Kuchisake-Onna Partie 1

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Il y a environ cent ans, notre histoire s'est déroulée pendant l'ère Heian au Japon. 

En tant que Kushisake, j'incarnais la beauté suprême du pays. Les femmes me vouaient une haine et une jalousie féroce, tandis que les hommes, ensorcelés par mon charme, se pressaient à mes pieds, espérant captiver mon attention.

Mon époux était un illustre samouraï, source de fierté pour notre nation, mais son absence fréquente me laissait seule, plongée dans le désespoir. Initialement, cette situation me convenait; fière d'être sa femme, je le soutenais de tout cœur. Cependant, le manque de proximité physique et d'affection s'est progressivement installé dans ma vie, créant un profond fossé en moi.

Pour atténuer ma solitude, j'ai commencé à sortir seule à la recherche de l'affection masculine. Initialement, les compliments flatteurs des hommes me comblaient de joie, mais rapidement, mes désirs ont pris de l'ampleur. Je désirais davantage, alors j'ai décidé de m'engager dans des aventures d'un soir lorsque mon mari n'était pas présent.

Ce mode de vie qui me plaisait prit soudainement fin lorsque des rumeurs sur mon infidélité et ma vie libertine commencèrent à circuler. Les villages entiers en parlaient, les hommes qui me regardaient autrefois avec amour et envie exprimaient désormais dégoût et honte à mon égard. Les femmes riaient et se moquaient de moi. Dans cette histoire qui m'avait échappé, je ressentais de la peur. La crainte que mon mari ne découvre mes actes et me punisse pour mon infidélité m'envahissait. Chaque matin, la terreur m'habitait à l'idée qu'il puisse en avoir connaissance, me laissant incapable de sortir de chez moi. Chaque respiration, chaque bruit me faisait sursauter d'appréhension.

Il fallut trois mois avant que mon mari ne l'apprenne et vienne à ma rencontre dans une colère noire. Je pouvais voir le dégout et la haine dans ses yeux. Mes poils s'hérissèrent, des sueurs froides dégoulinaient le long de mon corps. Sans ménagement mon mari me saisit violemment par les chevaux. Je poussais un cri de douleur auquel il ne prêta pas attention une seule seconde. Il resserra sa prise sur ma tête et me traina derrière lui. Mon corps glissait sur le parquet lustré pendant que je pleurais sa pitié. 

- Je t'en supplies arrête. Tu me fais mal 

Il ne répondit rien et continua son chemin malgré mes pleurs, se dirigeant vers la cuisine. Là, il me jeta dans un coin de la pièce. Frêle et apeurée, je me recroquevillai sur moi-même pour me protéger. Du coin de l'œil, je le vis fouiller les tiroirs à la recherche de quelque chose, et lorsque je compris ce qu'il cherchait, mon sang se glaça, et je me figeai sur place. Dans ses mains, il tenait un couteau. La panique me submergea, je gesticulais dans tous les sens en hurlant à mon corps de bouger, mais rien ne se produisit. Mon mari se retourna vers moi, s'approcha, m'attrapa l'épaule et afficha un sourire sadiquement. Il avait sombré dans la folie.

- Pitié non 

Ma voix ne semblait pas l'atteindre. Aveuglé par la colère, il m'ouvrit la bouche de force, y inséra le couteau et d'un seul coup, il me coupa la joue. Mes hurlements résonnaient, la douleur déchirait mes entrailles. De toutes mes forces, je frappais mon mari, mais il ne sourcilla même pas. Il resserra son emprise sur moi, enfonça à nouveau le couteau dans ma bouche et infligea une nouvelle entaille de l'autre côté. Un cri de terreur s'échappa de moi alors que la terreur m'envahissait.

- Qui te trouvera belle, maintenant ? 

Il ne dit rien de plus, me lâcha, se leva et partit, me laissant là seule et mourante. L'insupportable douleur persistait, le sang chaud coulait abondamment de ma bouche. Tétanisée à l'idée qu'il puisse revenir, je ne pouvais même pas bouger. Les minutes s'écoulaient lentement, sentant mon corps s'affaiblir progressivement. Ma vision devenait floue, ma tête tournait. Incapable de lutter, incapable de crier, je glissai au sol, la douleur disparaissant soudainement alors que je ne voyais plus rien. Le froid m'envahit, la peur s'atténua. J'allais mourir ici seule, châtiée pour mes erreurs. Si la vie m'avait enseigné quelque chose, c'était la prudence envers les hommes, des loups à craindre. Revoyant les moments de ma vie dans mes yeux, mon dernier souffle me quitta.

J'étais morte, du moins c'est ce que je croyais avant de me voir quitter mon corps. Je me contemplais, allongée et inerte sur le sol. Toutes mes émotions se bousculaient en moi, mais une en particulier prit le dessus, chassant les autres : la colère. La rage d'avoir été traitée de cette façon était indéniable. Une certitude s'imposa : J'allais me vengerais de tous ces hommes.

Légendes et Contes Japonais RevisitésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant