Dans le dernier livre que j'ai lu, il était écrit que nous ne pouvions pas prétendre être guéri si nous étions toujours blessés au plus profond de nous, j'y ai réfléchi longtemps en fixant le plafond, j'avais du temps en ce jour neigeux, et ce temps seule m'angoissait tellement mais finalement j'en ai fait quelque chose de précieux, un temps pour moi, pour réfléchir. Une question revenait sans cesse dans mon esprit, est ce que je vais bien? J'ai cogité de longues heures sans trouver de réponse à cette question pourtant si simple, puis cela m'a paru comme une évidence, si je n'ai pas la réponse c'est que le problème n'est pas résolu. Alors j'ai compris que même si je me force à rire, à sourire, sortir, vivre, une partie de moi a été emportée par toutes ces personnes qui m'ont abandonné, humilié, utilisé. Je ne leur ai pas pardonné et je crois que c'est de là que vient la source de mon problème. Et j'aurais beau tout faire pour essayer d'oublier ces souvenirs, j'aurais toujours cette amertume en repensant malgré moi à ces périodes de vie dont je ne suis pas fière. Parfois ça s'immisce dans mes pensées, j'essaye de les chasser mais elles reviennent, plus nettes, plus brutes, et je me revois là, faible et silencieuse les laissant prendre la meilleure partie de moi, mon innocence. Et c'est à ce moment là que j'éprouve un besoin presque vital d'écrire. D'écrire des textes qui te broient le cœur et te transpercent l'âme. Écrire encore et toujours parce qu'il n'y a que ça qui m'apaise.