Polaroid

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- Mince ... Pensa Réo en voyant Charlie et sa thérapeute discuter ensemble.

Il posa son sac à dos et sa veste, puis vint se joindre à eux, gardant sur lui un sourire parfaitement bien imité.

- Bonsoir Madame Van Gebruick, je vois que vous avez fait connaissance avec Charlie.

- Oui. Répondit - elle. Nous avons eu une conversation tout à fait intéressante à votre sujet Monsieur Diaz.

- J'vous laisse causer pendant que je fais du café. Grogna Charlie en regardant Réo de travers.

Le jeune homme se sentit forcé de s'asseoir sur le canapé. Cassandre se trouvait près de lui et semblait chercher son regard, alors que lui, cherchait à tout prix à la fuir. Il se servit un verre d'eau fraîche qu'il but d'une traite avant d'enfin oser se tourner vers elle et lui demander le plus simplement du monde :

- Que venez vous faire ici ?

- Je suis venue prendre de vos nouvelles. Répondit elle le plus sérieusement du monde. Vous avez arrêté votre suivi du jour au lendemain sans plus d'explications... J'aimerais comprendre monsieur Diaz, pour quelle raison fuyez vous ainsi devant la guérison ?

- Je... Je ne fuis pas ! Je vais simplement très bien et je ne ressens plus le besoin de faire une thérapie. Il n'y a rien de plus.

- Je vois. Qu'est ce qui vous fait croire que vous allez bien monsieur Diaz ?

- Tout. Tout va bien. Je n'ai pas de soucis particulier, je travaille....

- Pourtant vous vivez chez votre patron. N'avez-vous pas un logement ? Avez vous averti votre famille que vous aviez été hospitalisé un bon moment ?

- Je...

Réo ne sut pas quoi lui répondre. Il savait bien qu'il n'était pas heureux, qu'il n'avait pas encore les réponses aux questions qu'il se posait. Mais avait-il d'autres options ? Pouvait-il vraiment renoncer à écouter les conseils d'Ethan ? Il sentit une colère monter en lui, comme une boule de nerfs qui ne demandait qu'à exploser. Ses muscles s'étaient contractés et lorsqu' il releva la tête vers elle, il plongea ses yeux dans les siens.

- Ça ne vous regarde plus. Lui dit-il sèchement.

Son regard était devenu froid, et on pouvait sentir toute la tension qu'il  y avait entre eux. Cassandre fut étonnée. Elle ne l'avait jamais vu aussi tendu et le ton et le regard qu'il lui lançait lui donna des frissons. Des frissons de peur, de détresse. Ce jeune homme avait quelque chose à cacher elle en était certaine. Elle fut interrompue dans son interrogatoire lorsque Charlie arriva, un plateau dans les mains. Réo se détendit instantanément, et remit le masque du visage heureux. Son sourire était doux et attirant. Il illuminait son  visage inoffensif et paisible. Mais pour Cassandre, le contraste était tellement saisissant qu'elle ne trouva plus ses mots et décida de s'en aller.

- Je vous recontacterai monsieur Diaz. Vous aussi monsieur Grimberg. Merci encore de m'avoir accueilli aussi tard.

Elle referma lentement la porte derrière elle et s'engouffra à toute vitesse dans sa voiture pour reprendre son souffle. Elle n'arrivait pas à vraiment comprendre ce dont elle avait été témoin quelques minutes plus tôt. Elle expira lentement en fermant les yeux. Que devait - elle faire maintenant ? Elle décida que pour ce soir, elle allait simplement noter les évènements, puis rendrait souvent visite à Charlie et Réo.

Pendant ce temps, Charlie entra dans une colère noire.
- Tu croyais vraiment que j'en saurais rien ? Qu'est ce qu'il t'a pris bon sang ?

- C'est bon , je vais bien je t'assure !

Amnesia Où les histoires vivent. Découvrez maintenant