L'éternel

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Thibault Dubois












L’éternel





















J’ai souvenir de ce jour froid sur le bateau. Le “River mountain”, vaste bateau de cargaison fendant les vagues les plus tranchantes des océans du sud, ce jour notre objectif était d’atteindre les territoires de glace  et d’y déposer un groupe d’illuminés qui allait passer une saison entière sur les grands glaciers. J’étais à ce moment simple employé et c’est à la demande du capitaine Xavier lui-même que j’écris ces mots pour expliquer en détail les événements qui nous ont frappé moi et l’entièreté de l’équipage. Que ce soit pour apporter des réponses à sa famille, ou pour reprendre contact avec une certaine personne par espoir qu’elle puisse se libérer et venir dans ma petite maison pour que nous ayons le temps de converser. J’avais été employé suite à une errance dans un bar où j’ai rencontré Monsieur Xavier qui me vu boire seul, il m’annonça avoir besoin d’un gars capable de tenir un balai et récurer les toilettes sans geindre et que si je pensais pouvoir être ce genre d’homme je pourrais avoir un boulot sur l’eau, à manger, et de l’argent. À ce moment je m’étais arraché des universités et dans un embranchement de situations fâcheuses je m’étais retrouvé hors de chez mes parents gagnants mon pain par du travail et un peu de dons. L’homme m’annonça que mes lèvres abîmées et ma peau rongée par les démangeaisons laissaient penser à un homme de mer et bien que je n’en fus pas un c'était là qu’était ma place. Je me suis alors retrouvée à attendre une lettre de sa part dans une petite cabane de pêche abandonnée, les nuits y étaient fraîches, glaciales même, venant lacérer les fenêtres maigres de glace. Le sol en boue me donnant bien des douleurs aux pieds mais éventuellement après une attente que je qualifierais d’angoissante je reçus par un homme qui toqua à ma porte une lettre qui me donna un rendez-vous. Après quelques pouces en l’air pour atteindre ma destination je fis ma rencontre avec ma nouvelle maison, superbe bateau a la peau vieille de nombreuses années, construit de métal puissants, aux moteurs destructeurs et au nez brise glace. Au moment des événements, je travaillais déjà sur le bateau depuis environ un an, je m’étais alors habitué aux mouvements de celui-ci, à la pluie violente sur moi pendant que je portais des caisses, aux marins qui criaient sous la tempête pour donner des ordres. Je voudrais mettre en lumière que mon profil n’est pas et n'a jamais été celui d’un batteur, ni même d’un individu violent, j’eus pour habitude de travailler durement et arrivée dans ma petite cabine où nous pouvions à peine loger deux personnes et m’assoupissais sur le lit pour repartir dans une nouvelle journée.
Il y a longtemps j’étais une personne particulièrement angoissée à l’idée de raté ma vie mais alors que la probabilité d’être une personne importante s’échappait entre mes doigts et s’éloignait j’ai accepté que je ne fusse pas un si grand homme, je voulais juste “être”, peu importe quoi du moment que je gagnais de l’argent et que j’avais une vie. Je savais à quoi m’en tenir, nettoyer, porté, marché, soufflé à la pause, recommencer, allé se coucher. J’appréciais ces moments de confort avec le capitaine et quelques autres marins dans les dessous du bateau à jouer aux cartes, en effet nous n’étions pas tant que ça a y jouer,ni à être sur le bateau, malgré sa taille nous n’étions qu’une petite quarantaine. Le capitaine m'appréciait et était visiblement satisfait de mon travail car il n’a cessé de m’appeler “garçon” avec un ton amicale, il m’avait un jour confié que comme moi il avait vécu une jeunesse à coulé dans les salles de classe rongé par le désir de succès, mais il m’a rassuré en disant que les bons hommes sont aux bon endroits et que toutes les histoires ne sont pas faites pour faire vibrer ou émouvoir le grand public, parfois ce n’est pas la vie d’un héro que nous vivons, pas la vie de l’homme le plus riche ou l’homme le plus suivie, parfois c’est la vie de celui qui range les poubelles que nous vivons. La phrase qu’il m’avait dit était celle-ci: tu sais Math, nous travaillons tous, naissons tous, avec l’idée que nous serons riches, ou même connues, mais il faut des gens pour gratter les chiottes, toutes les personnes avec des gilets jaunes sous la pluie pensaient mettre un pied sur les tapis rouges quand ils étaient gosses.
Il avait raison, et j’ai bien dû accepter mon statut, et autant dire que celui-ci ne me déplaisait pas menant une existence simple, je serai insolent de dire que ma vie était déplaisante et rongée de solitude. Lila, une femme à  la peau couleur chocolat au lait, probablement issue des îles chaudes aux cocotiers travaillait sur le bateau. Certes quand je sortais les poubelles et glissais dans le vomis d’un matelot elle était dans les cabines supérieures au chaud en train de vérifier les coordonnées et vérifier des choses qui me dépassent largement, mais pourtant le soir nous étions tout deux dans ma maigre chambre. Elle m’apprenait quelques mots de sa langue d’origine, une femme savante qui savait se faire intéressante en discussion, elle en révéla un caractère assez passif, légèrement brute mais bon vivant. Quand nos soirées n’étaient pas aux cartes, où aux discussions avec elle sur la vie, la flamme vacillante de ma lampe à huile posée sur mon bureau venait couvrir nos corps nu. De manière unique elle me faisait me sentir important, moi simple homme de bateau, brosse à toilettes dans les mains, elle me voulait moi, et moi je la voulais elle. Me faire le dessin de ses courbes coloré, de sa peau bronzée, un peu moins par endroit, et même après que nous soyons menées au terme de notre amusement à deux, les regards de braises s’échangeaient, en silence, yeux dans les yeux un sourire aux lèvres. Je n’étais peut-être que moi, mais pour elle, ce fût largement suffisant.
