T1.Chapitre 22 - Faire un choix

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Le Prince

Je n'ai pu me résoudre à me rendre au club hier soir. À quoi cela aurait servi ? La compagnie de mon père et de sa femme ne m'enchantait nullement.

Et voir Raduchka ?

J'en crevais d'envie ! Mais...

N'essaie pas de la fuir.

Pourtant c'est le mieux à faire.

Ce qu'il s'est passé l'avant-veille n'aurait pas dû se produire. Je n'aurais pas dû boire ni la faire venir.

J'aurais dû rentrer chez moi et ne pas tant apprécier la sensation de son corps contre le mien, l'humidité de son intimité se déverser sur moi ni le désir ardent de dévorer cette lippe si pulpeuse.

Mon père m'a remonté les bretelles de les avoir plantées. Yian, qui était présent pour moi, m'a appris que je n'avais rien loupé de particulier.

— Qui ont-ils choisis ? m'enquis-je l'air faussement intéressé.

— Ils ont dit que Chloé, Miranda et Alicia feraient l'affaire, m'informe-t-il.

Je ne vois plus bien de qui il s'agit. Néanmoins, je le découvrirai bien assez tôt.

Yian est étrange depuis ce matin. Il ne cesse de gigoter et voulait faire venir les filles à l'entrepôt pour prendre ma décision.

« Pour qu'elles croient qu'on va les tuer ? » avais-je rétorqué.

Je plisse le front depuis le début de cette journée, le trouvant bien trop inhabituel pour ne pas suspecter qu'il s'est passé quelque chose dont il ne veut pas me parler. Le pourquoi du comment m'est indéchiffrable. Je compte bien lui tirer les vers du nez lorsque nous quitterons la Russie après avoir choisi ma partenaire.

Heureusement, nous arrivons enfin au Nebesa et empruntons l'entrée de service, constamment gardé, pour nous rendre directement au bureau du boss. Je ne peux ignorer mon palpitant qui s'emballe légèrement dans l'espoir de la voir. Je ne devrais pas désirer tout ceci sans risquer de lui attirer des problèmes. Avec mon statut, porter de l'affection à quelqu'un peut être bénéfique, et avec le père que j'ai ce serait du suicide. Surtout lorsqu'il s'agit d'une prostituée, et donc quelqu'un de peu recommandables pour mon rang.

Pourtant, je ne peux penser à autre chose qu'à son visage qui se rapprochait du mien, qu'à cet arc-en-ciel dans lequel je rêvais de glisser mes doigts, qu'à cette peau que je souhaitais ardemment parcourir avec ma bouche.

Il faut que j'éloigne toutes ses pensées, et cela s'avère facile, puisque je refroidis à l'instant où je croise le regard de mon père et de sa femme. Dimitri s'empresse de venir me serrer la main avec un hochement de tête respectueux. Puis, c'est Cynthia qui s'avance d'une démarche assurée, autoritaire. Son œil brun doré percute le mien. Cette femme n'a peur de rien, alors qu'elle n'a pas grandi dans la Bratva. Sa famille n'avait aucun lien avec notre monde et avait d'innombrables problèmes d'argent. C'est quand elle a rencontré Mikhaïl, et qu'elle s'est laissée envoûter par ses belles paroles qu'elle a tout quitté pour nous rejoindre. Mon père ne voulait pas d'elle lorsqu'il a repris la tête de la mafia. Avec ses capacités dans les langues et la négociation elle a su se faire sa place. À croire que le gène de la criminalité coulait dans ses veines. Je lui fais un vrai baisemain, avec tout le respect que je lui porte, bien que son mariage m'exècre. D'ailleurs le zmeya (serpent) n'est pas loin derrière elle et me salue d'un signe du menton. Il est rare qu'il me serre la main, il sait pertinemment que je ne peux pas l'encadrer, alors plus il se tient loin, mieux je me porte.

— Pourquoi Mikhaïl est-il ici ? glissé-je froidement à mon père en venant l'embrasser.

Je ne supporte réellement pas sa compagnie et avec ce qu'il nous a fait je ne comprends pas comment le roi peut tolérer sa présence. Force est de constater que sa trahison n'a plus aucun poids alors qu'il a bien failli couler la Bratva, comme elle a coulé il y a dix ans avant qu'on ne la reprenne.

RADUCHKA T1 (terminé), T2 (en cours)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant