Trèfle à quatre feuilles

2. Confession

2. Confession

Pdv : Ivy

Comme à mon habitude je suis allongée sur mon lit, les jambes relevées contre ma tête de lit avec du The Weeknd en fond et les bruits de Neptune qui s'amuse dans sa grande cage.

Deux semaines se sont écoulées depuis l'annonce du voyage. J'ai tellement hâte de partir. L'ambiance à la maison s'est dégradée et ma relation avec ma mère est de pire en pire. Peut-être que le fait que ce soit bientôt l'anniversaire de la mort de papa joue beaucoup.

Le 29 septembre.

Soit dans cinq jours.

Je soupire bruyamment comme si ça allait m'aider à faire disparaitre ce poids qui pèse lourd sur ma poitrine.

Le poids de la tristesse et de la culpabilité.

J'avais beau essayé de faire comme si le comportement et les paroles de ma mère ne m'atteignaient pas ou du moins ne m'atteignaient plus. C'était faux. Chaque phrase qu'elle prononçait, chaque mot, m'enfonçait et je ne pouvais rien y faire.

Elle me pourrissait, un peu comme la pomme pourrie du panier qui contaminait le reste. Moi.

Cependant, je ne pouvais m'empêcher de penser que peut-être de son point de vue, dans son histoire à elle, j'étais la pomme pourrie du panier. La malédiction qui avait causé la mort de son mari et qui l'avait séparé de celle qu'elle aimait, pour toujours.

Cette pensée fait monter les larmes que j'essaye tant de cacher et de ravaler. Et j'y étais presque,

Mais c'est sans compter sur ma playlist qui décide que c'était le meilleur moment pour faire tourner Sparks de Coldplay.

Alors quelques larmes silencieuses dévalent mes joues.

Mon père me manquait.

Ma mère me manquait.

Ma famille me manquait.

J'avais tous gâché.

Et je ne m'en rappelais même pas.

Evidemment que je connaissais le gros de l'histoire mais ma mère n'avait jamais pris le temps de tout me raconter en détail. De m'expliquer comme une mère devrait expliquer à son enfant qu'elle a perdu son cher papa, qu'elle ne le retrouvera jamais.

Non...

Je savais que j'avais disparu, qu'on m'avait retrouvé mais que pour ça mon père a dû disparaitre à son tour. A tout jamais, lui il ne réapparaitra pas par miracle.

Elle s'était éloignée petit à petit, jusqu'à disparaitre aussi. En un instant j'avais perdu mes deux parents sans rien comprendre. Après tout je n'étais qu'une enfant qu'est-ce que j'aurais pu comprendre ?

La sonnerie de mon téléphone me sort de mon état de déprime. J'ai reçu un message.

Je me relève pour l'attraper et instantanément un sourire apparait sur mon visage. Les filles ou plutôt Rory nous proposait une sortie.

« From Venus to Solar System : Les filleees, un café ça vous dit ? »

« Mars : Pas besoin de me le demander deux fois, je mourrai pour un café. Je serais prête dans trente minutes ! »