Ainsi ce n’était pas notre premier voyage en direction des plaines blanches de glace, mais c’était bien la première fois dans cette zone, et dans cet angle, cela se voyait par le capitaine un peu plus sec que d’habitude, parfois je le voyais marmonné quelque chose et craché sur le côté, bien que j’eus un ans de connaissances sur le bateau c’était la première fois que je le voyais sous son angle brise glace, les premiers morceaux furent ma surprise de la journée, le poids de notre bateau brisant dans un fraca d’orage la glace, de longs frissons de la nuque plongeant au plus bas de mon dos, c’était la les terre que l’homme n’avait jamais explorer, les terres que l’homme delaissais. Lors de notre première soirée sur les mers glacées, le capitaine commença à raconter une anecdote après un verre de rhum. Il raconta comment sur les terres de glace tout peut arriver et qu’un jour il s’était retrouvé bloqué lui et d’autres marin dans ce côté du monde isolé dans l'éternité blanche silencieuse alors que le bateau ne fonctionnait plus correctement, il raconta que lentement la folie avait pris les marins et que certains hurlaient que quelque chose était dans l’eau, qu'au loin ils étaient sûrs d’avoir vu des choses se déplacer de la taille de montages. Ce soir là en rentrant dans ma cabine, pour la première fois en un ans j’ai demandé à Lila pourquoi elle était sur ce bateau, c’est avec une mine nostalgique qu’elle s’assit sur mon bureau et me raconta comment des années d’études l’avaient mené à côtoyé les rues mouvementé de la ville le soir, et que c’est lors d’une de ces soirées à chercher un bar avec ses amies qu’elle fût frappé par le fait qu'elle ne ressentais aucunement l’envie de vivre parmis ces bâtiments et qu’elle recherchait une fonction réellement utile, après avoir été refusé auprès de l’armée elle avait trouvé sa place dans ce bateau. Nous avons longuement discuté jusqu'à ce qu’elle manifeste une légère somnolence, je me suis donc redresser, et je l’ai porté jusqu'à sa chambre alors qu’elle commençait à s’assoupir dans mes bras.
J’atteste avoir eu l’occasion sur notre chemin de discuter à plusieurs reprises avec ces chercheurs, des individus loin de mon monde qui voulaient rechercher des preuves d’anciennes vie sur le continent de glace, ainsi se profila à l’horizon des chaînes de roches énormes, montagnes glacière, les chercheurs, au nombre de cinq affichaient un large sourire en voyant ce parfait vide de vie. J’avoue que je me fichais pas mal de leur entrain, j'étais plus occupé à vivre ma vie simple.
Un des chercheurs, un homme assez grand au visage fermé nommé Eugène m’expliqua qu’il comptait trouver une anomalie, en entendant ces mots je ne pus cacher un intérêt poussé par la curiosité. Ainsi il m'expliqua que l’homme vie tout les jours dans une suite de règles et d’habitudes, et que certains détail lui échappe par un manque d’attention inconscient et que c’est ce qu’il appelle une anomalie, une chose qui sort absolument de l’ordinaire et qui par son caractère inhabituel créé une panique interne, il m’expliqua alors que ce qui avait fait peur aux marin du capitaine à l’époque était l’attention soudaine à une chose que jamais ils n’auraient soupçonné et que la réalisation de la supposé existence d’une bête sous l’eau bleu et profonde des glaciers les avait fait rentrer dans un état de panique. Son espoir était donc de trouver sur ces terres une chose que jamais l’homme n’avait trouvé ou soupçonné, bien que mentalement je l’ai beaucoup jugé sur ses manières de parler qui ressemblaient à un fou calme, je me suis retrouvée intriguée par ses paroles. Que pourrait-il bien trouver ? Des cryptides ? Des légendes ? De la simple neige ?
