RADUCHKA T1 (terminé), T2 (en cours)

T1.Chapitre 3 - Mikhaïl

Le trajet est assez tendu, n'étant pas à l'aise avec cet homme dont je ne sais absolument rien.

Je remarque, à plusieurs reprises, ses regards lubriques lorgner mes jambes à peine camoufler sous ce collant noir déchiré par endroit. Instinctivement je resserre les cuisses et tente de baisser ma jupe, me cramponnant à cette dernière comme si ma vie en dépendait.

Je ne saurai dire s'il a remarqué mon malaise, ou s'il s'est juste suffisamment rincé l'œil, mais il cesse enfin ses regards vers ma personne. Hélas, il est bien trop tard pour que les battements fous de mon palpitant s'apaisent, l'angoisse m'obstruant la gorge et me donnant envie de me jeter du véhicule en marche.

Toutefois, le danger qui rôde dans ce pays avorte mon idée suicidaire.

-Je ne te violerais pas si c'est ce qui t'inquiètes, dit-il, me coupant dans mes plans de fuites ridicules. Mais j'attends tout de même une récompense pour t'avoir sauvé de ces durakov. (Imbéciles)

Mon visage se déforme en une grimace de dégoût qu'il soit si direct et qu'il me considère, lui aussi, comme une catin. L'envie de l'envoyer se faire voire me saisit, mais la menace de son flingue à sa ceinture me clou le bec.

-Jag vill inte våldta dig, men jag kommer att göra det om du inte särar på låren! (Traduction, je ne veux pas te violer, mais je le ferai si tu n'écartes pas les cuisses!) réponds-je sarcastiquement en suédois, ma langue natale.

L'homme me sonde avec de grands yeux, me faisant taper du pied frénétiquement de crainte qu'il ne m'ait comprise. Il pouffe de rire.

-Je n'ai absolument rien pigé ma chère, arriva-t-il à dire après s'être calmé. Mais je présume que cela n'avait rien de très sympathique à mon égard. Peu importe! Recommençons depuis le début. Je m'appelle Mikhaïl Vitaïev. Et toi ?

-Mia, dis-je après avoir hésité plusieurs secondes.

-Enchanté, Moy dorogoy (ma chérie), ajoute-t-il en me tendant sa paume que je serre timidement tandis que sa poignée de main est franche. Que faisais-tu dans la rue et dans cette tenue ?

Je reste silencieuse n'ayant aucunement envie de raconter ma vie à un inconnu.

-Je ne te ferais pas de mal, ajoute l'homme devant mon mutisme. Sinon je t'aurais laissé à la merci de ces brutes.

Sa franchise me laisse sans voix. Je l'interroge silencieusement sur ses motivations.

- Tu m'avais l'air d'être un petit agneau perdu et je voulais t'aider.

Son ton me semble sincère, pourtant je suis si peu rassurée.

-Oui, en échange de faveurs sexuelles ! craché-je.

Il sourit, puis ajoute :

-Je dois bien admettre que tu m'attire énormément, et il est évident que j'ai envie de te goûter de différentes manières. Mais j'ai aussi envie de savoir ce que tu fais là et qui tu peux bien être.

Mensonge ou vérité, je ne saurai répondre. Je garde le silence jusqu'à ce que nous arrivions devant un immense building de verre en plein cœur des quartiers luxueux de Moscou. Bouche-bée, je le suis jusqu'au plus haut étage et suis subjuguée par la beauté de son appartement qui couvre je ne sais combien de mètre carré, décoré de bois ainsi que de marbre bruns et blanc. Des tons qui me réchauffent en un seul regard.

Je remarque immédiatement tous les ustensiles high tech qui parfaire chaque pièce. Également les immenses baies vitrées qui nous donnent une vue époustouflante sur la ville, dont je n'ai jamais pu jouir depuis mon arrivée dans le pays, étant resté dans les bas-fonds de la capitale.