𝐍𝐞𝐬𝐬𝐚𝐲𝐞𝐦 ✍🏼 | « Plus D'amour A Donner Si C'est Pas Lui » [ CORRECTION]

2.3

N E S S A Y E M
✍🏼

Un bruit sourd. Lointain. Comme un écho qui se répercute dans mon crâne. Je ne sais pas où je suis. L’air est épais, chargé d’une odeur que je ne reconnais pas. Quelque chose de métallique. Ou peut-être de brûlé.

J’essaie de bouger, mais mon corps refuse de répondre. Mes muscles sont lourds, comme s’ils étaient cloués à un sol invisible. Une sensation glacée serpente le long de ma colonne vertébrale, me faisant frissonner. J’ouvre les yeux, mais je ne vois que du noir. Une obscurité totale, suffocante.

Puis, une voix.

— Nessayem…

Mon souffle se bloque. Qui m’appelle ?

Je ne bouge pas. Je ne peux pas bouger.

— Nessayem… Tu croyais pouvoir fuir ?

Mon cœur cogne contre ma poitrine, affolé.

Je tente de me redresser, mais mes bras sont comme attachés, retenus par une force invisible. Une douleur diffuse irradie de mes poignets, et je réalise alors.

Je suis ligotée.

Je veux hurler, mais ma gorge est sèche. Aucun son ne sort.

Un bruit de pas résonne. Lents. Précis. Comme si la personne qui s’approche savoure chaque instant.

Puis, la lumière jaillit. Une lampe suspendue au plafond s’allume brusquement, m’aveuglant un instant.

Et c’est là que je le vois.

Ces yeux clairs.

Ce sourire.

Adem.

Mais quelque chose cloche. Son regard est différent. Plus sombre. Plus froid.

Je déglutis avec difficulté.

— Pourquoi… ?

Il sourit davantage, s’accroupit devant moi, me scrutant avec cette intensité dévorante.

Adem — Parce que tu es déjà tombée, Nessayem.

Il attrape mon menton, me forçant à le regarder dans les yeux.

Adem — Et personne ne sort des abysses.

Un frisson me parcourt.

Puis, tout redevient noir.

C'était mon imagination.

Le noir s'efface brusquement, comme si quelqu’un avait tiré un rideau devant mes yeux. L’air autour de moi redevient léger, la pression disparaît. Mon corps n’est plus figé, mes poignets ne me font plus mal.

Je cligne des yeux. Je suis toujours debout, en pleine rue. L’odeur du pain flotte encore dans l’air, les voitures passent au loin, et le monde continue de tourner comme si de rien n’était.