Ah, le genre...
Beaucoup d'entre vous le savent déjà : je suis non binaire. Mais savez vous ce que ça implique ? Savez vous comment ça me fait me sentir, dans cette société sexiste et genrée ? Cette question a-t-elle au moins traversé votre esprit ? Ou votre réflexion s'est elle arrêtée aux mots, sans chercher à comprendre leur sens ? Un petit, "on t'accepte comme tu es", et ça repart ? Comme avant ?
Navré, c'est pas comme ça que ça fonctionne. Alors, je vais rafraîchir quelques neurones. Que ce soit les miens, ou les vôtres.
Je suis non binaire. Je le sais depuis la première. Deux ans, donc. L'été suivant, je suis parti en colo. Et j'ai voulu tester. Où est le mal à vouloir un peu de iel ? Mais la réalité nous rattrape. Qu'en est-il de l'accord ? Comment éduquer tout un entourage, quand on n'a, soit même, jamais eu de tel modèle ?
Donc, j'ai abandonné. Le iel ne pouvait pas marcher, c'était impossible. Beaucoup trop compliqué. Et puis, Fuck le genre, non ? À quoi bon se mettre dans des cases ? Autant considérer que tous les pronoms me vont, et suivre le flot.
Ça m'allait très bien. J'ai fait plusieurs coming out. Je voulais que ce soit visible, pour ne pas avoir à donner d'explications. J'ai même fait un discours à ma classe. Ça me plaisait. Ça me suffisait.
Mais, au fond, est ce quelque chose a changé ? Mon corps est toujours le même. La vision des autres est toujours la même. J'ai beau avoir ouvert des portes, on ne me donne toujours que du féminin.
Problème : je ne suis pas une fille. Pas un garçon, non plus, si jamais ça venait à l'esprit de quelqu'un. Juste un être humain.
Alors, s'il vous plaît. Regardez moi tel que je suis.
Je sais, c'est compliqué. Tout un langage à réapprendre, tout ça tout ça.
Spoiler 1 : il y a, peut être, quelqu'un de plus touché que la personne qui parle, lorsqu'il s'agit de genrer quelqu'un d'autres.
Spoiler 2 : le français, c'est pas toujours genré. Les mots épicènes, ça existe. Les prÉnoms, ça existe. Et il s'avère que j'aime le mien. Même sans trouver d'alternative directe, on toujours jouer sur les accords. Après tout, ce n'est qu'une question d'habitudes.
C'est pas facile de changer ses habitudes. Mais ce serait pas ça, justement, changer une société ?
Je ne vous demande qu'une chose : la prochaine fois que vous parlez à quelqu'un... Posez vous des questions.