Chapitre 5 : Les projets tombent à l'eau

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SHANA :

L'information mit un certain temps avant d'être comprise par mon cerveau. Je sais à quel point Eli veut des enfants. Et elle n'en veut pas qu'un seul. Je sais aussi à quel point Fred veut être père. C'est la raison pour laquelle ils m'ont viré de chez eux après tout...

J'ouvre la bouche pour dire quelque chose. Mais quoi ? Qu'est-ce que je peux dire dans cette situation ? Ma main caresse encore le dos d'Eli qui pleure actuellement toutes les larmes que son corps puisse lui fournir. J'essaye de comprendre, malheureusement je n'y arrive pas.

- Explique-moi, sil te plaît, demandais-je encore abasourdie.

Eli essuie brutalement ses yeux puis son nez et déballe tout d'un seul coup sans même prendre la peine de respirer.

- Il y a deux semaines on est allés faire des tests. Ça fait des mois et des mois qu'on essaye mais en vain, je mettais ça sur le fait que tu sois là, dit-elle en me jetant un regard timide. Tu étais toujours avec nous donc on ne le faisait pas souvent. Quand Fred ma proposé de faire ces tests, honnêtement je n'y croyais pas du tout, j'en rigolais, je pensais qu'il n'y aurait rien. Mais on a reçu les résultats aujourd'hui et..., elle ne finit pas sa phrase. Quelques larmes roulèrent sur ses joues déjà mouillées. Elle les essuya vivement. Je je sais pas quoi faire, m'avoua-t-elle. Jai couru chez toi dès que j'ai su, ajouta-t-elle.

Je m'agenouillai devant elle et pris son visage dans mes mains. Son regard triste me déchira le coeur. Eli était mon tout, ma meilleure amie, ma seule réussite, mon âme soeur amicale et la voir dans cet état me rendait infiniment malheureuse. Je lui souris, et au moment ou je m'apprêtais à lui répondre elle osa :

- Est-ce que... Est-ce que tu crois que je devrais le quitter ?

J'étais profondément offusqué de cette question, je faillis même éclater de rire mais je me ravisais. Non, elle ne le voulait pas, mais elle était tellement perdue et désespérée quelle y pensait. Je me devais donc de la remettre dans le droit chemin, et vite.

- Eli enfin, soupirai-je.

Je me relevai. Son regard à nouveau pleins de larmes me suivit tandis que je faisais les cents pas dans la pièce. Je me rassis à côté delle et pris ses mains tremblantes dans les miennes. Je soutins son regard triste pendant quelques secondes. Puis me décidai enfin à prendre la parole. Elle avait besoin de mon soutien, je n'allai pas la décevoir.

- Tu vas déménager, dis-je. Je ne suis plus là, tu n'as plus à me cacher et nos comptes en banques débordent d'argent pas encore utilisé, déclarai-je en ne lui laissant pas le temps de répondre.

- Mais, essaya-t-elle.

- Non, la coupai-je encore une fois. Eli, écoute-moi. Tu vas déménager. Tu vas acheter une grande maison et prendre un congé. Fred aussi. Tu n'as que 23 ans bordel ! Mexclamai-je en haussant le ton. Tu as encore le temps de penser à toutes ces choses là, tu n'as pas besoin de tomber enceinte maintenant. Et puis même, tu peux adopter ou faire la FIV ou vous pouvez encore réessayer. Être infertile ça veut absolument rien dire et surtout ça détermine pas votre avenir. Donc maintenant, debout, tu as une maison à vendre, et surtout tu en as une à acheter.

Tout ce que je disais allégeait son coeur meurtri et je le voyais bien. Il était temps pour elle de prendre un nouveau départ. Elle le méritait, j'en étais sûre et certaine. Un faible sourire illumina son visage. Elle se leva et me serra dans ses bras.

- Je t'aime, Shana.

Mon coeur se serra, je n'avais pas l'habitude de ce genre de déclarations. Mais l'entendre me fit le plus grand bien.

- Moi aussi ma belle, lui répondis-je en lui rendant son étreinte.

On resta un moment comme ça, enlacées. Ma meilleure amie fut la première à briser le silence.

- Et tu vas faire quoi toi, pendant tout ce temps ? Et puis ta salle dentraînement ? Enchaîna-t-elle à présent heureuse.

- Je compte sur toi pour en avoir une dans ta nouvelle maison, la taquinai-je.

Elle m'embrassa sur les deux joues et sortit de ma maison aussitôt.

Je débarrassai la table, fit la vaisselle et partit me coucher morte de fatigue. Le contact avec le froid de mes draps me fit réaliser : j'allai arrêter de voler.

Du moins de faire des gros coups. Rien ne m'empêchai de voler le porte feuille dun gros riche de temps en temps. Ça restait néanmoins la première fois que j'allai faire une « pause » dans mon métier si passionnant. Et aussi bizarre que cela puisse paraître, ça me faisait peur.

La seule note positive demeurait Alex. Si j'arrêtais, il arrêtait aussi non ?

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Kisses for you bitches

The Gazelle's Hunt [En réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant