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Athena

Plongée dans un sommeil partiel, je sens une main rugueuse posée sur mon épaule qui me secoue, me forçant à ouvrir mes paupières lourdes de sommeils pour apercevoir le visage tendu de Benicio. Mes yeux parcourent l'homme alors que je soupire lourdement, les sourcils froncés par le sommeil tandis que je n'arrive pas à faire marcher correctement mon cerveau à cause de la fatigue qui l'embue.

— Quoi ? Grommelais-je en me tournant dos à lui.

— Lève-toi, vite. Chuchote le mexicain d'un ton urgent et presser.

— Pourquoi ?

Avant qu'il ne puisse me donner une quelconque réponse, des pas dans les escaliers attirent notre attention, et bien que mes yeux soient lourds de fatigue, je peux me lever rapidement pour suivre Benicio jusque dans l'énorme dressing de ma chambre. Le mexicain referme silencieusement la porte derrière nous, mon corps caché derrière le sien tandis qu'il se tient debout, juste là, son arme à la main pointée sur la porte, prêt à faire feu à n'importe quel moment. Je peux entendre mon cœur battre la chamade, et comme si l'homme devant moi était mon bouclier, mes mains s'agrippent à son t-shirt.

— Peut-être que c'est juste Mélina ou Diego ? Commençais-je dans un chuchotement à peine audible. Voir même Mika ?

L'homme me lance un furtif regard par-dessus son épaule sans jamais abaisser sa main bandée qui tient son arme, et malgré son t-shirt, je peux voir les muscles contractés de son dos et ses bras imposant, son jogging gris reposant sur sa taille et épousant son corps parfaitement dessiné.

— Impossible, ils sont en train de règles des affaires.

Cette affirmation brise le peu d'espoir que j'avais jusqu'à présent forgée dans mon esprit en me disant que c'était sûrement l'un de nos amis, mais il s'avère que nous étions seuls. Seuls dans ce dressing sans issu, dans cette chambre sans issu, avec des foutus barreaux aux fenêtres, parce que cet abruti m'avait kidnappé bon sang ! Et maintenant, j'étais encore confronté à un danger imminent, et ce, pour la millième fois en seulement trois, foutu, mois !

— Bien, va dans le fond du dressing, derrière le mur caché par toutes tes robes, il y a une porte, ouvre-la avec cette clé. Chuchote Benicio en me tendant une clé dorée.

Je hoche la tête à chacune des informations qu'il vient de me donner, chassante le peu de fatigue qu'il me restait pour exécuter les ordres rapidement. Je m'agenouille devant la porte si bien camouflée, que jusqu'ici, je ne l'avais pas remarquée, puis insère dans la serrure la clé, mais mon regard se détourne quand j'entends des pas se rapprocher de notre emplacement. Mon cœur s'accélère atrocement vite à l'idée que les personnes présentes nous découvrent, ce qui cause à mes mains un atroce tremblement, et, tandis que je m'apprête à tourner la clé, elle me glisse des mains pour venir rebondir sur le carrelage. Au bruit aigu qui raisonne dans la pièce, je ferme fortement les yeux, plissant par la même occasion l'arête de mon nez sous la peur et l'anticipation.

Non, non... bon sang !

Malgré la peur pulsant dans mes veines à une telle vitesse que je crus qu'elle allait faire exploser mon cœur, je fais l'effort de me ressaisir, saisissant rapidement la clé pour l'entrée dans la serrure et la tournée, poussant la petite porte dans un grincement.

— Benicio... Murmurais-je assez fort pour qu'il m'entende. C'est bon !

L'homme s'empresse de me rejoindre, me laissant marcher en première alors qu'il nous éclaire avec son portable après avoir refermé la porte derrière nous. Rapidement, malgré mes genoux qui menacent de me lâcher sous la pression et le poids sur mes épaules, je dévale les escaliers de mes pieds nus, marchant dans le sous-sol sombre en évitant du mieux que je le peux les toiles d'araignée.

ATHENA Où les histoires vivent. Découvrez maintenant