Après une longue traversée nous avons atteint une sorte de plage avec une suite de petites maisons de bois où ils allaient passer plusieurs mois, des hélicoptères seraient chargé d’être en communication avec eux et de partir les aider en cas de problème majeur. J’ai eu donc l’occasion d'aider ces messieurs en portant des caisses de leur équipement complexe d’étude des calottes glaciaires, des microscopes, des batteries et tout un tas d’autres objets. Peut avant de faire mes adieux à ces hommes, Eugène m’a confié un sac en plastique et m’a dit qu’il s’agissait d’un objet que je devrais lui donner au moment où j’apporterai la dernière caisse, une drôle de branche avec un carnet simple en cuir. J’ignore pourquoi il m’a accordé cette confiance mais il m’avait dit que c’était là un porte bonheur, en effet leur voyage serait hautement dangereux, quand à nous pour partir nous avions prévu de passer par un tout autre chemin aux eau bien plus profondes, des zones supposément protégé mais selon le capitaine nous irions infiniment plus vite, il voulait quitter la glace très rapidement car il détestait ce climat, j’ai alors regardé Eugène partir dans le froid pour aider à ouvrir des caisses avec un pied de biche, et je suis rentré sur le bateau après une poignée de main. J'atteste avoir complètement oublié de lui donner sa poche en plastique au moment de nos adieux, en rentrant dans mes quartiers en voyant la branche je l’ai simplement jeté dans un de mes tiroirs, conscient que c’était là probablement un des objets curieux et vaudous de ses croyances lunatiques. Le froid qui me donnait une constante goutte au nez commença à moi aussi m’agacer et l’impression que la poigne glacée de l’environnement pressait mon cerveau me poussait à dormir plus souvent que d'habitude. Je n’étais visiblement pas le seul, j’en entendue plus d’un vomir car ils avaient attrapé quelconque maladie en restant dehors en manche courte, le pont était plus vide que d’habitude, j’ai manqué de glisser du bateau plus d’une fois. La nuit le fracas de la glace rendait le sommeil difficile, parfois même, il était compliqué de savoir si le vrombissement qui faisait vibrer le bateau était le moteur ou quelque chose d’autre qui grondait sous l’eau. Heureusement Lila était toujours à mes côtés et lors des nuits froides nos corps réchauffaient l’autre,  bien que nos pieds soient glacés. Vers vingt et une heure elle me confia avoir vécu jeune sur les plages à regarder l’océan calme des côtes chaudes et que le jour où elle les quitta pour les rues pavées de la ville elle avait ressenti beaucoup de tristesse. Elle avait le sentiment qu’avoir un gros boulot la rendrait moins importante car elle serait une personne de plus derrière un ordinateur, alors qu’ici elle était irremplaçable, je peux comprendre cela. Elle continua en expliquant que toute son enfance elle avait entendu qu’au loin les vagues s’élevaient, fendaient des bateaux, que la pluie s'abattait comme des balles sur les surfaces en métal de navires plus gros que quatre maisons. Elle s’avoua satisfaite de cette vie car elle y vivait comme un humain plutôt que comme une machine. J’aime les femmes avec un caractère fort par conséquent je ne cachais pas apprécié cette confiance en elle qu’elle avait mais aussi son côté téméraire, plus d’une fois elle me motivait à coup de frappe sur l’épaule, quand avec quelques marins nous nous battions par pur divertissement elle hurlait mon prénom pour me motiver, raisonnant dans mon esprit comme une impulsion de force, c’est sans aucun doute elle qui joua un rôle clé dans les événements qui ont suivie. En effet je fini par remarquer ma première anomalie le jour où je crus voir une racine dépassée d’un de mes tiroirs, quand je l’ouvrit j’ai alors découvert que la branche d’Eugène avait poussé toute seul à travers tout mon tiroir en s'étendant de fines racines pales, l’arraché à son trône de racine fut assez facile, ce fut même déconcertant, un simple coup vers le haut et elle s’arracha, je crus perdre l’esprit quand les racines ont simplement commencé à devenir transparentes jusqu'à leur complètes disparition, en mettant mes mains dans le tiroir il n’y avait plus aucune trace de ces formations étranges, comme évaporé dans l’air. J’ai essayé de ne pas trop y penser donc j'ai simplement mis la branche sur ma table alors que je me mettais à feuilleter le carnet d’Eugène,  il dévoilait de drôles de théories étudiées dans une ville des continents pluvieux, il y décrit une ville particulièrement grande, aux bâtiments noirs et livides au style gothique avec en son centre une grosse horloge aux sonorités creuses, les gens s’y déplacent toujours avec un parapluie, du moins les non communs car il décrit les habitants commes des gens habitués à cette météo qui se déplacent malgré la pluie sans protection, Eugène se pose dans son récit comme un nouvel arrivant pousser à faire son entrée dans cette ville si singulière par une suite de lettres à l'attention d'un homme qu'il avait croisé lors d'un des voyages pour ses recherches sur une suite de curieux événement. Il venait y rencontrer une académie avec plusieurs hommes qui partageaient ses ressentis sur le monde de l’inconnu. J’ai lu en diagonale la narration de ses doutes sur la forme réel du monde, des fabulations étranges que je suppose lui seul et sa communauté pouvaient comprendre. Cependant ce qui m’a le plus fasciné dans ses récits sans queue ni tête, c’est la découverte qu’il fit dans un carnet en peau d’animal. Lui et un groupe de trois chercheurs avaient fait cette découverte dans une étrange maison à l’envers que tout le monde semblait simplement ignorée, c’est par l’inquiétude d’un seul individu qu’ils s’y étaient rendus. Il raconta alors que certaines anomalies par leur simple existence perturbent les règles du monde et que par conséquent elles ne vivent pas sur le même plan d’existence que les autres, seuls ceux qui connaissent ces choses peuvent les voir. Dans le carnet il effectua alors la