La Famille Gallagher : Amour En Kit

Athéna

Je pose mon sac dans la salle et je vais ouvrir le frigo. J'ai soif, il fait très chaud aujourd'hui. Bien entendu, il n'y a rien de frais dans le frigo.
À part si je veux boire de la bière bien entendu, ce qui est hors de propos.
Maman a fait des courses, mais comme d'habitude, l'alcool est très présent dans son panier. Ne comptez pas y trouver de la nourriture pour les petits ou même des fruits et des légumes, je ne suis même pas certaine qu'elle sache que ça existe.
Je soupire et prends un verre sur le lave vaisselle...sale bien sûr. Un soupire m'échappe, mais je me reprends vite. Je suis seule dans la maison, mais je sais qu'elle n'aime pas lorsque je fais ça. D'après elle, quand je souffle comme ça, j'émets un jugement de valeur sur son éducation.
Je ne peux pas m'empêcher de rigoler parce que, entre nous soit dit, je ne suis même pas certaine qu'elle sache que ce mot veut dire.
Ne vous trompez pas, j'adore ma mère, mais je suis aussi consciente qu'elle n'est pas dans les standards qu'on attend d'elle.
Je lave le verre rapidement et je le remplis d'eau. Je m'assois directement parterre profitant de la solitude de la maison, c'est tellement rare.
Je sais que je devrais pas, parce que le sol n'est pas forcément très propre. Je n'ai pas eu le temps de passer balai avant de partir ce matin. Je pose le verre froid sur mon front, les yeux fermés les coudes poser sur mes genoux, légèrement écartés.
Une attitude qui ferait râler aussi bien ma mère que granny.
"Les apparences, ma fille ! Sauve les apparences"...me soufflerai Granny.
Je repense a cette journée au lycée...et dire que je pensais que le collège serait derrière moi avec ses mensonges. Le naturel reprend vite son galop.
Je presse mes paupières sur le verre, la journée repasse lentement dans mon crâne.
Comme d'habitude, j'ai donné à manger à mes frères et sœurs, j'ai vérifié les habits et les cartables pendant que ma mère dormait. Nous sommes tous partis prendre le bus, j'ai veillé a ce que tout le monde soit dans le bon véhicule et je suis partie au lycée, où je fais semblant d'être une autre.
Je m'appelle Athéna, je suis l'aînée de 6 enfants. Ma mère est alcoolique, mon père aux abonnés absents depuis tellement d'années que je ne sais plus la tête qu'il peut bien avoir.
Mes frères et sœurs ont tous le nom d'une divinité comme moi. Adonis est le dernier, il a 5 ans, c'est mon petit chou.
Ares vient juste après moi, il a 17 ans. S'ensuit Aphrodite à 15 ans, elle a demandé à ce que l'on la surnomme Apo.
Arès aurait bien fait pareil, mais on a pas trouvé de diminutif. Et puis, sincèrement, ça lui va comme un gant. Pour son âge, il est grand. Plus de 1m89, les cheveux noirs et des yeux si bleus, qu'on dirait qu'ils sont blancs.
Apo est un peu plus grande que moi. Nous sommes tellement différents que l'on a du mal à croire que nous sommes de la même famille. Apo est aussi blonde que je suis rousse, sa stature athlétique vient des tonnes de sport qu'elle pratique. Avec son mètre soixante quinze, elle est souvent solicitée par le collège pour faire de la pub pour diverses associations.
Viens ensuite Artémis, 13 ans. Ses cheveux sont presque blanc tellement ils sont clairs. Des yeux bleu tirant au turquoise. Elle est comme moi, un peu en surpoids, malgré tous les sports qu'elle fait, à son grand dam.
Apollon a 10 ans. Un petit garçon aux fossettes qui lui mangent les joues, des yeux bleus foncés, des tâches de rousseur qui parsèment ses joues. Une chevelure aussi rousse que la mienne, d'un beau orange.
Mes deux derniers petits frères ont beaucoup d'écart avec nous, mais je dois bien avouer qu'on est gâteux avec eux.
Nous n'avons pas tous le même père, alors je vous laisse imaginer combien ça jase sur notre famille. Si Granny n'était pas si riche, on aurait probablement des problèmes. Mais l'argent peut tout...même faire taire les assistantes sociales qui interviennent parfois chez nous.
La maison est pleine de cris, de rires et parfois de larmes.
Mais nous savons que nous pouvons compter les uns sur les autres. Surtout quand il s'agit des penchants bizarres de notre mère. Pourquoi tous nous appeler par un A ou avec des prénoms de divinités ?
Faudrait lui demander, un jour où elle serait sobre...ce qui risque de ne jamais arriver.
Le pire, c'est que cela fait souvent rire les gens qui nous pensent grecs ou quelque chose comme ça. Pas de pots...on s'appelle Gallagher.
Plus tard, je regarderai une série qui me rappellera un peu trop ma vie, même si on n'habite pas aux Amériques.
Enfin bref, pour le lycée, je suis la fille avec un surpoids, celle que personne n'invite aux fêtes. Celles dont on se moque...mais cette année cela a changé!
Je suis aussi celle qui sort avec le fils d'un banquier célèbre en Angleterre.
Le problème, me demanderez-vous ?
C'est que lui n'est pas au courant...
Il sait que j'existe, car c'est le fils d'un ami de Granny, ma grand-mère. Seulement, il est plus vieux de moi, j'ai 18 ans. Il en a 26/27, si j'ai bien compris.
Je l'aime en silence depuis que je l'ai vu alors que je n'avais que douze ans...sauf que je suis une petite fille pour lui. Un petit troll rigolo à la limite.
Et pour mes camarades scolaires maintenant, je suis la fille qui se tape un homme...et riche en plus.
Je pose mon verre sur le sol près de moi. S'ils savaient tous la vérité, pensé-je en levant les yeux au ciel, je serai là risée du lycée.