N
E S S A Y E M
✍🏼Chaque jour, c'était le même enchaînement, une routine lourde, presque mécanique. Je me levais, toujours dans la même torpeur, mes pensées noyées dans un brouillard épais. L'air frais du matin me frappait au visage comme une gifle, mais même cela ne suffisait pas à me réveiller complètement. Le lycée, ses murs froids, ses couloirs bruyants, m'avalait lentement. Je me sentais invisible, comme un fantôme qui erre sans but, sans voix.
Je marchais parmi les autres élèves, leurs rires et bavardages résonnant à mes oreilles comme des bruits lointains, hors de portée. Leurs vies semblaient si simples, si pleines de sens, tandis que moi… Moi, j'étais là, coincée dans un tourbillon de pensées sombres qui me dévoraient peu à peu.
La cloche sonna, annonçant le début des cours. Je me dirigeais vers ma salle, mes pas résonnant sur le sol comme une écho. Assise à ma place, je restais là, sans but, les yeux fixés sur le tableau sans vraiment le voir. Les mots des professeurs se perdaient dans un flot incompréhensible. Je n'écoutais même plus. Chaque minute semblait durer une éternité. Quand l'heure touchait enfin à sa fin, je ne ressentais ni soulagement, ni impatience. J'étais juste épuisée.
Et puis, les pauses. Elles ne me laissaient aucune échappatoire. Je me retrouvais toujours seule, un simple spectateur de la vie des autres. Je mangeais à la hâte, me noyant dans mes pensées tout en observant les autres interagir. Chaque sourire, chaque éclat de rire me paraissait lointain, irréel. Et là, au milieu de tout ça, je restais figée, comme une poupée de cire sans âme.
Enfin, les journées se finissaient. Je rentrais chez ma tante, m'enfermant dans ma chambre, loin des regards, loin de tout. Chaque soir, je regardais le plafond, me demandant comment j'avais pu en arriver là. Mais il n'y avait aucune réponse, juste le silence. Un silence lourd, oppressant.
Je me mis à réfléchir constamment. Je n'avais même pas entendu les pas derrière moi. Ma respiration devint plus forte et rapide.
Une main se posa sur mon épaule.
Je sursautai violemment, mon cœur battant à tout rompre. Une bouffée de panique me submergea, mes pensées s'embrouillèrent. Je n'avais pas entendu les pas derrière moi, j'étais perdue dans ce tourbillon de pensées sombres. La main sur mon épaule me parut étrange, presque irréelle. Je me figeai, incapable de bouger ou de dire quoi que ce soit. Ma respiration, déjà accélérée, devint encore plus erratique, comme si l'air lui-même me manquait.
Je voulais me retourner, mais une peur irrationnelle me paralysait. Qui était-ce ? Pourquoi ce contact soudain, pourquoi cette intrusion dans mon espace personnel ? Ma tête tourna, un léger vertige m'envahit, et je n'étais même plus sûre de pouvoir faire face à ce qui se passait.
Puis la voix, calme mais insistante, s'éleva derrière moi.
?? — Ça va ?
Ce ton rassurant contrastait trop avec l'intensité de ce que je ressentais. Une partie de moi voulait m'enfuir, s'échapper, disparaître. Mais une autre, plus faible, espérait qu'enfin quelqu'un pourrait comprendre, voir cette détresse que je cachais si bien.
Je me figeai sur place, mon cœur battait la chamade, la panique m’envahit. Je n’avais pas la force de me retourner, de faire face à celui ou celle qui m'avait touchée. Ma gorge se serra, je voulais crier, mais aucun son ne sortit de ma bouche.
La main sur mon épaule s'abattit légèrement, presque comme un réconfort, mais c'était loin de me rassurer. Je savais qu'une nouvelle confrontation m'attendait, je savais que je devais faire face à ce qui me terrifiait, mais je n’étais pas prête.
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𝐍𝐞𝐬𝐬𝐚𝐲𝐞𝐦 ✍🏼 | « Plus D'amour A Donner Si C'est Pas Lui » [ CORRECTION]
Non-FictionNessayem est une adolescente marquée par les cicatrices invisibles laissées par son père, un homme cruel qui a brisé son enfance. Après avoir fui cette vie de violence, elle trouve refuge chez sa tante, pensant que la paix l'attend enfin. Mais à mes...