CHAPITRE 1

132 7 0
                                    

MAIA

Il sera là. Comme les autres, il sera là pour célébrer non seulement la fin de la saison, mais aussi leur départ pour l'université. Nous avions été invités par les Wright à venir célébrer ces occasions autour d'un buffet et de quelques coupes de champagne. À dire vrai, ce n'était rien d'autre qu'une autre de leurs réceptions onéreuses pour se pavaner et afficher leur fortune.

Je n'apprécie pas forcément ce genre de rassemblement, mais étant donné que mon frère était l'un des sujets de la fête, je me devais d'être à ses côtés. Remettant les bretelles de ma robe en place, j'ai traversé la salle à manger à toute allure pour me précipiter dans la bibliothèque. Je m'y cachais chaque fois que je venais ici. J'ai un coin à moi dans chacune des propriétés des amis de mes parents, où je peux échapper à la pression instaurée par les riches. Du coin de l'œil, j'aperçois Elizabeth, la gouvernante des Wright, qui arrive vers moi. Je me suis arrêtée.

— Votre père vous cherche, mademoiselle Gesber.

Je me suis retournée pour lui faire face.

— Dites-lui que je me suis perdue ou pire, que je suis rentrée.

— Je ne peux pas mentir à votre père, mademoiselle.

— Eh bien, dites-lui tout simplement que vous ne m'avez pas trouvée, répondis-je sèchement.

Être le petit porte-clés de mon père m'exaspère au plus haut point. Il s'obstine à vouloir me présenter à tout un tas de personnes influentes, mais honnêtement, je m'en fiche. Sans lui laisser l'occasion de répondre, je repris ma route. Arrivée à la bibliothèque, je ne pus m'empêcher de sautiller de joie en la découvrant déserte. Je me ruai sur l'une des grandes étagères pleines de livres, prête à trouver celui que je vais lire. Je déposai ceux qui avaient réussi à retenir mon attention sur la petite table à côté. Tandis que les autres, je les jetais par-dessus mon épaule. J'avais deux bonnes heures devant moi, j'aurais tout le temps de les ramasser et de les remettre en place avant la fin de la réception.

— Apparemment, tu as vraiment l'impression d'être chez toi ici.

Une voix grave, que je connais bien, me fit sursauter.

C'est pas possible, pas possible. S'il vous plaît, faites que ça ne soit pas lui.

Il est assis là dans la pénombre, dans l'un des fauteuils au fond de la pièce, buvant ce qui me semble être du whisky. Sentir son regard sur moi me fait frissonner de tout mon être. Depuis combien de temps me regardait-il en silence ?

— Alek, qu'est-ce que tu fais là ?

— Eh bien, je suis chez moi, Maia. Je n'ai pas le droit ? dit-il en prenant une gorgée du liquide ambré.

— La fête est pour toi. Tu ne devrais pas rester enfermé ici, ajoutai-je.

Il pose son verre vide, se lève et franchit rapidement la distance qui nous sépare. Son regard ennuyé se fixe sur moi, la petite sœur d'un de ses meilleurs amis. Je refuse de détourner les yeux, déterminée à montrer que sa présence ne m'affecte pas. Je connais Aleksander Wright depuis... toujours, en fait. Honnêtement, notre rencontre est plus due au hasard qu'autre chose. En tant que membres de la riche communauté de Whale Cove, une île au large des États-Unis, on a tous été obligés de grandir ensemble. Je n'ai jamais été en bons termes avec les amis de mon frère, Mekael, et ce n'est pas aujourd'hui, jour de fête, que ça va changer.

— Toi, tu devrais te mêler de tes affaires. Cette soi-disant fête n'est pas pour moi, c'est pour mes parents, dit-il d'un ton sec.

— Inutile d'être aussi cassant, dis-je.

𝐖𝐡𝐚𝐥𝐞 𝐂𝐨𝐯𝐞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant