Calsifer

Chapitre 1 - Elise

Je la regardais, cachée derrière un mur tandis qu'elle vivait sa passion pour le Théâtre en souriant, qu'est-ce qu'elle était belle lorsqu'elle souriait...
Je ne serais pas capable de dire quand est-ce que mon obsession pour elle a débutée, quand est-ce que je suis tombée, amoureuse de cette fille.
Son merveilleux sourire, malgré une dentition imparfaite, ses cheveux coupés carrés complètement blancs, ses multiples piercings aux oreilles ainsi qu'au nez, le Septum a toujours été un gros point faible pour moi...
Je pourrais me perdre inlassablement dans la noirceur passionnante de ses yeux, la façon qu'ils ont parfois de briller, tel des étoiles dans la nuit absolue.

Se grain de beauté, juste au-dessus de la lèvre, sa façon d'être, de se comporter, ou simplement de rire... Son rire, son putain de rire magnifique...
Combien de fois ai-je appelée son répondeur uniquement pour l'entendre rire dessus ? Je suis si ridicule. Mais c'est comme ça que rend l'amour non ? Ridiculement niaise ? Ridiculement passionnée ?

Je pourrais dire que je l'aime, que je suis même folle amoureuse d'elle, et pourtant, je ne fais que l'observer continuellement, par le couloir menant à la salle de Théâtre...

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Depuis la rentrée, uniquement trois petits jours, je la regarde.
Je la regarde lorsqu'elle joue sur scène, lorsqu'elle improvise des histoires, des scénarios tous aussi émouvants les uns que les autres, elle était si douée pour faire ressentir les choses...
Sa bague sur le pouce, qu'elle fait continuellement tourner lorsqu'elle se perd dans ses pensées, je jurerais la connaitre depuis toujours, et pourtant, c'est seulement depuis cet été, dans la pré-admission pour ceux qui n'ont rien à faire du temps dans leur famille, mieux logés, mieux nourris, et plus heureux ici. C'est si malheureux à dire.

Pourtant, c'est là, lors d'une misérable soirée dans les bois, que je l'ai vue.
Une longue robe blanche drapée, des dessins dorés sur le visage, des bijoux ornaient son cou, son front et ses bras, ses mains possédaient une dizaine de bagues diverses.
Un liner très prononcé lui donnait un air si sérieux, si passionnelle, si excitante, son rouge à lèvre tirait sur le bordeaux, on ne voyait d'ailleurs que cela, ses magnifiques lèvres pulpeuses, l'arc prononcé, bien dessinées...
Ce soir-là, une partie de mon âme s'est mêlée à la sienne, elle ne m'appartient plus, je lui appartiens déjà à petite dose, et pourtant, elle ne connaissait même pas mon existence.
C'est fou, serait-ce ça, le coup de foudre ? Les flammes jumelles ? Les Âmes Sœurs ?

Avec Kali, nous nous étions inscrites au club de Théâtre, je l'avais plus poussée à me suivre que l'inverse pour être franche, mais je crois avoir découvert qu'elle était très compétitrice, car à la vue du prénom de Virginia sur la feuille, elle avait signée plus vite que moi-même.
Aujourd'hui, nous avions de l'improvisation à faire, je remercie Dieu que Kali ai choisie Vivi, grâce à son choix généreux, très étonnant de sa part, Louise et moi étions les dernières, mises en duo par la chance, ou le destin ?
Qu'importe, aujourd'hui, j'étais déterminée à tout lui dire, tout lui avouer, à quoi bon perdre du temps, à quoi bon espérer si elle ne ressent rien ?

Notre professeur aux allures de cinglé nous invite à monter sur scène après le fiasco de Kali et Virginia, nous étions l'une face à l'autre.
Mon cœur battait si vite, si fort, même lui souhaitait quitter mon corps pour la rejoindre elle...

Je m'approchais d'elle, angoissée, mais si absorbée par son regard, elle semblait si douce, si tendre, et si dure à la fois, car ses yeux et son look légèrement rock lui durcissait l'allure, mais bordel ce que cela la rendait sexy.
Je plongeais mes yeux dans les siens, je bégayais une première fois, et son chuchotement tout en souriant, pour me rassurer confirmait mes ambitions, il fallait que je tente le tout pour le tout.