Chapitre 1 - L'inconnu

11 2 2
                                    

- Chapitre 1 - NICOLE - Paris - Lundi matin

" Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah ! "

Quand les premières minutes de ta journée de travail commencent par ton hurlement de femme des cavernes réveillée de ses rêveries par un DIEU vivant torse NU devant toi, tu sais que la journée va être... En fait, non tu ne sais plus où tu es ni comment tu t'appelles. A moins que je ne sois encore dans mon rêve ?

Nicole, pince-toi, pince-toi encore. J'ouvre grand les yeux... Pensée express, OMG... Je ne rêve pas.

OMG, rembobinons la scène...


Lundi matin, le jour de la semaine que je n'aime pas... Je me suis exceptionnellement fait violence pour me lever tôt. En général, mon corps refuse catégoriquement de réagir au réveil avant 8h mais aujourd'hui, je n'avais pas le choix... Et puis je veux faire bonne impression au travail pour finir mon contrat avec des éloges.
Je suis en mission depuis six mois pour BO Paris, une marque de mode franco-coréenne lancée il y a deux ans. Nous allons faire notre premier show de Fashion Week cette année, ca va être la folie ! Je suis responsable de la boutique en ligne. Je remplace la responsable partie en congés maternité pour un an. Monsieur Du Forge était un ami de mon père, il m'a donc proposé le poste avec la promesse d'un appui pour monter ma propre marque plus tard. J'ai trop hâte et en même temps j'apprends énormément de cette expérience. Bref... La nouvelle collection est prête, les équipes ont du retard sur l'édition des visuels pour internet. Je vais donc encore me retrouver à la dernière minute à devoir tout mettre en ligne, telle une magicienne. Pour prendre un peu d'avance, je voulais profiter du créneau de lundi matin, en général calme pour aller observer la nouvelle collection, les associations des designers du studio de création. Dans une boite à l'esprit jeune, cool, fashion, la semaine commence plutôt à 10h.

Après avoir enfilé un jean, un t-shirt court et une veste de costume masculine un peu large, j'enfile une casquette pour cacher ma chevelure indisciplinée et je mets dans mon sac quelques fruits à grignoter plus tard dans la matinée. Je regarde par la fenêtre, c'est un lundi de septembre ensoleillé comme je les aime ! Ce matin, ce sera donc vélo ! Je vérifie dans le miroir de l'entrée mon maquillage léger faite à la va vite, je claque la porte et je descends les escaliers en courant jusqu'au local vélo. Une fois dehors, la fraicheur de la matinée me fait frissonner. Je veux ma couette.

J'enfourne mon bolide à moitié pas réveillée avec l'objectif d'arriver au bureau avant 8h30. Je n'ai que dix minutes à peine de trajet, ça devrait aller !
En quelques coups de pédales et des paroles de chansons approximatives lancées à tue-tête dans mon sillage, j'arrive déjà en bas de l'immeuble.

Enlevant mes écouteurs, je me faufile dans les escaliers du bureau, direction le troisième étage pour le Showroom. J'entre doucement, pour ne pas déranger la femme de ménage peut-être encore là. Ça sent bon la cire. Elle a probablement dû faire le parquet aujourd'hui.

Que le silence du matin est doux.

Même si je n'aime pas me lever aux aurores, il faut avouer que c'est le moment le plus agréable. Une fois que tout le monde arrive, nous sommes comme une fourmilière, à courir partout, travailler comme des bêtes et rire de temps à autre pour évacuer la pression constante.


ET... C'est là que nous revenons à notre beau mouton...

J'étais en train de lister dans ma tête les tenues à observer attentivement, tout en posant mes affaires près de la porte d'entrée, je n'ai donc pas fait attention aux bruits des claquements de cintres. Je décide de commencer par la salle du fond, avec les créations qui seront proposées aux influenceurs et à la presse. Lorsque que j'entre dans la pièce, mes yeux se posent sans réfléchir sur une silhouette masculine d'un bon mètre quatre-vingts...

