ATHENA

26

Benicio

— Tu dois te reprendre mec. Me dit Diego. Ne laisse pas la petite américaine te montée à la tête, je l'aime bien, c'est mon amie et elle est cool, mais je vois bien l'effet qu'elle a sur toi et...

— Diego ?

— Quoi ?

— Ferme-la.

Mes mots trash surprennent mon meilleur ami qui arque un sourcil, prenant une mine offensée avant de porter sa main à son torse, notre silence faisant régner le calme dans le bar vide.

— Je suis profondément blessé par cette injure ! Rétorque-t-il sur sa voix aiguë caricaturale. Vous me décevez mon sir.

Ses pitreries me font lever les yeux au ciel, et je me contente de finir mon verre sans un mot. Je sens le whisky me brûler la gorge, mais j'aime bien cette sensation, ça me rappelle que je suis toujours vivant.

Peut-être qu'il a raison, peut-être que je laisse Athena m'atteindre un peu trop. Mais je n'y peux rien, ses foutus yeux marron encadré par ses splendides cheveux auburn m'ont eu dès le début...

Putain, mais je ne peux pas, c'est interdit.

Et depuis quand je respecte les interdictions ?

Je me suis toujours donné mes propres limites !

Mais pas avec Athena, elle, elle doit rester purement professionnelle.

Et pourtant, sa voix angélique qui fait raisonner son accent américain, ses taches de rousseur, sa peau pâle, ses cheveux ondulés s'arrêtant au milieu de son dos, ses yeux marron chocolat, son corps. Putain ses fesses... ses hanches et sa taille fine, sa poitrine chaque fois bien trop mise en valeur avec un simple haut. Tout, absolument tout, chez elle semble avoir été bâti par des Dieux, elle-même est une déesse comme son prénom l'indique, mais je dois résister et continuer à la repousser. J'avais déjà fauté l'autre soir en m'ouvrant à elle, je n'avais pas le droit de faire une autre erreur, si elle est ici, c'est seulement pour le travail et rien d'autre. Pas de divertissement, pas de plaisir personnel, juste du travail, et uniquement du travail.

Je secoue la tête pour me sortir de ma contemplation imaginaire avant de lancer un regard à ma montre. Dans un soupir, je finis mon verre et ce fut le signal pour Diego d'y aller, me laissant seul à ce bar, seul pour réfléchir durant un millième de seconde avant que Gabriel n'arrive pour se plaindre de mon léger accrochage avec son homme hier soir. Je n'avais rien fait de mal, seulement... protéger ce qui est à moi, je pense que tout le monde aurait fait ça. Et sur ce point, je trouve que je ressemble bien trop à mon fils de pute de père, moi qui ne voulais absolument pas lui ressembler, il semble que j'ai échoué.

Dans une dernière tentative discrète avant que l'autre n'arrive, je m'assure que mon oreillette est bien fonctionnelle avant de reposer l'une de mes mains sur mon verre vide, la seconde près de mon arme, sans pour autant la toucher.

— Tuer mon homme en plein milieu d'une foule dans un club, c'est pas cool.

Sa voix raisonne jusque dans mes oreilles, et son accent argentin me permet de le reconnaître aussitôt, alertant d'avance mes sens puisque mes yeux suivent le chemin de ma hanche autour de laquelle est accroché mon flingue.

— Il a sorti son flingue, il n'a pas respecté l'accord. Déclarais-je, indifférent. Il voulait quelques choses qui n'est pas à lui, il a payé le prix de sa gourmandise.

Mon ton ne semble pas plaire à Gabriel, puisque je peux voir la veine de son front palpiter alors qui s'assoit à mes côtés et commande un verre. Son regard noir se pose sur moi, ses cheveux blonds bien plus longs que la dernière fois désormais attachés en un chignon. Pas malin tout ça, il devrait pourtant le savoir, lui qui aime utiliser les cheveux.