𝐍𝐞𝐬𝐬𝐚𝐲𝐞𝐦 | 𝐔𝐧𝐰𝐚𝐧𝐭𝐞𝐝 𝐋𝐨𝐯𝐞 [ CORRECTION]

15 𝚂𝚘𝚕𝚒𝚝𝚞𝚍𝚎

𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚚𝚞𝚒𝚗𝚣𝚎

𝙸 𝚉 𝚈 𝙰 𝙽
🚬

Le silence de la chambre me presse, il m'étouffe presque. Je me laisse tomber sur le lit, ma tête posée contre l'oreiller, mais je ne trouve aucun réconfort. Cette pièce, ces murs qui m'entourent, ils sont censés être ma sécurité, mon refuge. Pourtant, ils me rappellent ce vide, cette solitude qui m'habite, cette culpabilité qui me ronge.

J'ai grandi avec l'idée que la famille était tout, que l'amour d'une mère pouvait guérir n'importe quelle blessure, que la paix était un rêve à atteindre. Mais à présent, tout ce que j'ai, c'est ce poids sur mes épaules, une présence invisible mais oppressante, et des souvenirs qui me frappent chaque fois que je ferme les yeux.

Je me relève brusquement, la colère m'envahissant à nouveau, cette colère qui me fait dire des choses que je ne pense pas, qui me fait agir de manière impulsive, sans réfléchir aux conséquences. Je me dirige vers le bureau, feuilletant des papiers, jetant un coup d'œil à ces lettres non ouvertes, ces messages jamais envoyés. Le passé m'oppresse, me rappelle à quel point j'ai perdu de vue ce qui était vraiment important.

J'attrape un stylo, écris sans même penser à ce que je fais, mes pensées déversées sur le papier comme une catharsis :

"Qu'est-ce que je deviens, maman ? Est-ce que tu vois où je suis ? Est-ce que tu sais à quel point j'ai essayé de tout effacer, mais que je continue à échouer à chaque pas ? Comment continuer à avancer quand on porte un héritage aussi lourd ?"

Je ferme les yeux, une larme solitaire coulant sur ma joue, me rappelant que même la douleur a sa propre forme de paix. La paix que j'ai cherchée toute ma vie, et peut-être que je la trouverai enfin. Mais pour cela, il faut d'abord que je me trouve, moi. Avant d'être capable de guérir, de réparer ce qui a été brisé, il faut d'abord que j'accepte tout ça : la colère, la douleur, les regrets, tout ce qui me constitue. Et, peut-être, un jour, je trouverai la paix que j'ai toujours cherchée.

Je suis là, assis dans le silence lourd de ma chambre, mon regard rivé sur ce tableau accrochée au mur. "Paix". La paix dans tes bras. Les mots me frappent comme des coups de poignard, et je me demande si, en fin de compte, je les mérite. Ma mère, elle m'a offert cette phrase, elle y croyait, elle y croyait vraiment. Mais est-ce que je le mérite vraiment ? Est-ce que j'ai mérité toute la tendresse qu'elle m'a donnée, toute la douceur de ses bras quand le monde me faisait mal ?

Je ferme les yeux, et les images de tout ce que j'ai perdu me submergent. J'entends encore sa voix, j'entends encore ses rires, je sens encore son parfum, et ça me déchire. Pourquoi elle ? Pourquoi moi ? Pourquoi ai-je été si faible pour ne pas pouvoir la protéger, pour ne pas avoir pu la sauver de tout ça ?

J'entrouvre les yeux, les fixant sur le tableau, cette phrase qu'elle adorait. Mais au fond, il y a cette question qui résonne sans cesse dans ma tête, comme un écho de tout ce qui a été brisé, tout ce qui m'échappe. "Meritais-je la paix qu'elle me donnait ? Est-ce que ses sourires et ses larmes étaient à la hauteur de ce que j'aurais pu faire pour elle ?"

Le simple fait de penser à tout ça, à ce vide que je ressens, m'empoisonne, m'enferme encore plus dans cette spirale de solitude. Je suis à la fois en paix et dans un chaos total, comme si les deux côtés de ma vie étaient condamnés à s'affronter pour toujours.