I - Jusqu'à ce que s'éclaircisse le ciel

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Naples

Il est aux environs de 17h45 lorsque la piazza Garibaldi s'enveloppe peu à peu dans la semi-pénombre, les derniers rayons du soleil luttant contre l'obscurité naissante. Les échos d'un récent règlement de compte résonnent encore, mêlés aux murmures de la nuit. Eren s'agenouille sur le pavé, la tête de Selim reposant sur sa cuisse, tandis que le sang s'écoule entre ses doigts, contrastant avec la lumière déclinante. Selim, gravement blessé par balles, lutte pour rester conscient.

- Reste avec moi, Selim, murmure Eren d'une voix empreinte d'émotion, tandis qu'il s'efforce désespérément de maîtriser l'hémorragie.

Selim, le regard empli de douleur, s'agrippe faiblement au bras d'Eren.

- N'oublie pas... ta promesse, parvient-il à articuler avant de faiblir.

Le cœur d'Eren se serre alors qu'il sent la vie s'échapper de son ami. Il presse doucement la tête de Selim contre lui, impuissant face à la brutalité de la situation. Sur la piazza Garibaldi, dans l'ombre grandissante des immeubles, deux hommes sont sur le point de voir leur destin basculer.

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ALINA

Je rentre chez moi après une journée épuisante à la fac. En pénétrant dans notre quartier, je sens les regards pesants des autres sur moi. Je ne comprends pas pourquoi, mais une étrange inquiétude me prend peu à peu.

La pluie commence à tomber violemment, comme si le ciel lui-même partageait mon malaise. Mon cœur bat de plus en plus vite, une angoisse grandissant en moi. Je presse le pas, espérant me réfugier chez moi au plus vite.

Arrivée devant mon immeuble, je suis accueillie par un rassemblement silencieux. Les visages sont graves, empreints d'une tristesse indicible. Mon estomac se noue, une terrible prémonition m'envahit.

Je passe à travers la foule, chaque regard évitant le mien. Les murmures s'estompent alors que j'escalade les marches, une fois à l'intérieur, je pose mon sac qui pèse lourd dans ma chambre et je fais le tour pour voir si mon frère est rentré. Je parcours chaque pièce, sans le trouver.

Une sonnerie retentit soudain à la porte. Mon souffle se fige alors que je me précipite pour ouvrir, l'estomac noué par une anxiété grandissante.

À travers le judas, je distingue les visages familiers des amis de mon frère. Leurs expressions sombres me glacent le sang. Je sais avant même qu'ils ne parlent que quelque chose de terrible est arrivé.

Lorsque j'ouvre la porte, ils se regardent tout les trois dans le blanc de l'œil, comme si ils avaient honte de me parler, je décide de briser le silence.

- "si c'est pour mon frère, il n'est pas encore rentré"

Lorsque je sors ces quelques mots de ma bouche, l'un d'eux se retourne en amenant sa main vers son visage, et les deux autres me regardent avec de gros yeux comme si j'avais dit une bêtise.

- Oui on sait, répond Stefano, fin.. je veux dire..Alina, tu vois ton frère il a..

Il s'arrête me regardant droit dans les yeux et reprend en chuchotant.

Tout Homme tue ce qu'il aime Où les histoires vivent. Découvrez maintenant