𝐍𝐞𝐬𝐬𝐚𝐲𝐞𝐦 ✍🏼 | « Plus D'amour A Donner Si C'est Pas Lui » [ CORRECTION]

1.2

N E S S A Y E M
✍🏼

Le silence régnait dans la maison. Seule l’horloge du salon semblait marquer le passage du temps, chaque tic-tac résonnant comme une lointaine accusation. J’étais là, assise sur le tapis, dos contre le canapé, les jambes ramenées contre moi. La lumière tamisée de la lampe de chevet projetait des ombres vacillantes sur les murs, et mon esprit errait dans des contrées que je préférais ignorer.

Pourquoi étais-je comme ça ? Pourquoi tout semblait-il si... lourd ?

Je fixais le vide, mon esprit submergé par une mer d’émotions que je ne savais plus contrôler. Une partie de moi voulait pleurer, mais aucune larme ne venait. Une autre partie voulait hurler, mais ma voix restait enfouie dans ma gorge, coincée quelque part entre la peur et la résignation.

Soudain, on frappa à la porte.

Un coup. Puis deux.

Je fronçai les sourcils, hésitant à répondre. Qui pouvait bien venir me voir à cette heure-ci ? Peut-être que si je restais immobile, ils finiraient par partir... Mais après un troisième coup, je n’eus pas le choix.

Je me levai lentement, mon corps semblant plus lourd qu’à l’accoutumée, et me dirigeai vers la porte. En l’ouvrant, je fus surprise de voir Jawara.

— Jawara ? murmurai-je, incrédule.

Elle se tenait là, emmitouflée dans une veste noire, ses cheveux tirés en arrière, laissant voir un visage fermé et sérieux. Ses mains étaient enfoncées dans les poches de son manteau, et une fine mèche s’était échappée pour danser dans l’air glacial.

— T’as l’air surprise. Je te dérange ?

— Oui. Non. Enfin... Qu’est-ce que tu fais là ?

Elle esquissa un sourire en coin, celui-là même qui avait le don de m’agacer et de me désarmer à la fois.

— J’étais dans le coin, je me suis dit que je passerais.

Je plissai les yeux, sceptique.

— Dans le coin ? À cette heure-ci ?

Jawara haussa les épaules.

— T’as toujours autant de questions. Je peux entrer ou tu comptes me laisser sur le pas de la porte ?

Je soupirai, mais m’écartai pour la laisser entrer.

Le silence retomba, épais et oppressant.

Jawara s’installa sur le canapé, comme si elle était chez elle, tandis que je restais debout, les bras croisés.

— Qu’est-ce que tu veux, Jawara ? demandai-je, fatiguée.

— Juste te voir. Ça te paraît si étrange que ça ?

Je ne répondis pas, mes yeux rivés sur elle, essayant de comprendre ses intentions. Elle semblait détendue, mais il y avait une tension subtile dans ses gestes, une ombre dans son regard.

— Tu vas bien ? finit-elle par demander, brisant le silence.

— Oui, lâchai-je automatiquement.

Elle éclata d’un petit rire, sec et dénué de joie.

— Tu sais que tu mens mal, Ness.

Je me figeai, surprise par sa remarque.

— Et toi ? ripostai-je. Tu crois que je ne vois pas que quelque chose cloche chez toi aussi ?