découverte qui selon lui était la plus importante de son histoire de groupe de chasseurs paranormaux. Par la liaison du chiffre premier et du quatrième, par toute sorte de déclinaison mathématiques il serait possible de pousser cette capacité à voir l’étrange à son paroxysme et atteindre une sorte d’éveil de l’attention. Je ne manquais pas d’être amusé de ces propos toujours plus étranges et perdus dans des divagations. Cet homme, chasseur de chose que lui seul voie avec un groupe de personnes aussi fou que lui. En prenant du recul, il était peut-être simplement un homme qui étudiait la psychologie et comment l’homme porte son regard sur le monde en occultant les sections fâcheuses du monde, peut-être que ses idées l’ont emporté plus loin que lui-même aurait pu imaginer. En arrivant à penser via le chiffre quarante et un, en le voyant en toute chose lui ou n’importe quelle fusion ou soustraction du un et du quatre, il pensait voir ce qu’aucun homme ne put voir. La section qui suivit était un rapport sur la branche qu’il m’avait donné, il dévoila que par une soirée avec un affreux mal de tête il vit le chiffre en absolument tout, il raconta son expérience ainsi. “Ma vue se brouillait alors que l’impression de sentir mon crâne se fendre était insoutenable. J’eus bien du mal à rester debout, je me rappelle que la luminosité de la pièce a sombré profondément et rapidement. Je me suis accroché à ma grande lampe car je perdais pied avec mon propre sol, cependant je ressentis clairement que dans ma poigne ce n’était guère ma lampe, la chose céda sous mon poids pendant que je tanguais et tout est revenu à la normale quand je suis tombé au sol, la seule chose que j’avais retenue de cette expérience est une drôle de branche, une sorte de morceaux de racine dont je serai incapable d’expliquer la nature.” La nuit qui a suivi ma lecture je fus appelé sur le pont pour aider à tenir un large câble en métal en attendant un déplacement de quelques poutres, en sortant tout semblait méconnaissable, nous avions quitté la légère neige pour la remplacer par des gouttes d’eau filantes comme des balles. Le bateau était plongé dans une épaisse obscurité, il était impossible de voir ce qui pourrait bien dépasser le nez du cargo, j’ai tenu de toute mes forces le câble sous les nuages que même la lune n’osais percé, parfois rarement fendu par des éclairs qui nous offraient de rapides coup d’oeil sur nos alentours, un vaste horizon tordue de vagues comme je n’en avais jamais vu au travers de ma vie de marin, comme si elles s’écoulaient à l’envers, s’engouffraient dans elles mêmes, les grondement étaient devenus particulièrement insistant et chacun de nous avait une parfaite conscience que ce n’était là pas l’oeuvre d’un orage, quelque chose était quelque part autour de nous, peut être une bête aquatique anormalement grande, un géant d’un ancien temps de notre monde, de l’époque d’avant l’homme. Mes pieds commençaient à glisser car l’eau s’était tant chargée sur le pont qu’il était devenu une flaque immense, j’ai alors serré les dents et continué de tirer, j’ai échangé un regard avec un marin qui se fit comprendre, les lampadaires du pont ne perçaient pas l’obscurité, et la pluie ne faiblissait pas, rien ni personne ne pourrait stopper cette tempête. Le bateau frappé sur ses flanc par des vagues qui semblaient changé de sens manqua de me faire chuter, dans les faits j’ai bel et bien glisser, j’ai alors lâché ma prise et je fut emporté par l’angle du bateau, j’ai serré les dents et j’ai tenu alors de toutes mes forces la rambarde tremper, jamais un frisson n’avait tant lacéré mon dos, aveuglé par les gouttes j’ai soufflé essayant de trouver mon souffle mais l’eau se reposait immédiatement sur mes lèvres, deux marin sont venu à ma rescousse et m’on issé comme ils ont put à nouveau sur le bateau. Par endroit le bateau frappait des blocs de glace ce qui émettait de fortes vibrations. C’est alors qu’une scène que je ne pourrai expliquer s’est produite, un marin glissa alors qu’il tirait avec moi une sangle qui avait pour but de tenir de grands poteaux en métaux au sol. Quand il l’a lâché il a poussé un cri de surprise, mon regard c’est alors de lui-même diriger vers lui, mais il n’y avait rien, seul l’autre bout de la sangle qui s’agitait dans tous les sens, j’ai immédiatement crus qu’il avait dû glisser et je suis allée au bord du bateau mais là en bas tout était noir, impossible de le voir ou de l’entendre sous le fracas de l’orage. Un éclair longea le ciel  sur sa longueur éternelle et dévoila une ombre, j’ai alors levé aussitôt mon regard, mais rien que l’obscurité m’attendais, pourtant cette ombre était bien deux à trois fois plus grande que le bateau, je me suis retourné pour aller revoir mes collègues marin, sur les douzes hommes sur le pont, huits étaient tous aussi confus que moi, après un échange de regard en silence aucun de nous n’avions vu où étaient passés les autres marin, puis pour me remettre les idées en place j’ai compté les marins face à moi, et j’en ai compté sept. Cinq hommes avaient purement disparu. En réponse à notre confusion au loin dans le noir impénétrable, un claquement lourd et profond retenti, un des hommes cria dans une langue que je ne connaissais pas mais je crus déchiffrer un mot qui voulait dire “mère de dieu”. L’homme a alors commencé à fuir le pont déréglé par la folie, il a suffi d'une goutte dans mon œil pour qu’il disparaisse lui aussi. Un nouvel éclair frappa, ce que je vis me fit tomber en arrière, au loin, une chose d’une taille déraisonnable se tenait, les jambes dans l’eau, facilement de la taille de plusieurs cargos, peut être même de trois montagnes. À la peau grise pâle avec ses courbes comme fondu sur elle même, un long troue partait du bas de son ventre jusqu'à sa tête qui ne comportait nul visage autre que ce troue, sa coiffe était une continuité de peau similaire à un verre qui s’agitait dans le ciel avec vigueur, au moment de me demander si ce que j’avais vu était bien