Connor

2 1 0
                                    


Je devine sans peine que c'est exprès. Je n'ai pas été assez discret, ce matin. Impatient, je la lâche pour enserrer sa nuque. J'hésite un centième de seconde. En vrai, dès le moment où j'ai décidé de la rejoindre, je savais que je ne me retiendrais pas. Même si elle doit rentrer demain, je compte profiter de ma liberté retrouvée.

Je cueille ses lèvres qui s'ouvrent dans un sourire. Sa langue affleure, taquine. La température grimpe subitement. Elle ne m'a jamais donné l'impression d'être timide et je constate qu'on en est effectivement loin. Je la lèche, prends sa bouche sans aucune retenue. Les basses pulsent, mon corps bat en rythme, je sens ses doigts qui s'agrippent à mes bras, mon dos. Je grogne de plaisir alors que sa poitrine se presse contre mon torse, que mes mains dévalent le tissu de sa robe.

Quand ses lèvres s'écartent et qu'elle se met à suivre l'arête de ma mâchoire, j'entre en combustion. Mon cerveau m'envoie désespérément le rappel que nous ne sommes pas seuls, je ne peux décemment pas la plaquer contre un mur, d'autant plus avec ces satanées lumières qui clignotent de partout.

— Riley...

L'avertissement dans ma voix ne l'arrête pas, au contraire, vu qu'elle termine sa course sous mon oreille.

Je n'y arrive plus. La musique change à cet instant et j'en profite pour la décoller de moi et la faire tournoyer. Elle se laisse faire en riant et quand elle revient face à moi, elle se marre encore.

— La question, c'est veux-tu danser ? Parce que si tu continues comme ça, je ne réponds plus de rien, je l'avertis, à ma tension maximale.

— Je compte bien m'éclater sur la piste ! me lance-t-elle alors au visage.

C'est qu'elle est fière de sa blague, en plus.

— Riley...

— Moui ?

— Tu pars demain, c'est juste ?

Elle se mord la lèvre inférieure, les yeux brillants.

— Demain après-midi. J'ai toute la nuit.

Je me penche à son oreille et murmure ce qu'elle attend depuis le début. Son sourire s'agrandit, mon appétit également.

— Viens !

C'est un claquement de porte qui me réveille, le lendemain matin. Étalé sur le ventre, la tête dans l'oreiller, je flotte dans un état de béatitude avancé. Même cette fichue porte n'arrive pas à me perturber suffisamment pour que je veuille bouger.

— Non mais cachez-moi ces fesses. De compétition, les fesses, ok, mais quand même, j'en ai vu toute la nuit, là c'est bon. Et tes seins miss, allez hop, on se rhabille. Et aérez-moi cette pièce, ça pue le sexe !

Je grogne. La voix acérée de Jackie me vrille les tympans. Un bout de tissu vient recouvrir lesdites fesses tandis que le matelas bouge.

— Ce n'est pas parce que tu as eu ta dose de seins cette nuit que faut venir m'emmerder de si bon matin, Jackie !

Je tourne la tête en direction de la voix de Riley. Assise et découverte, elle fusille son amie sans y mettre une once de sincérité.

— Il est neuf heures du matin, Riley... et on doit rendre la chambre à 11 h.

Dans un soupir, je me motive à me redresser à mon tour. La blonde à mes côtés m'adresse un sourire lumineux.

— Oh pitié, râle encore Jackie, les mains sur les hanches. Pas le sourire post...

— Jackie !

Puis elle se tourne vers moi.

— Elle a bien dit que ça sentait mauvais ?

Summer RocksOù les histoires vivent. Découvrez maintenant