7.

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 Orion,

Ce matin, elle s'est déshabillée le cœur. Nu devant moi, il était si beau, chaque battement, chaque faille, j'aurais pu passer l'éternité à y déposer des baisers. Des baisers en prose.

Nu devant moi, j'ai emprisonné chacun de ses mouvements, chacun de ses sourires, de ses pleurs, et j'ai pensé : « Comment ferais-je face à l'absence ? »

Oh, la chute sera vertigineuse, Orion.

Comment pourrais-je oublier son visage ? Son corps ? La passion qui transpire en elle ?

Oh, je sens déjà la douleur frémir dans mon ventre.

Parce que c'est ainsi, Orion, je perds toujours mes amours.

Comment n'ai-je pas pu le sentir s'installer en moi ?

Comment ai-je pu oublier de me protéger, cette fois-ci, face à l'amour ? Comment ai-je pu être aussi imprudent, moi, qui fait tellement attention ?

Surtout, comment pourrais-je vivre en sachant qu'elle est là, quelque part, avec quelqu'un d'autre ? Quelqu'un d'autre qui découvrira son cœur et l'aimera comme moi je l'ai aimé ?

Oh Orion, dis-moi que ça passera.

S.

Nos cœurs endoloris Où les histoires vivent. Découvrez maintenant