réelle nous n’étions plus que quatre, la panique nous saisit et après qu’un téméraire cria de se mettre à l’abris chacun d’entre nous partie en direction de la porte la plus proche, nous sommes alors arrivé en panique dans une des pièces du bateau, nous n’étions que deux. L’homme avec moi était Dave, un homme que j’avais l’habitude de croiser, un grand gaillard chauve qui avait passé ses jeunes années en tant que videur de boîte, il regarda par la petite vitre de la porte, le pont était vide jamais je n’ai vu son regard remplit de peur mais ce qui remplissait ses yeux était au-delà de cela, le capitaine arriva devant nous après avoir été mis au courant de nos actions sur le pont, il nous demanda si nous étions fous. Il nous informa alors qu'aucune demande de sortir n’avait été donné, nous n’avions jamais été douze sur le pont mais quatre dont deux marins qui avaient disparue, Dave bégaya en disant que sur le pont nous étions au moins dix-sept, aucun de nous n’avait la même version et les regards confus s’échangeaient, je me suis alors redresser avec un frisson en remarquant que la pièce où nous étions était la cale sous le pont, or aucun de nous n’avait descendu d’escalier. J’ai remarqué que nous étions tous parfaitement au milieu de quatre caisses qui étaient identiques, juste au-dessus de nous une ampoule qui nous éclairait, quatre caisses, une lumière. J’ai regardé mes mains et j’ai compté un pouce et quatre doigts dans le même axe, mon visage ? Deux yeux, deux narines, une bouche. Je me suis lentement mis à tourner en regardant autour en voyant ce détail partout.  Le capitaine me saisit et me secoua brouillant mon raisonnement, il me convia à venir avec au sec en haut. Moi et Dave l’avons alors suivie et il nous offrit un verre, commentant que nous devions absolument faire abstraction de ces événements car c’est le début de la folie, je voulais bien le croire, mais je n’y arrivais pas. Lila arriva dans la pièce en catastrophe, elle annonça au capitaine qu'elle avait récupéré les clés qu’il lui avait demandé, le capitaine paru fortement perturbé par ce qu’elle annonçait, il serait arrivé en lui disant d’aller récupérer des clés importantes dans son bureau. Ces clés sont dans une boîte avec un code qu’il lui à donner, elles sont uniques avec aucun double, elle lui donna les clés et le capitaine porta sa main à sa poche en tremblant et sortit ses clés de sa poche en annonçant que jamais il n’avait dit ça à Lila, et que jamais il ne lui avait donné le code. Pourtant nous avions face à nous deux clé, les deux exact même,
Dave soupira longuement en se frottant la tête, il jura et saisit son verre, en le soulevant en dessous il y avait une troisième clé. Les regards de confusion étaient renvoyés d’un visage à l’autre, le capitaine mordus les clés, elles étaient bel et bien des clés sans aucun doute. Je voulus alors prendre un verre mais en le faisant je me suis retrouvée troublé de faire face à un verre en plus des trois présents sur la table et une chaise supplémentaire à côté de la petite table. Lila ne commenta pas et vint s’asseoir pour partager un verre avec nous, chacun de nous était trop troublé pour penser clairement, je n’ai pas alors commenté qu’à ce moment je sentais une clé dans ma poche pour ne pas nous enfoncer dans la paranoïa. Le capitaine s'est alors levé d’un coup et il partit vers son bureau, il fit un mouvement de main à tout le monde pour que nous nous calmons, il annonça avoir dans ce tiroir avoir un couteau avec un manche en défense d'éléphant. C’est un objet qui a été fait main par un artisan il y a des années, il ouvrit le tiroir et sortit le couteau qui était en effet magnifique, et il ouvrit ensuite d’autres tiroirs et il
perdu ses mots, il y trouva trois autres couteaux, les exacts même. Lila se leva et s’assit sur mes jambes en me demandant de la rassurer c’était une des rares fois où elle était dans cet état, alors voilà ce que j’ai proposé, je leur ai alors raconté ce que je savais d’Eugène et je me suis fait claire sur mon objectif, trouver cette racine et la ramener dans cette pièce pour que nous puissions étudier son potentiel rapport à notre situation, par la même occasion je m’occuperai d’informer les autres marins de se rassembler. Dave voulut se proposer à venir avec moi alors je lui accordai ce souhait, essentiellement car moi-même, je doutais de la suite des événements. Lila arriva vers moi et me tira la manche, elle m’embrassa et m’annonça que c’était pour m’offrir de la chance.
Ainsi je me retrouvais à longer les murs froids du bateau en faisait attention à ne pas glisser, malgré toutes les portes que Dave et moi-même avons ouvertes, il n’y avait absolument personne, purement et simplement, certaines chambres avaient encore la lumière allumée, mais de drôles de lumière flottantes s’allumaient et s’éteignaient dans l’air, en arrivant à ma chambre nous avons trouvé de larges racines, épaisses comme un bras de maçon. La racine était toujours là sur mon bureau et Dave se proposa à tenté de l’arraché, comme pour moi il y arriva d’un simple coup sec et les racines commencèrent à faner dans le vide comme précédemment, je me suis alors jeté sur l’une d'entre elle pour la palper alors qu’elle s’évanouissait, mes mains étaient capables de la toucher jusqu'à un certain point où je ne saisis que du vide. Un éclair frappa un morceau de glace qui fit à nouveau planer sur le bateau l’ombre odieuse de la chose comme un rappel que le temp jouait actuellement contre nous. Avant de partir j’ai saisi le journal d’Eugène pensant y trouver des réponses, cependant en le feuilletant je me suis rendu compte que la suite était rédigé d’une tout autre manière que précédemment, là où jusque-là, son journal était plus une suite d’études de cas et de raisonnements sur la psychologie. Ici on aurait dit une suite de conseils ou d’avertissements, je commençais à me demander s'il ne savait pas que j’allais oublier son artefact, savait il que mon esprit allait occulter ce détail ?
