseaux bénissant ses oreilles et l'odeur de la forêt faisant frémir son nez, abritant quelques taches de rousseurs, de bonheur. Petite elle ne pouvait pas aller aussi loin, et ne pouvait pas sortir aussi tard dans la nuit au risque de se faire griller. Maintenant elle le pouvait, et avait trouvé la technique pour ne pas se faire prendre en train de faire le mur. Elle avait de la chance, se disait-elle, puisque sa famille d'accueil, favorisaient les autres enfants à elle,  n'avait pas de temps à perdre avec cette pauvre petite rousse orpheline. Elle n'a jamais su pourquoi sa famille d'accueil ne la portait pas dans son cœur, mais elle en était contente et en jouait pour pouvoir faire le mur tranquillement, sans qu'il n'y soit de représailles.

Son humeur était particulièrement noire ce soir, c'était un mélange de colère, de tristesse, avec une légère pointe d'humiliation. Aujourd'hui a été une rude journée pour notre petite rousse. Celui qui lui faisait oublier tous ses tracas est venu à elle. Elle pensait qu'enfin elle allait pouvoir lui confesser ses sentiments, mais non, la réalité en était toute autre. Il était simplement venu lui dire que non il n'était pas intéressé par elle, après cela, elle l'a vu prendre la main de son « amie » la plus proche. La pauvre petite rousse venait de se faire trahir par sa meilleure amie, elle n'avait désormais plus personne à ses côtés. Elle se disait que si son ancienne amie avait osé dire les sentiments de la rousse à la personne qu'elle aime, qu'est-ce qu'il le lui empêcherait de le dire à tout le reste du lycée. Cela provoquerait une moquerie générale de tous les élèves concernant sa personne.

A cette pensée, quelques larmes commencèrent à couler le long de ces joues, qui elles aussi abritent quelques taches de tousseurs. La forêt est le seul endroit où elle s'autorisait à lâcher les larmes coincées dans ses yeux et crier les mots qui brûlaient sa gorge.

Un bruit de craquement de branche la fit sortir de ses pensées alors qu'elle releva la tête précédemment penchée. Elle mit un moment avant de se rendre compte qu'elle ne savait pas où elle se trouvait, jamais elle n'était allée aussi loin. Elle regarda à gauche, puis à droite, ensuite devant elle et pour finir derrière elle, avant de se rendre compte qu'elle ne savait clairement plus d'où elle venait. C'était la première fois que cela lui arrivait. Peut-être avait-elle été trop absorbée par ces pensées à se morfondre sur elle-même pour se rendre compte où ses jambes la dirigeaient, et s'est donc retrouver là, perdu au milieu de la forêt. Elle sortit son téléphone mais se rendit très vite compte que non, elle n'avait pas de réseaux, donc impossible de savoir où elle devait aller pour rejoindre la maison de sa famille d'accueil.

Pour couronner le tout, un autre bruit se fit entendre, puis un autre, et encore un autre. Elle essaya de savoir d'où venait le bruit mais il venait de partout. Peut-être était-ce des loups. A cette pensées, la peur de notre orpheline monta en flèche, et elle n'était pas prête de redescendre quand elle vu sortir un grand loup marron. Sous le choc, elle tomba, s'entaillant salement les genoux ainsi que ses mains. Grand était un euphémisme, il faisait la taille de la rousse, aucun loup ne faisait une taille pareille. Est-ce un loup normal ? A-t-il muté ? Elle n'eut pas le temps de continuer à se poser de questions, et courue vers le sens inverse du loup, alors que celui-ci ne semblait pas vouloir la suivre.

Est-elle sur son territoire ? Va-t-il la laisser tranquille ? Est-ce le chemin de sa maison ? L'a-t-il suivie depuis le début de sa balade nocturne ? Pire, l'a-t-il suivie depuis ses premières balades nocturnes ?

D'un coup, elle tomba nez à nez avec une maison, qui n'a l'air clairement pas abandonner. Elle n'avait jamais vu de maison avant, puisqu'elle n'avait jamais été aussi loin. Elle se retourna et vu le loup au loin marcher lentement vers elle. Paniqué, elle ne trouva qu'une solution : toquer à la porte. Avec un peu de chance ce ne serait pas un psychopathe, mais un type sympa qui la sauverait et qui l'a remmènerait chez elle.

Recueil d'OSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant