Chapitre X

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Némésis

Avril. Kenya, Afrique de l'Est

Ma très chère Némésis,

Tu l'as probablement vu aux informations, oui, j'ai disparu. Mais pas de la manière à laquelle tu le pense. Non, je ne suis pas mort comme beaucoup de mes camarades, je ne suis pas blessé non plus. J'ai été victime d'un coup monté. Tu dois savoir que Juan et moi sommes les seuls à avoir disparu. En réalité, je suis le seul à avoir été réellement enlevé, car celui qui m'a emmené, c'est Juan. Il travaillait avec eux depuis longtemps, étant un agent infiltré au sein l'armée. Leur chef me voulait moi, mais je ne sais toujours pas pourquoi il ne me veut pas mort, mais bel et bien vivant. Pour combien de temps, je l'ignore. Je suis arrivé dans leur base il y a seulement quelques jours. Je suppose que l'endroit où ils me retiennent prisonnier est assez éloigné de la Somalie. À ma grande surprise, je ne suis pas le seul. Je suis enfermé dans une cellule, mais dans les autres se trouvent d'autres hommes. Certains ont le droit à des lits, d'autres à de l'eau. Moi, j'ai le droit de dormir, c'est déjà ça. Je sais que ce n'est pas le moment de plaisanter, mais c'est la seule chose qui me tienne compagnie, excepté les rats. Te connaissant, tu dois être morte d'inquiétude. Ne t'inquiète pas pour moi, je survivrai pour toi, pour nous. J'espère te revoir très bientôt. Ti amo.

Lorentz

Il était là depuis le début, enfermé comme une bête, retenu prisonnier. Il a tenu bon pour moi, parce qu'il m'aime toujours. Je le savais, ça en valait la peine de venir jusqu'ici. Ce Juan est un traître, je le retrouverai et le tuerai pour te venger, Lorentz. Je te le promets

Seconde lettre qui met destiné :

Ma Chère Némésis,

Chaque matin, je me réveille en pensant à toi, et chaque soir, je m'endors avec ton visage dans mes pensées. Je ne sais toujours pas qui m'a enlevé. J'ai seulement rencontré l'un de ses hommes, un individu qui n'es pas des plus chaleureux . Il est grand, métis, avec des yeux sombres que l'aura qu'il dégage, il m'a l'aire lui aussi très craint . Il me surnomme "l'abruti" à croire que mon charme ne l'atteigne pas . Il n'est surement pas gai et heureusement pour moi . Mais je plaint sa femme la pauvre car avoir un mari aussi peu souriant, qui semble dépourvu d'humour, ne dois pas être de tout repos . Il m'a remis ton collier, celui qui appartenait à ta défunte mère, celui que tu gardes toujours autour de ton cou. J'espère de tout cœur que tu te portes bien, et que personne ne t'a fait de mal.

Je souhaite que personne de ton entourage ne soit impliqué dans cette affaire et je prie également pour que tu sois entourée de personnes dignes de confiance. Ici, le temps s'étire à une lenteur insupportable. Chaque minute ressemble à une éternité, chaque heure à une journée, chaque jour à une semaine, et chaque semaine à un mois. Je ne sais pas depuis combien de temps je suis plongé dans cet enfer, mais je rêve de m'en échapper, de sentir à nouveau l'air frais caresser ma peau, de ressentir la chaleur du soleil sur mon visage. Je cherche désespérément un moyen de signaler ma position, mais toutes les issues sont bloquées, les rares fenêtres sont barricadées. On ne quitte cet endroit que pour rejoindre un autre monde, loin de cet enfer. On me donne à peine de quoi survivre : un maigre repas par jour, souvent réduit à des haricots verts et à un peu d'eau. Heureusement, j'ai été formée pour supporter de telles conditions, sans quoi je n'aurais pas survécu à ma première nuit ici. Chaque soir, ils laissent les fenêtres ouvertes, permettant à la brise nocturne de s'engouffrer, apportant un souffle d'espoir dans mes rêves. Mais elle emporte aussi d'autres âmes, pour toujours.

Je suis enfermée dans une cellule relativement isolée, épargnée par la brise glaciale. Je remercie le Seigneur pour cela. Depuis notre arrivée, tant de mes compagnons de cellule ont péri. Certains étaient déjà là à mon arrivée. J'ai sympathisé avec un certain Miran, qui m'a révélé qu'il faisait partie d'un réseau de mafias dirigé par une femme surnommée « la donna in rosso », ce qui signifie « la femme en rouge » en italien. Elle est très redoutée ici, et Miran a été enlevé spécifiquement pour contrarier cette femme. C'est un phénomène rare : un jeune homme dans la vingtaine, aussi musclé que The Rock, tatoué de la tête aux pieds, aux yeux d'un bleu aussi profond que l'océan. Il a les cheveux blonds mi-longs, une grande taille et un accent suédois. Nous parlons souvent en suédois pour ne pas être compris des gardes. Il ne cesse de me dire que sa patronne viendra le chercher et qu'il négociera pour m'emmener avec lui. J'espère sincèrement qu'elle viendra

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