III - On m'a demandé la mort

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HAMZA

Alors qu'on arrive dans le quartier de Selim, Eren gare la voiture en hâte, s'arrêtant brusquement au pied du bâtiment. Sans perdre de temps, il sort et se dirige vers l'entrée, son visage tendu par la gravité de la situation. Je le suis de près, déterminé et sûr de moi.

Dans le halle du bâtiment, Eren se tourne vers moi, son regard intense cherchant une confirmation. D'un geste fluide, il sort son arme, la préparant pour une éventuelle utilisation.

- "Quel étage ?", demande-t-il, sa voix imprégnée de fermeté.

Je rassemble mes esprits, sachant déjà que nous devons nous rendre au troisième étage.

- "Le troisième", je réponds d'une voix assurée, saisissant également mon arme me préparant instinctivement à toute éventualité.

Sans un mot de plus, Eren se lance dans les escaliers, gravissant les marches deux par deux avec une détermination sans faille. Je le suis de près, mes pas résonnant dans le silence oppressant de l'immeuble. Chaque étage semble interminable, chaque seconde paraît une éternité alors que nous nous rapprochons de notre destination.

Enfin, nous atteignons le troisième étage. Eren s'immobilise devant la porte, son regard scrutant l'entrée comme s'il cherchait à percer ses secrets les plus sombres. Sans un mot, il saisit la poignée et pénètre dans l'appartement, restant figé un instant alors qu'il observe le sol.

Je le suis de près, mes pas résonnant dans le silence pesant. Mon regard suit le sien, tombant sur le corps inerte de la jeune femme, baignant dans une mare de sang, son téléphone à portée de main.

Alors que j'évalue la situation, Eren se précipite vers elle, rangeant son arme dans sa ceinture. Avec précaution, il la retourne et dégage ses cheveux qui dissimulent son visage.

- "Elle est toujours en vie", murmure-t-il après avoir vérifié son pouls.

- "J'appelle les secours", lui dis-je en sortant mon portable.

- "Range ça, elle ne tiendra pas plus longtemps."

Il retire sa veste de costume noir et applique une pression sur sa blessure. Puis, sortant les clés de la voiture, il me les lance et soulève la sœur de Selim dans ses bras.

Comprenant son intention, je m'empresse de dévaler les escaliers pour préparer la voiture, ouvrant la portière arrière en vue d'y installer la blessée dès que possible.

Alors que nous nous précipitons vers l'hôpital le plus proche, je prends le volant tandis qu'Eren est à l'arrière, tenant la sœur de Selim dans ses bras. De temps en temps, je jette un coup d'œil dans le rétroviseur intérieur et je vois Eren examiner la jeune fille, son regard sombre et intense.

Il reste silencieux, mais son visage exprime une colère froide et contenue. Je peux voir la tension dans sa mâchoire serrée, sa frustration palpable. Il jette un regard vers moi, et je comprends sans un mot qu'il me demande d'accélérer.

Les rues défilent à une vitesse folle, chaque seconde semblant s'étirer à l'infini. Les lumières de la ville se fondent en un flou lumineux, mais je garde les yeux rivés sur la route, l'esprit concentré sur notre destination. L'hôpital n'est qu'à quelques minutes, mais chaque instant compte.

- "Comment elle va ?" je demande, cherchant désespérément une lueur d'espoir dans la réponse d'Eren.

- "Elle respire encore, mais elle perd beaucoup de sang", répond-il, sa voix empreinte de gravité.

Je serre les dents et appuie encore plus sur l'accélérateur. Nous devons y arriver à temps. Dans le rétroviseur, je vois Eren resserrer son étreinte autour de la sœur de Selim, déterminé à ne pas la laisser partir. Le silence dans la voiture est lourd de tension et d'espoir désespéré.

Enfin, les lumières de l'hôpital apparaissent au loin. Un dernier virage serré et nous y sommes. Je gare la voiture rapidement devant l'entrée des urgences, sans me soucier de la précision du stationnement.