En revenant j'ai annoncé au capitaine que j’avais réussi, cependant en me retournant, Dave n'était plus là. Sur le pont pourtant à travers la vitre je vis un groupe de marin travailler ils étaient au moins quatorze, le capitaine observa la racine avec un air perplexe, celle-ci avait quelque chose de particulier, bien qu'aucun de nous ne semblait en mesure de dire quoi exactement. En vérité sur le moment je me fichais profondément de ce morceau de bois, je pris Lila dans les bras. C’est à ce moment que je lui aie révélé que je souhaitais qu’elle soit ma femme car je l’aimais follement, avec mes doigts pendant que je lui révélais ma passion, je caressais sa peau légèrement bronzée, lui révélant comment je m’étais attaché à elle au fils du temps, comment elle était née dans mon cœur comme un besoin, comme une muse. Elle parut appréciée cela puisqu’elle hocha la tête à plusieurs reprises en essuyant ses larmes, elle me serra contre elle, c’était si confortable, nous nous sommes écarté et j’ai alors posé mes mains sur ses hanches et je l’ai rapproché à nouveau pour échange un baisé comme un souffle coupé en attente du doute de la suite des évènements, je me rendais bien là compte de la raison de mon mantra. Pourquoi certains cherchaient si loin quand le bonheur était là entre deux bras, nous n’étions peut être rien mais nous étions tout pour l’autre, je l'aurai embrassé jusqu'à ce que mes lèvres brûle. Voilà pourquoi je m’amusais tant d’Eugène et de sa science, ce besoin de tout justifier et tout comprendre, toujours viser plus complexe, c’était là une fièvre terrible pour moi. Une complexité dont je me fichais et que je ne recherche pas à résoudre le moins du monde. Le capitaine demanda alors que nous restions concentrés et nous avons lu ensemble le journal d’Eugène. À priori le meilleur moyen d’éviter la venue de ses visions était simplement de les ignorer. Un peu comme une folie à deux quand une personne est infectée par les visions et le savoir elle en contamine une autre. Le capitaine maudit Eugène en le traitant de sorcier, j’ai alors proposé que nous jetions la racine par-dessus bord, cependant cela prenait en compte qu’elle atteindrait peut-être le fond et qu’elle commencerait à s'étendre comme elle l’a fait dans ma chambre, comme si elle cherchait à être remarquée. Dit autrement la jeter ici pourrait nous causer d’ouvrir la porte à un fléau encore bien plus grand à l’avenir, nous devions atteindre une terre quelconque et la ramener soit aux scientifiques psychologues, soit à la ville de Duvink cité dans les notes d’Eugène. Au moment où nous avions compris cela. De nombreuses heures nous séparaient de toute terre, et des jours probablement selon comment continuait cette tempête. De plus il nous était impossible de simplement partir en direction du continent en question, nous devions à tout prix finir notre course en direction des pays qui avaient commandé ces importations. En jetant un regard sur le pont j’y vis deux des hommes qui avaient disparu et Dave. Nous étions perdus et à court de solutions.
Sous la tempête les disparitions et les apparitions se multipliaient, le capitaine jetait des regards inquiétants aux appareils de localisations car aucun d’entre eux ne semblait être en mesure de nous informer sur notre position exacte, de plus dans notre situation aucun n’était certain que nous nous déplacions vraiment. L’impression qui me saisissait au corp me rappelait ce jour d’été de mes année de vagabond, pour une raison ou une autre je fus saisie d’un vent de panique, peut être que le manque de sommeil jouait sur ma tête à ce moment là, j’ai couru dans tous les sens dans les rues boueuses du port, je ne sais pas exactement pourquoi cette panique m’avait frappé mais je voulais à tout pris respirer, mais pas comme tout le monde, je voulais n’avoir ni bâtiment autour, ni aucun arbre, j’atteins alors la mer au bout d’un ponton l’air lourd avec quelques insectes volants ici et là comme affolés. Jamais je n’ai eu autant de difficulté à reprendre mon souffle, j’étais comme broyer, j’ai toujours été un homme calme et mesuré dans mes réactions, je suppose que même le plus solide des hommes plie le genou parfois, même le plus solide des hommes à un moment fini par courir désespérément dans une direction avant d’atteindre un mur, ou que ses jambes le délaisse. Pourquoi ? Peut-être, car nous avons peur, peut-être
que nous sommes horrifié de savoir que peu importe la
direction que nous prenons  c’est notre monde
que nous trouverons, et celui-ci nous prend en
