Tes beaux yeux tristes et sombres m'ont regardée.
J'y ai vu tant de souffrance, tant de détresse,
Dans ces instants, criminels de lucidité !
J'aurais pu exaucer la pire des promesses...
Sursaut de lassitude : le passé fait mal ;
Cortège de fantômes pour celle qui prend.
Oh ! Retrouver ce passé qui pourtant m'empale,
Pour retarder cet incontrôlable présent !
Elle n'est pas pressée... Elle guette, c'est tout.
Elle prend son temps : tu lui appartiens déjà.
Ma main frôle ton cou, lien fragile entre nous
Peu lui importe, puisqu'elle le brisera.
Je regarde ton corps qui n'est plus que souffrances,
Et c'est mon âme qui est en train de saigner,
La Mort t'a griffée ; injuste est mon impuissance.
Tes yeux supplient... je voudrais tant te délivrer.
Certitude, attente, empoisonnent mon esprit.
Mes paroles, futiles, voudraient t'apaiser.
J'ouvrirais pour toi les portes du paradis, ...
Si, de toi, je ne souffrais de me séparer.
Je continue à vivre, malgré ton absence
Mais j'ai mal chaque jour depuis que tu n'es plus là.
La Mort t'a délivrée, balayant tes souffrances ;
Pour m'en faire hériter, en souvenir de toi.
