La dernière danse

Une dernière pour la route

J'ai vécu des choses incroyables dans ma vie, et pour toute aventure dignement vécue, il en faut une dernière qui soit aussi incroyable que possible. J'avais effectué diverses missions dans ma vie, allant de la traque d'un gang de rois gobelins au sauvetage d'un prince freluquet bon à se faire bouffer par des hyènes au petit déjeuner. Il m'avait bien saoulé, lui, à vouloir se montrer plus fin que les autres. J'aurais pu y perdre une jambe, tout ça parce qu'il avait parié à un charlatan qu'il ne pourrait trouver plus beau que lui. Heureusement que j'avais tué le sorcier avant qu'il ne s'en prenne à moi... Après, j'avoue que je lui cherchais des problèmes aussi. Mais bon, tout cela constituait une grosse source d'histoires que j'allais pouvoir raconter aux gamins du village plus tard. Je me levai de mon lit après avoir pris le temps de bien reprendre mes esprits. En effet, ils adoraient se faire la malle pendant mon sommeil pour aller fricoter avec les esprits alentour. Je me débarbouillai le visage et constatai que l'eau était chaude. C'était juste irritant, déjà que passer son temps à dormir avec la chaleur et qu'en plus l'air frais manque à son devoir est juste dépitant, et j'avais tous les droits d'en être agacé.

Quelqu'un frappa à ma porte pendant que je m'essuyais le visage. L'envie d'ouvrir ne me traversa même pas l'esprit, mais j'hurlai à la personne d'entrer. J'oublie souvent que ma porte n'est jamais fermée. En plus de n'avoir aucun sens du danger, j'aime sentir que l'ennemi peut m'avoir, sans me rendre compte qu'il peut tomber directement dans les bras de la mort en personne. Une personne entra directement dans la pièce en trombe. On aurait dit qu'un amas de gravats venait de tomber dans la pièce.

- C'est enfin le moment, Ramon !

Je sortis de la pièce, me servant de salle pour nettoyer mon corps. J'aperçus alors Margaret Scypher, ma valeureuse partenaire, une vraie plaie. Elle m'en a déjà fait baver plus d'une fois.

- Dis-m 'en plus !

- Euh... Je veux bien, mais avant...

- Parle, voyons, tu me fais perdre tout élan.

- Justement, en parlant d'élan... Il est bien étincelant votre entrejambe...

- De quoi tu me parles ?

Je regardai en direction de mon entrejambe et constatai avec effroi ma nudité sous toute sa splendeur... Je disparus aussitôt et revins quelques minutes plus tard, prêt à l'emploi. Je ne la vis pas... sûrement qu'elle a eu honte de me voir.

- Maudite chaleur!

Grommelai-je, agacé par la journée qui s'annonçait bien lourde. Je pris ma lance et enfilai mon arc sur mon dos une fois prêt. Je sortis et longeai les escaliers histoire de régler ce que je dois pour ma nuit et surtout, retrouver Margaret avant qu'elle ne fasse une bêtise...

Je suis arrivé à la réception au plus vite et demandai la somme à payer pour la nuit. La caissière, qui avait l'air plutôt grincheuse la veille, me semblait plutôt de bonne humeur ce matin. Elle semblait même gênée par ma présence, et je ne comprenais pas vraiment pourquoi. Elle me regarda droit dans les yeux et, d'un air assez embarrassé, elle ouvrit la bouche.

- Pour vous, ce sera gratuit.

Elle dit d'un air gêné.

- Comment ça gratuit ?"

- Votre amie m'a parlé de ce qu'elle a vu et je dois vous avouer que cela m'a retourné l'esprit...

- Margaret, j'aurais ta peau...

- Serait-il possible de...

- Non, sur ce, passez une bonne journée !

Je sortis en vitesse, à la recherche de cette petite peste. Elle avait recommencé ses bêtises et je craignais qu'il ne soit trop tard. Il y eut une fois où l'on s'était séparé du groupe, car nous cherchions à attraper un SkinWalker qui faisait des dégâts dans un village non loin de la frontière de Trimgher. Elle stressait, car elle ne savait pas comment affronter un de ces abrutis de sorciers. Je me rappelle avoir entendu un cri à l'aide, histoire de nous appâter. Je lui avais sommé de ne rien faire et de me suivre en silence, mais la pression était si insoutenable pour elle qu'elle hurla de toutes ses forces :