otage. Nous avons le monde que nous créons. Je me rêvais vivre comme un survivaliste loin des murs froids de chez l’homme, mais je me suis rapidement fait à la raison que j’en serai purement incapable. Chacun de nous, nous sommes bouffées par nos convictions, qui nous aveuglent sur nos dépendances. Sur le ponton je me suis simplement assis en regardant l'horizon. C’est peut-être là une beauté cruelle dans notre monde. Nous sommes tous dans un même monde, et celui-ci est le nôtre, cela veut dire que seul notre monde est là. Qui ne l’aime pas ne peut le quitter et qui ne l’aime pas se verra jeté dans une cage pour apprendre à l’aimer, on traitera de fou celui qui ne désire que la vie simple, et enfermerai celui qui veut vivre loin des autres. Le souffle court je n’ai point pleuré, mais mon cœur, ou plutôt ma poitrine semblait se déchirer pendant que je constatais que ma fuite n’avait mené qu'à un ponton, construit par ceux de mon espèce. Un monde où on marchande même le calme. J’ignore pourquoi à ce moment sur le bateau cette impression m’étais revenu, je me tenais aux poteaux balayés par des bourrasques violentes en essayant de ne pas être noyé par la pluie, courant d’un côté à l’autre du bateau. De son côté le capitaine essayait de concevoir une boîte de bois qu’il condamnerait éternellement par des clous en métaux, une idée que Lila avait donné, il souhaitait y sceller la branche et voir si elle serait en capacité de s’en arracher, si ce n'était pas le cas notre idée était de nous débarrasser de ce maudit artefact en le balançant dans l’eau en priant qu’elle ne fut pas brisé par le courant. Dans ma course j'ai pris quelques minutes pour réfléchir à notre situation, c’était une des rares fois où je ne voulais pas la simplicité, je ne voulais pas simplement ignorer, au contraire je voulais mettre un terme définitif à cette situation. Ce qui est curieux car c’est dans l’exacte opposée de ma nature. Peut-être que ma nature d’homme essayait de me pousser par la force de pulsions à enfermer cette chose loin de mon monde, j’ai retracé le contenu du carnet d’Eugène mais rien ne semblait y faire sens car des lettres semblaient elles aussi disparaître et apparaître. J’ai titubé, tournoyé, réfléchi, oublié, mes pieds s’enfonçaient, non ils flottaient, rien, peut-être. J’avais l’impression que au plus nous y pensions au plus les effets s’accentuaient, comme si nous avions percé un ballon plein d’eau et qu’y penser suffisait à appliquer sur ses côtés une pression, alors j’ai fermé les yeux, j’ai essayé de monter tout un tas de théories, j'ai essayé d’imaginer des choses, des branches, le chiffre, quatre racines sur une branche, quarante et un brins d’herbes, encore, encore et encore, puis lentement, mes pied se déplacèrent en direction d’un endroit, en ouvrant les yeux je fut entre quatres caisses et les pieds sur une marche, un escalier de quatorzes marches. Je me suis senti tomber en avant et je me suis rattrapé en agrippant quelque chose à côté de moi. Peut-être que connaître l’existence de la racine suffit à faire pousser celle dans notre monde, et ainsi je me suis retrouvée dans le bateau, sans orage, sans marin, un silence assourdissant et une obscurité droite comme un mur, en me déplaçant mes pas résonnaient dans un espace que je supposais immensément grand. Sur le sol j’ai remarqué des racines qui allaient de tous les côtés. Le lieu était comme un filtre de notre monde. Ou notre monde était un filtre de celui-ci, et si nous vivions dans ce monde-là sans s’en rendre compte et qu’en marchant nous évitons malgré nous ces racines, trébuchant occasionnellement dessus, se relevant confus sur ce qui avait pu causer notre chute. Et si tout autour de nous, en même temps que nous respirons et que vous lisez ces lignes, il y avait en vérité une obscurité absolue, des racines dans tous les sens ? La seule raison qui ferait que nous ne puissions pas le voir est notre conscience bloquée dans ce filtre d'ignorance où nous avons établi nos mondes et nos existences ? J’ai alors marché au hasard sur cette surface en métal, je ne savais même pas si elle était sur un océan, mais alors que j’étais sur le pont je vit se dessiner hors du noir se troue beant, cette peau grise pâle et ondulé, cette tête de verre, cette chose se dessinait de l’obscurité comme si elle en glissait lentement sans mouvement. Peut-être que cette chose fut là avant et après nous, ce monde avec elle. Je me rappelle être tombé sur mes genoux d’horreur et je m’en arrachais des cheveux. Elle n'était plus qu’à quelques mètres du bateau et à ce moment je crois avoir perdu connaissance. J’ignore par quel miracle cela se produisit mais je me rappelle d’avoir rêvé d’un éclat aveuglant, une lumière à en brûler la chaire, et au centre de cette lumière un large sourire aux dents blanches, cependant je savais que face à moi ce n’était pas là une représentation de Dieu, ce n'était là que ma vague compréhension de quelque chose que moi-même, je n’arrivais pas à dessiner précisément dans mon esprit. Une aura malsaine dégoulinait de ce sourire qui restait là sans un mot, en me réveillant j’étais dans un lit, Lila m’épongea le front. Elle me conseilla de respirer profondément, dehors le temps semblait s’être éclairci, nous avions enfin bougé de notre position, le capitaine m’annonça environ cinq disparus, il expliqua qu’absolument tous les survivants avaient vécu des situations parallèles où ils n’étaient plus que quelques-uns sur le bateau, etc… Il me présenta la boîte scellée avec aucune racines qui ne semblaient en sortir. Ainsi je fis une proposition au capitaine, je me chargerai personnellement de délivrer cette maudite boîte de bois à l’Académie de la ville de Duvink, je prendrai un bateau à notre arrivée en direction du continent accompagné de la racine et je reviendrai à bord aussi vite que le vent me le permet. Le capitaine sembla réfléchir, nous étions tous tremblants car nous avions fait face à quelque chose qui nous dépassait largement, il hocha la tête pour approuver mon idée. Ainsi je me suis retrouvée sur un petit bateau en direction du continent qui contenait