2. C&L

155 8 15
                                    

Carter, le matin même

Il y a quelque chose qui bouge, sur mon meuble. Oh putain c'est mon portable ! Je le prends et le jette au bout de ma chambre comme si la sonnerie allait s'arrêter avec la violence. Il sonne encore, c'est étonnant pas vrai Carter ?

Je me lève et regarde mon téléphone. Pourquoi il m'appelle à cette heure-là ?

-Ouais ? dis-je en décrochant.

-Mec j'ai une grande nouvelle pour toi, mais tu peux aller te rendormir si je te dérange vraiment et que tu es prêt à me tuer ? Parce que je veux bien faire le messager mais je n'aimerai pas mourir aujourd'hui.

Je vais finir par lui faire bouffer mon oreiller s'il continue à raconter des conneries. Je lui réponds que maintenant qu'il m'a réveillé, il peut parler parce que dans tous les cas, je n'irai pas me rendormir. Mes nuits sont beaucoup trop agitées ces dernières semaines, j'ai un mauvais pressentiment pour la suite.

-J'ai parlé avec Finn, il a une cargaison pour nous.

-Parfait, mais là je t'avoue j'ai la flemme de bouger. Appelle le Parrain et dis-lui de le faire lui-même pour que Finn soit rassuré ou invente un truc, j'annonce avec une moue extraordinaire.

-Bah fais-le, moi il me fait vraiment peur. Tu es son conseillé et donc le plus proche de lui dans la hiérarchie de la Camorra, tu dois lui faire remonter toutes les informations que tes hommes te fournissent.

-Non Lucas, ça c'est le rôle de l'Underboss, c'est lui qui vous commande. Moi je ne suis là que pour conseiller, tu sais bien que mes conseils sont les meilleurs. Et je suis trop fatigué pour me taper la crise du Parrain, tout comme moi tu sais ce qu'il va dire...

Mon meilleur ami refuse d'ailleurs de se confronter au Parrain puisqu'il sait la réaction que celui-ci va avoir. Mais il sait également que si c'est moi qui le contacte pour lui dire la nouvelle, tout se passera mieux pour tout le monde. Avec le Parrain nous entretenons un lien assez étrange et je ne comprends pas toujours ce qu'il peut bien trouver à mes conseils mais il tenait à ce que je reprenne la place de mon père et c'est ce que j'ai fait.

-Tu me fait chier Lucas, je crache à travers le téléphone.

-Moi aussi je t'aime Carter, me répond-il avant de raccrocher

Je suis sûr et certain qu'un sourire s'est formé sur ses lèvres. Honnêtement un sourire s'est formé sur les miennes aussi. Lucas est mon meilleur ami mais aussi mon plus fidèle confident, mon conseiller, il est ma deuxième moitié. On dit souvent qu'un humain passe sa vie entière a trouvé son autre moitié, cette légende parle d'amour mais moi j'ai trouvé cet âme sœur dans mon amitié avec Lucas.

Je raccroche au nez de Lucas et appelle donc le Parrain pour régler toute cette affaire au plus vite. Je lui répète l'essentiel et lui raccroche au nez à lui aussi, ce qui ne change pas tellement de d'habitude. Je n'ai pas la tête à parler parce que les paroles de Lucas résonnent en moi : il n'a pas choisi d'être là mais je n'ai pas tellement eu le choix non plus, je me suis senti obligé de prendre la place qu'il me réservait pour ne pas salir mon nom, pour suivre les traces de mon père.

Après mon appel avec le Parrain, je pars courir pour me vider la tête et arrêter de m'apitoyer sur mon sort. Mon destin est déjà tout tracé alors quoi que je fasse, rien ne pourra le faire changer.

Il est 4h du matin, il fait seulement 10°. Parfait pour aller courir ! Pas besoin de motivation, une course comme ça ne vaut pas ce que j'ai vécu, c'est tellement insignifiant pour moi. Je cours pour me vider la tête. Et au bout de 10 minutes de course, j'arrive derrière une fille qui court elle aussi. Apparemment je ne suis pas le seul à qui la nuit a été retirée. Elle commence à courir de plus en plus vite mais je n'y prête pas tout de suite attention. Puis elle finit par sprinter le plus vite possible sûrement dans le but de me semer.

Bugiardi [En Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant