3 STELLA

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J'attrapais Nick par le bras. Je n'en revenait pas. Il était ivre mort, je savais conduire, certes, mais je ne retrouverais pas mon chemin toute seule. J'avoue que j'avais un peu bu aussi, mais pas au point de perdre la raison. J'activais le GPS de mon téléphone et le glissa à côté du volant.
Nicholas, qui était adossé sur la voiture, parlait dans le vide.
- T'es une chevalière princesse ? Nan parce que sans déconner t'es super bonne. Disait-il.
- Merci, mais rentre dans la voiture. Dis-je.
- Ou sinon quoi ? Riposta Nicholas.
- Sinon, je t'assome. Dis-je.
- Wow du calme poulette ! Cria Nick alors que j'essayais de la faire rentrer sur le siège passager de sa Range Rover.
Super ma première soirée en sa compagnie ! Quand je réussi enfin à le faire rentrer dans la voiture et lui mettre la ceinture, il se mit à rêvasser.
- Oulala, elle tangue cette voiture !
Je ne pouvais pas m'empêcher d'avoir un petit rire.

Quand on arriva chez nos parents, Nick sortit de la voiture en premier, et je dus courir pour le rattrapper.
- HÉ OH ! Y'A QUELQU'UN ?! Criait-il.
- Chut, tu vas réveiller tout le monde ! Dis-je, en lui mettant la main sur la bouche.
- Cocorico... Disait Nicholas, d'une voix plus faible.
- Appuie-toi sur mon épaule. Dis-je, en passant le bras de mon demi-frère autour de mes épaules.
On entra dans la maison et on commença à monter les escaliers, que à peine, il commença à me parler de ses playmobils.
- J'en avait un il s'appelait Derek, tu sais pourquoi ?
- Non, mais je suppose que je vais être obligée de le savoir ? Dis-je.
- Parce que y'avait un mec dans ma classe, il s'appelait comme ça, et je l'aimais pas, donc du coup, je le comparais à un playmobil. On a pas de la tequila ? Demanda Nicholas.
- Non y'en a plus.
J'osais entrer dans sa chambre, qui était propre et rangée, et le déposa sur le lit.
- Dors, maintenant, je t'ai mis une bassine, une serviette, et des dolipranes avec un verre d'eau au cas où. Dis-je.
- Mmh... Dégage. Dit Nicholas.
Je n'avais pas aimé sa façon de me remercier, mais il avait trop bu, alors, c'était en quelques sortes "pardonnable".

Le lendemain matin, je descendis à la cuisine, et je croisa ma mère, qui buvait son café en peignoir.
- Bonjour, ma puce. Dit-elle.
- Salut. Dis-je.
Je vis Nick, sortir sa tête de derrière la porte du frigo, et il me souria.
- Alors, tu t'es sociabilisée hier soir ? Demanda ma mère.
- Ouais, c'était bien, y'a pire comme soirée. Dis-je en foudroyant Nicholas du regard.
Ma mère se leva. Je crois qu'elle avait compris qu'il valait mieux qu'elle s'en aille avant que j'explose.
- On est rentrés comment hier soir ? Demanda Nick.
- En bagnole de flics. Dis-je.
- Quoi ?! La soirée s'est mal finie ?
Je souria.
- Mais non crétin, c'est moi qui ai conduit. T'en fais pas j'ai pas fait de mal à ta bagnole. Ah et, tu es vraiment intenable quand tu es bourré.
- J'ai dit quoi comme conneries ?
- Tu me parlais de Derek le playmobil, tu as dit que la voiture tanguait, que j'étais une chevalière, tu as crié, mais heureusement, personne ne t'as entendu, et tu a fait le bruit du coq. Il faut que je continue ?
- Non, merci. C'est toi qui a mis les dolipranes sur ma table de chevet ?
- Oui, et comme remerciement, tu m'as dit dégage. Dis-je, entre deux gorgées de jus d'orange.
- Je ne serais plus jamais ivre. Se contenta de dire Nicholas.
- Pourtant tu as l'air rayonnant pour un lendemain de soirée ! Dis-je, avec un faux entrain.
- Tu te crois drôle ?
- C'est la réalité. Répliquais-je simplement avant de filer.
Une main retint mon bras.
- Attends ! Dit rien aux parents ok ?
Nicholas avait des yeux qui me suppliaient.
- Pourquoi je leurs dirait ? Dis-je, avant de lui arracher mon bras qui était entre ses doigts au toucher agressif et agréable en même temps.
Je me dirigea vers le jardin, pour lire sur un transat. J'attrappa mon livre sur la table et m'installa sur le transat avec mes lunettes de soleil.
– Tu lis quoi ? Disair la voix de Mark.
– Un amour éternel. Dis-je.
– Tu sais, Stella, je sais que c'est dur pour toi, mais je veux que ru te sentes comme chez toi ici, que tu ai une famille. Je suis content que tu sois ici.
– Je ne peux pas en dire autant, Mark. Dis-je.
– Veux tu venir avec moi, aujourd'hui, tu vas pouvoir voir ce que je fais.
– Non merci, j'ai des cartons à déballer. Une prochaine fois, peut-être.
Je ne voulais pas de rapprochement avec Mark. Je ne le détestait pas, il rendait ma mère heureuse, mais pas moi. Tant pis. J'avais l'habitude de céder ma place aux autres, de m'effacer, me faire toute petite.
– Pas de soucis. Disait mon beau-père.
Je le sentais très optimiste.
Une fois qu'il fut parti, je n'arrivais plus à me concentrer sur mon livre. Je monta dans ma chambre.
Sur mon lit, il y avait une lettre. Je l'ouvrit.

" Stella, comment tu vas ? Je ne t'envoie pas de SMS car je savais que tu allais les ignorer. Juste pour te dire, que malgré la distance, on peut être ensembles. Rien ne nous l'empêche.
Je t'aime,
Drew "

Drew avait raison. En plus, je l'aimais encore. Mais, je faisais un blocage. Je ne pouvais pas. En réalité, je ne savais pas vraiment si je l'aimais. Je lui envoya un message.

" Drew, on peut rester amis. Je ne veux pas me sentir forcée, d'être rattachée à quelqu'un de San Francisco. J'ai aussi réalisé que je ne savais pas si je t'aimais réellement, et je ne veut pas te faire souffrir. Bisous. "

Il avait vu le message et avait répondu par "ok". Ça me soulageait. Je pensait qu'il allait vraiment me faire la tête, ou pire qu'il ne me calculerait plus.
On toqua à ma porte.
– Maman, entre. Dis-je.
– C'est pas maman.
Je me retourna.
– Nicholas ? Qu'est-ce que tu fous là ?
– Je pensais que tu balancerai tout à ta mère ce matin. Pourquoi tu l'as pas dit ?
– Je sais pas, tu veux que j'y aille ?
– Non. Tant que tu dis rien... La prochaine fois, ne viens pas avec moi.

Je n'avais pas l'intention d'écouter ce qu'il m'avait dit.

Toi, Moi, Et Nos Travers Où les histoires vivent. Découvrez maintenant