- "Eren, on y est."

- "Appelle Nino, dis-lui de m'envoyer le dossier de la soeur de Selim." me lance-t-il son visage toujours fermé et sombre.

Je hoche la tête pour lui montrer que j'ai bien compris sa demande.

Eren sort de la voiture avec la fille dans ses bras. Nous nous précipitons vers les portes automatiques qui s'ouvrent sur un flot de lumière blanche et l'odeur stérile des lieux. Une infirmière nous aperçoit et se dirige immédiatement vers nous, appelant des renforts.

Eren, le regard rivé sur les médecins qui prennent en charge la sœur de Selim, déclare d'une voix ferme.

- "Trouve-moi ceux qui sont à l'origine de ce coup, vivant."

ALINA

Une douleur au ventre me tire de mon sommeil profond. Mes paupières lourdes s'ouvrent lentement, révélant le flou blanc de la chambre d'hôpital qui m'entoure. Je sens un bandage serré autour de ma taille, rappelant la douleur lancinante qui m'a conduite ici. Mes souvenirs s'embrument alors que je tente de rassembler mes pensées.

Soudain, une sensation fugace me traverse l'esprit. Quelqu'un tenait ma main. Une présence réconfortante dans l'obscurité de l'inconscience. J'essaie de me rappeler qui pourrait être cette personne, mais mes pensées sont encore confuses.

Je cherche instinctivement quelque chose dans mes mains, quelque chose que je tenais fermement avant de sombrer dans l'obscurité. Mais mes doigts ne trouvent rien, juste le vide. Une bouffée de panique monte en moi alors que je réalise que la clé USB que j'avais récupérée parmi les affaires de mon frère a disparu.

Était-ce un rêve, une illusion de mon esprit affaibli par la douleur ? Ou bien quelqu'un l'a-t-il réellement prise pendant que j'étais inconsciente ?

La porte s'ouvre doucement, laissant entrer une infirmière attentionnée. Son visage bienveillant contraste avec la froideur des murs blancs de la chambre. Elle s'approche de mon lit avec un sourire encourageant.

- "Bonjour, comment vous sentez-vous ?" demande-t-elle d'une voix douce, son regard scrutant attentivement mon visage en quête de la moindre indication.

Je lui adresse un faible sourire en retour, tentant de rassembler mes pensées malgré le brouillard persistant dans mon esprit.

- "Fatiguée", lui dis-je, ma voix tremblante de faiblesse.

L'infirmière acquiesce avec compréhension avant de commencer à me poser une série de questions sur mon état de santé. Je réponds aussi clairement que possible, luttant contre les vagues de fatigue qui menacent de m'emporter à nouveau.

Après un moment, l'infirmière fait une pause, évaluant silencieusement mes réponses. Puis, elle m'informe doucement que j'ai dormi pendant deux jours, ce qui explique ma confusion et ma faiblesse actuelles.

- "Vous avez mis un peu plus de temps que la moyenne à récupérer, probablement en raison de votre état de faiblesse initial", explique-t-elle avec sollicitude. "Vous n'avez pas mangé beaucoup et votre corps a besoin de temps pour se remettre."

Je hoche la tête, absorbant lentement l'information. Deux jours sont passé depuis l'attaque chez moi. Deux jours pendant lesquels j'ai été plongée dans l'obscurité de l'inconscience, me laissant vulnérable et désorientée.

- "Nous allons appeler vos proches, pour les informer de votre réveil, ne vous inquiétez pas ils seront là d'ici peu." Dit-elle quittant la pièce .

Mes proches ? Mais qui vont-ils appeler ? Je n'ai aucun proche, j'étais seul...Soudain, une question me traverse l'esprit, Mais au fait, qui m'a secourue ?

Tout Homme tue ce qu'il aime Où les histoires vivent. Découvrez maintenant