Me voilà encore
Au creux d'un soir
Guettant le moindre miroir
Qui me verra encore choir
M'allonger dans cette mer agitée
Pour ne plus avoir à y penser
Laisse-moi songer
Laisse-moi sombrer
Et ne me laisse pas retomber
Je ne veux plus y aller
Trop d'années ont passées
Je ne peux même plus les compter
Elles sont passées sans appeler
Me noyant dans ses souvenirs
Rembruni par cet affront
Qu'offenses je n'ai pris
Encore les mêmes
Quand et qui
Mettra une fin
À ce tournoiement
Qui me rapproche du firmament
Ou qui m'enfonce
Dans les abysses
Sombres et inconnues
Là où je ne me distingue plus
Qui croire et que voir
Dans ces fonds marins
Que mon âme visite
Par temps incertains
Qui veut-elle rencontrer
Dans cet espoir aux multiples destinés
Couleurs chatoyantes
Qui dansent
S'enfonçant elles aussi
Dans cette force tranquille
Plus forte que l'homme
Qui n'aura jamais la main
Sur cet élément malin
Crée pour nous narguer
Et nous renvoyer notre nature
Fragile et docile
Qui se veut subordonnée
À cette autorité que le divin
Nous aura rapporté
La glissade de la vérité
Enfoui dans des trésors
indéchiffrées et ensevelis
Dans le ventre de la terre
Au coeur même,
De celle qui nous a vu naitre
Et qui de la même manière
Nous verra disparaître