En face de moi, un dos nu, épaules plutôt larges mais finement musclé. Je ne réalise pas tout de suite. Impossible de réfléchir avec cette vision. Mon regard descend automatiquement sur une paire de fesses à croquer enveloppées d'un simple jean baggy. Un gloussement de contentement m'échappe. C'est alors que l'homme à demi nu se retourne et me fait face avec des yeux écarquillés. OMG. Un sourire figé se forme sur mon visage.
Surprise d'être tirée de mon fantasme naissant, aveuglée par la beauté du Dieu en face de moi, je m'entends hurler comme une jeune étudiante qui découvre son premier torse musclé :

" Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah ! "

A mon cri, il baisse les yeux sur sa braguette qu'il est en train de finir de boutonner, me donnant l'occasion de suivre la ligne médiane de ses abdominaux depuis son nombril jusqu'à ses mains. Il me regarde à nouveau, le regard assombri, sourcils froncés. Grillée, je rougis... Il observe autour de lui à la recherche de quelqu'un ou quelque chose mais nous sommes définitivement seuls.


"Euuuh Dé... Désolée..." - Zut, je ne trouve même pas mes mots et je ne devrais même pas être désolée, je ne le connais pas.

" Vous êtes qui ? Que faites-vous ici ? " - Je reprends mes esprits.
Il me regarde à nouveau et cherche ensuite du regard son T-shirt. Toujours en silence... Il se prend pour qui d'ignorer mes questions ? Je ne l'ai jamais vu et il ne fait pas partie de l'entreprise. Moi aussi je peux froncer les sourcils.

Il fait un mouvement sur sa gauche pour attraper celui-ci parterre mais dans la seconde où il touche le bout de tissus, il se prend les pieds dans les roulettes du portant d'à côté et tombe en arrière entrainant tout avec lui, le portant, les vêtements, son arrogance déplacée aussi... Le sol tremble sous le choc et le bruit de chute résonne dans tout l'étage. Il lance un mot dans une langue que je ne connais pas. Il est là, étalé sur une montagne de vêtements uniques et tout neufs. Je vais me faire tuer si l'un d'entre eux est abimé !


Je m'élance alors vers lui pour l'aider. Mais je ne vois pas le tapis devant moi... Je trébuche à mon tour dans le coin et je me sens volplaner en avant... atterrissant sur un torse chaud, doux et dur... BORDEL !

Le contact de mes mains tâtonnant sur lui à la recherche d'un appui pour me relever m'envoie une décharge électrique dans tout le corps. Quand je trouve enfin de quoi tendre les bras, je lève la tête et souffle pour dégager la grosse mèche de cheveux devant mon visage. Je le sens frissonner sous mon souffle. Mes mains sont sur ses pectoraux. J'inspire malgré moi son odeur légèrement sucrée musquée avant de retenir ma respiration. Je lutte contre une envie de coller mon nez contre sa peau et je lève la tête. Mes yeux trouvent les siens, des yeux noirs, intenses, incandescents, en amande. Ils sont plongés dans les miens. Il a une peau très claire au grain si fin. Je ne peux m'empêcher de mordiller ma lèvre en observant les siennes. Entrouvertes, rondes et terriblement pulpeuses, elles m'appellent à les mordre.

Nicole, respire...


Cet homme dégage à la fois la douceur d'un ange aux traits parfaits et le charme irrésistible du gars sûr de lui.

Il se racle la gorge et me sourit malicieusement, me tirant de mes rêvasseries. Je recule maladroitement, sentant sous mes doigts ses abdominaux jusqu'à me mettre à genoux. Il s'assoit pour se redresser. Je suis toujours entre ses jambes. Mon cœur chavire lorsqu'il me sourit à nouveau et passe la main pour repousser la mèche de cheveux châtains qui tombe sur ses yeux. Une telle beauté ne peut pas être humaine. Il s'adresse à moi, en anglais, d'une voix douce et grave :

" Hum, Est-ce vous pouvez....? " en me montrant le geste de me relever, soulevant ses sourcils, achevant mes derniers restes de dignité. Pendant que je me relève, il continue :

"Je ne savais pas que quelqu'un viendrait ce matin, je pensais être seul. Je suis..."

Mais je n'attends pas la fin de sa phrase. Trop honteuse de ce qui vient de se passer, étourdie par l'effet de cet inconnu sur moi, je m'échappe en quelques secondes de la pièce, attrape mes affaires et sort de l'étage en claquant la porte derrière moi. Contre la lourde porte, je prends quelques secondes pour revenir à moi. Que vient-il de se passer ?! Je reprends les escaliers pour descendre au premier étage rejoindre les bureaux du service Commercial en priant de ne plus jamais recroiser cet homme.


- Fin de chapitre -

RDV mardi prochain pour le chapitre 2 !


L'Idole de mon cœur - New romance & Fanfiction BTSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant