Chapitre 2 : Début du secondaire

14 1 0
                                    

Ah ! Me voilà enfin au secondaire, mon rêve d'enfant est sur le point de se réaliser. Je vais découvrir un nouveau monde, de nouveaux horizons, apprendre d'avantage et surtout parfaire tout ce que je sais déjà ; me disais-je ! 

 J'ai débuté le secondaire, la sixième à 10 ans précisément en fin 2013. J'étais très enjoué à l'idée de commencer je devrais dire. J'avais choisi comme collège, la REVELATION, une école vraiment réputée dans les environs. C'était plus connu pour les exigences concernant la ponctualité et le travail bien fait. Il se situait dans le quartier de FOREVER non loin de chez moi en vrai.

 Mon père avait commencé à courtiser une dame. Elle était ivoirienne. Depuis qu'elle est rentrée dans sa vie de mon père, celui-ci n'était plus le même. Il ne se souciait plus de nous. Il passait le plus clair de son temps avec elle. Elle était bien gentille avec nous et nous offrait souvent des friandises à son passage. Comme on le dit, tout ce qui est beau n'est pas de l'or.

 Une fois mariée à mon père, c'était une tout autre histoire. Je me dis que peut-être c'est moi qui aie ressenti ça. J'ai d'une grande fragilité et ça me peinait beaucoup des situations de pitié. Lorsqu'ils se sont mariés, papa nous a abandonné dans la maison pour aller louer une villa à long terme ailleurs avec sa femme. 

 Plus de sorties, plus de cadeaux, plus de gâteries, plus rien. On ne recevait même plus de l'argent de sa part pour nous nourrir à l'école. C'était ma grande sœur qui assumait en fin de compte. Même là c'était la galère. Je me rappelle encore qu'un jour où me sœur et mon grand frère s'étaient rendus à l'église en période de nouvel an. Vu qu'il se faisait tard et qu'il n'avait pas vraiment mangé avant de partir, je me suis donc dis que j'allais essayer de cuisiner un petit truc pour eux pour leur faire plaisir. Je me suis fait aider d'une apprentie couturière qui passait souvent chez nous. Elle m'a montré comment faire vu que je ne savais pas vraiment cuisiner. J'ai finalement réussi à préparer des spaghettis et même payer des sardines avec mes quelques économies. Arrivé, la première des choses que ma grande sœur ait fait, c'est de me gronder et de me taper. Depuis ce jour, j'arrivais plus à m'approcher des fourneaux car pour moi en ce moment, c'était comme un crime. 

Néanmoins quand j'ai débuté la sixième et que mes petites sœurs allaient en examen, je m'occupais de la cuisine. J'avais pour habitude de préparer du haricot pour elles. 

 Faisons place à ma vie de nouveau écolier au secondaire. Mon premier jour, c'est mon père qui m'amena à l'école. Il m'avait dit qu'il le ferait tous les matins. Mon argent de poche avait augmenté aussi. Ce n'était plus trois cent francs CFA mais cinq cent francs CFA ; j'avoue que j'en étais très content. Ça n'a pas vraiment été difficile pour moi de me faire des amis dans l'école car la plupart de mes camarades de CM2 se trouvaient là. J'étais en sixième B et la classe contenait une soixante d'élèves. J'ai fait la connaissance de pleins de bonnes personnes dont je me rappelle pour certains de leurs noms. Je pourrais dire que c'était un âge d'or. 

 Je ressentais quand-même une anxiété et une petite frustration. Vous devez sûrement vous demander pourquoi ? Ah ! L'école était toute d'abord réputée pour le fait qu'on frappait beaucoup quand tu ne travaillais pas bien ou que tu n'es pas ponctuel. En ce temps, ce n'est pas comme aujourd'hui où je suis plus ouvert. J'étais un amas de timidité tellement qu'une fois ayant donné une bonne réponse, on m'a juste demandé de le lire et je n'y arrivais pas donc on m'a collé un zéro alors que c'était censé être un point bonus à attribuer.

Pour la frustration, je me disais que je me suis retrouvé parmi des gosses de riches et que je n'avais vraiment pas ma place même si je m'entendais bien avec tous. La majorité de la classe avait un smartphone et les filles de la classe étaient tellement mignonnes. Pourquoi j'insiste sur cet aspect, vous devez vous dire ! En fait en ce temps, en plus de ma timidité maladive, je n'arrivais pas non plus à placer ne serait-ce que deux mots en face d'une fille que je trouvais mignonne. C'était un trait particulier de ma personnalité. 

Le parcours de BertrandWhere stories live. Discover now