Chapitre 10

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Marion

Dix heures quand on arrive à la ferme où on doit loger le reste de la semaine, la nuit que nous venons de passer à été très mais alors très courte. On a fêté l'anniversaire de monsieur Anderson jusqu'à quatre heures du matin avant d'enfin retourner dans le bus et de reprendre la route. Le chauffeur lui, était en grande forme, il avait largement le temps de se reposer. Nous par contre, on doit faire peur et j'espère avoir le droit à une sieste sinon jamais je ne tiendrais le reste de la journée. On a été accueillis par un couple de soixantenaire, tous les deux adorables, ils nous ont expliqué un peu comment ça se passe ici, des règles et encore des règles, ils pourraient être les parents d'Anderson. On fait semblant d'écouter mais chacun de nous ne pense qu'à une chose, découvrir nos chambres et plonger en étoile de mer sur les matelas.

Je pensais qu'on serait dans dortoir, un côté femme, un côté homme, mais pas du tout, on est dans des chambres avec salle de bain comprises et par groupe de deux. Ils n'ont personne d'autres pendant notre semaine alors on a le droit au luxe de deux par chambre et non quatre. Mamie et monsieur Anderson ont des chambres seul évidemment, on est un nombre impair ce qui nous arrange plutôt bien, je m'installe dans une chambre avec Odile et Nadia, notre trio ne sera pas séparé. Je ne déballe rien de m'allonge directement sur le ventre et ferme les yeux. Ça ne dure pas qu'on toque à la porte, Odile indique que c'est ouvert, j'ouvre à peine un œil pour voir qui c'est. Et je sais d'avance que ma sieste ne sera pas pour de suite.

— La sieste sera pour plus tard

— Vous avez décidez de devenir exécrable

Les paroles sont sorties seule de ma bouche, mes yeux s'ouvrent, trois regards sur moi, Odile et Nadia avec un sourire mais ne comprenant pas mes paroles, et mon professeur qui me fixe à nouveau avec son regard arrogant.

— Comme je suis exécrable, vous serez de mission pour aider, Alizée en cuisine

Alizée, elle a soixante ans, elle a voulu ouvrir une maison d'hôte dans sa ferme et c'est moi qui vais devoir l'aider à faire à manger, la blague de l'année. Et lui, là, que je déteste de plus en plus.

— Si, je refuse ?

Il m'a saoulé, énervé et je vais me le faire. Je me redresse sur le lit et le fixe dans les yeux d'un regard assez noire.

— N'oubliez-pas que je donne les ordres, si vous refusez, mon rapport à la proviseure à notre retour ne sera pas des plus cordiales, je me suis bien fais comprendre

Je vais lui faire manger la porte à celui-ci. Je dois me sentir pousser des ailes l'espace de quelques secondes, je me lève du lit sans le quitter du regard et lui referme la porte au nez avec un léger sourire. Odile et Nadia ne savent même plus quoi dire, elles sont choquées et je suis moi-même sous le choc de mon acte. Je suis définitivement morte.

On a rejoint les autres en bas dans la salle à manger, ils nous ont servi un brunch immense, délicieux. Vu les regards que les autres me laissent et leurs sourires immenses, je sais qu'ils m'ont certainement entendu parler là-haut. Ils savent que je suis méchante quand je n'ai pas assez dormi.

Pierre, nous a expliqué un peu les animaux qu'ils élevés ici ainsi que les choses à voir dans le Park naturel qu'on visitera dans la semaine. Mamie est monté se reposer un peu après le déjeuner, un groupe est parti dehors avec Pierre et mon groupe est resté aider Alizée un peu. Je me retrouve seule dans la cuisine à tout ranger dans le lave-vaisselle quand j'entends des pas, ce n'est pas ceux d'une des filles, ils sont beaucoup plus lourds. Je sais que c'est lui, mais j'ai un peu trop honte pour l'affronter maintenant. Sa main s'appuie sur le plan de travail juste à côté de mes assiettes, en me relevant, je me retrouve automatiquement face à lui, son regard neutre, aucun sourire.

— Je suis votre professeur pas votre ami et ça serait bien que vous vous en rappeliez à l'avenir

Je devrais m'excuser, mais j'en ai aucune envie, je ne le ferai pas.

— Que vous ne soyez pas d'humeur, je le conçois, que vous manquez de respect je ne conçois pas. Est-ce que je me suis bien fais comprendre

— Ah ouais, si je m'en fou de votre avis, on fait comment

A quoi je joue sérieux, il peut me faire virer de l'université quand il le veut, et moi je continue à la provoquer par pure fierté. Il ne me répond pas, me fixe et ne lève pas un seul sourcil, pourtant je vois dans ses yeux qu'il est en colère et que je l'agace fortement. Il verra l'effet qu'il me fait au moins. Sa main se porte jusqu'au bol d'œuf, je n'ai pas le temps de réagir qu'il me claque un œuf sur la tête, le jaune, le blanc tout coule de mes cheveux à mon décolleter jusqu'à par terre.

— A chacun de vos caprices ici, vous finirez dans une situation comme celle-ci. Faites attention l'œuf sous l'eau ça mousse

Il tourne les pieds et s'en va me laissant comme ça dans la cuisine avec un œuf claqué sur la tête. La tête d'Alizée et des autres filles quand elles m'ont découverte comme ça, a été surprenante. Comment je me justifie en disant la vérité, elles savent que c'est tendu entre Anderson et moi alors autant dire qu'il m'a claqué l'œuf à cause de mon comportement. Ce qui a bien fait sourire tout le monde à la limite de leur décrocher un fou rire général.

— On sait qu'il ne faut pas se mettre monsieur Anderson à dos

— Rigolez, rigolez, je vous en prie

Évidemment, que je suis encore de plus mauvaise humeur qu'avant. Je vais mettre une heure à enlever la coquille et l'œuf dans mes cheveux, et ils seront encore secs et gras à peine séchés.

— Va te doucher et te changer, on s'occupe du reste.

Au moins, Alizée est correcte et sympa. Ma colère s'entend dans chacun de mes pas, ils sont encore plus lourds dans les escaliers, ma petite veine de colère ressort sur le front, je la sens. Notre chambre est en face de la sienne, je vais lui faire manger des fleurs. Je ne réfléchit pas, je tape à la porte sans discrétion, la porte s'ouvre à peine, sans aucune parole je prends le vase sur la console d'à côté, enlève les fleurs et lui balance l'eau à la tête, repose les fleurs, le vase et rentre dans la chambre pour me laver. On sera deux à devoir se changer maintenant.

Just my TeacherOù les histoires vivent. Découvrez maintenant