la maudite ville. J’ai posé la boîte et fait tout pour ne pas y penser en frissonnant sur l’éventualité que inconsciemment j’étais actuellement observé par des choses que je ne pourrai jamais saisir ou comprendre. J’ai vécu un bien long voyage de plusieurs jours à marché, enchaîné les taxis et les demandes aux personnes que je croisais, enfin j’atteins la ville qui collait aux descriptions, je ressentis très fortement que quelque chose planait dans ce lieu comme un immense arbre aux branches qui couvraient le ciel jusqu'à l’horizon, mais je savais que ce n'était que des nuages, et une impression, pourtant, peut être bien. Après avoir sonné encore et encore, résolu à me débarrasser de cette malédiction en boîte je suis passé au-dessus du grillage pour atteindre une cours inondée par la pluie, des sapins verts foncé lugubres et une horloge en mauvais état était sur une des façades. Je me suis présenté à l’intérieur des couloirs quand deux individus m’ont vu, je les ai alors questionnés immédiatement sur leur connaissance sur une histoire de branche mais pas un seul ne semblaient voir de quoi je parlais, après une conversation assez difficile avec ces deux hommes érudits, je fus redirigé vers un bureau d’une femme qui n’aurait pas eu la possibilité de partir avec Eugène et son équipe mais qui les connaissais bien. Je fis la rencontre d’une femme, elle ne parut même pas préoccuper que je sois rentré en absolue effraction et je lui ai exposé mon récit. Elle m’expliqua que l’endroit où nous avions récupéré les scientifiques de l’académie n’était pas leur continent d’origine, ils étaient en voyage d’études spécialisé avant même leur arrivée aux continents du sud. La femme m’expliqua qu’Eugène peut avant leur départ avait en effet parler d’une certaine racine et que lui et ses camarades avaient pour objectif d’étudier ce sujet avant d’exposer à l’académie leurs recherches. J’ai alors tendu à la femme le carnet d’Eugène et la boite, j’ai fortement appuyé sur le fait qu’elle ne devrait surtout pas l’ouvrir, pas même au coût de sa vie, j’ai insisté à ce que jamais celle-ci ne quitte cet endroit, et qu’elle y soit conservée comme une corne du diable lui-même, la femme sembla comprendre mon conseil. J’étais persuadé qu’Eugène savait que j’allais l’oublier, surtout maintenant que j’ai conscience du fonctionnement approximatif de cette chose qui se loge dans l’inconscient et le conscient, peut-être que les marins disparaissaient que quand je n’en avais pas conscience, ou plutôt quand je ne pensais plus à eut, je ne sais pas, et je ne pense pas qu’il y ait une vérité exacte à ce phénomène et s'il est constant dans ses règles. Je me demandais si le résultat de ses recherches ne résidait pas en mon action de ramener la racine ici, encore là, je l’ignore. J’ai quitté cette ville en l’éclipsant autant que possible bien que j'aie adoré passer de longues minutes à regarder les choses étranges que j’ai crus noté dans mon passage dans les rues, c’est environ deux semaines plus tard que je me rapprochais du port où était le River mountain, je connaissais nos arrêts futurs, ainsi je suis arrivé à bord. J’y ai trouvé mon capitaine très diminué, les veines gonflées, le regard vide, Lila me sauta dans les bras épouvantés par l’état de l’homme, elle me mit cependant un coup-de-poing pour m'être absenté aussi longtemps ce que je lui accorde. Il me pria de tout raconté, dans les faits absolus, même si mon image devait en patir, et alors même que je savais qu'en le faisant je condamnerait les lecteurs à un savoir qui les maudirait, aujourd'hui je ne regarde plus les pièces totalement de la même manière, comme si je savais que je ne voyais pas vraiment la réalité comme elle est, j’ai assisté aux funérailles du vieil homme qui nous quitta quelques semaines, je n'ai jamais repris la mer, Lila et moi sommes aujourd'hui marié, vivant d’un amour honnête et puissant, je me régale toujours autant de sa présence, de son parfum de fleur, de la regarder marcher bras dans le dos, le regard rêveur sur les paysages, le regard amusé quand elle me parlait, et de savoir qu’elle s’était fait mienne, moi, que je m’étais fait sien, juste nous deux dans un quotidien simple. Cependant je dois avouer que même ses bras ne m’empêche pas parfois de penser à ces événements, et les miens ne suffisent pas à apaiser ses pensées non plus. Probablement que peu après avoir publié cela nous serons enfermé pour avoir donné un tel récit, peut-être que les gens nous croirons, j’ai bon espoir qu’Eugène viendra à ma rencontre, bien que je ne peux lui promettre de ne pas lui sauter à la gorge, et que je doute de vouloir en savoir plus, je l’écouterai. À présent chacun, chacune qui a lu ces lignes, si la boîte est ouverte, se verra lentement poursuivie par cette racine qui ne vient pas de notre monde, qui viendra jusqu'à vous pour que vous la remarquiez, car elle sait son existence présente dans votre tête. Extraite d’un monde que le temps ne peut brusquer, jonché de racines qui jamais ne meurent, des racines éternelles dans un espace en suspension et silencieux de tout chuchotement. Avec le temps j’ai appris à ne plus essayer de faire sens à ces chiffres, à ces mots, ces formes, car c’est le meilleur moyen de les fuir.

Écrit par Mathieu Manov.

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