Chapitre 2

269 15 3
                                    

Pour ne pas changer Hermione était à la bibliothèque, elle cherchait désespérément un roman digne de ce nom. À cette heure de la matinée, l'endroit était totalement vide. La bibliothécaire lui sourit de loin, adorable, Hermione l'appréciait énormément. La jeune femme vit le livre qu'elle cherchait à plusieurs centimètres au-dessus de sa tête, obstinée elle n'utilisa pas sa baguette et se mit sur la pointe des pieds pour attraper son livre. Elle sentit soudain quelqu'un derrière elle, une présence invasive. En deux-trois coups de mains, Hermione se retrouva par terre surplombant un homme d'une trentaine d'année, il tenait le livre qu'elle essayait d'attraper.

— Désolé, s'excusa la jeune femme rouge de honte.

— Pardon, s'excusa en même temps l'homme.

Le malaise. Les joues rouges, ils étaient tous les deux aussi doués socialement qu'une cuillère à soupe en compagnie d'une armada de couteau à pain. Secouant la tête pour retrouver ses esprits, Hermione tendit la main à son interlocuteur, ses cheveux châtain lui arrivaient un peu au-dessus des épaules et ses yeux noisette luisaient d'intelligence.

— Hermione, se présenta-t-elle une fois qu'il fut relevé.

L'un comme l'autre préférait éviter un nouveau contact physique, aucune poignée de main ne fut échangé.

— Spencer Reid, annonça-t-il. Je crois que vous essayez d'atteindre celui-ci,... Jules Vernes ?

La sorcière saisit son livre, frôlant par la même occasion les doigts de Mr Reid. Son corps entier se couvrit d'un frisson incontrôlable, c'était aussi léger qu'une plume pourtant ce bref contact permit à la jeune femme de ressentir toute la chaleur émanant de cet homme.

Il n'avait vu que le dos du livre, pas même l'ombre d'un titre où d'une note d'auteur mais rien qu'à sa couverture le docteur parvenait à en deviner l'auteur.

— Vous êtes un fin connaisseur Mr, c'est le Secret de Wilhelm Storitz.

— Je sais, répondit machinalement Spencer.

Il était rare qu'il parle avec des étrangers, encore plus une étrangère mais celle-ci n'était pas grande, elle levait légèrement la tête pour pouvoir le regarder droit dans les yeux, jamais elle n'aurait pu attraper ce livre sans aide.

— Vous venez souvent par ici ? demanda la femme.

Elle paraissait avoir son âge, une petite trentaine, quelques cheveux blancs se perdaient dans sa chevelure bouclée. Spencer remarqua rapidement une petite ride d'inquiétude sur son front et en déduit qu'elle devait avoir une vie stressante. Il s'étonna donc de la voir continuer à lui parler, après la frayeur qu'il venait de lui faire et le ton avec lequel il lui parlait, c'était étonnant. Tout être humain normalement constitué serait parti. Pas elle. Son accent anglais résonnait entre les étagères de la bibliothèque, si bien que Mme Fitz leur jeta un petit regard suspicieux.

— En effet, la bibliothèque est par définition...

— Une salle, ou un édifice où sont classés des livres par catégories consacré à la lecture et l'emprunt, termina la jeune femme automatique. Désolé je vous ai coupé, rougit-elle.

— Sans importance, quel est la racine carrée de 174 ?

—13.1909 mais on pourrait arrondir à 13.2, répondit-elle machinalement. Celle de 395 ?

— 19.8746. Le scandale du monde est ce qui l'offense...

— Et ce n'est pas pécher que pécher en silence.

— Molière.

— Tartuffe 1669, termina la fille.

Le jeu des questions continua ainsi de longues minutes, Hermione se surprit à prendre plaisir à jouer ainsi telle une enfant à répondre à Mr Reid.

La soeur HotchnerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant